La tête en l’air est une bande dessinée d’un auteur espagnole, Paco Roca, qui a inspiré le film d’animation sortie en janvier 2013 par le réalisateur Ignacio Ferreras. Les Editions Delcourt ressortent pour l’évènement en version définitive le livre. La couverture reprend l’affiche du film pour une question marketing évidente, mais ce n’est pas pour me déplaire, la maladie d’Alzheimer traité dans cet album est illustré par des photos d’époque s’évadant de la tête de notre personnage principal, Ernest. Je trouve vraiment l’idée originale et poétique, qualificatifs résumant bien l’œuvre, donc une belle entrée en matière. De plus, cette édition comprend une petite introduction personnalisée du célèbre mangaka Jirô Taniguchi (quartier lointain, le sommet des dieux…) qui est cohérent comme ils ont un univers commun. Enfin, on trouvera quelques crayonnés, et une explication sur la création des personnages. A présent le contenu : Ernest est atteint de la maladie d’Alzheimer, et rentre en maison de retraite. Pas très joyeux tout ça me direz-vous, et un monde, auquel il faut le dire, fait peur à beaucoup de gens. Et justement, c’est là où le génie transparaît à travers des scénettes du passé glorieux des anciens, elles remplacent un moment leur visage actuel, et d’une façon courte et concise, on a vite de l’empathie, de l’émotion et du relief. Simple, mais efficace, il fallait trouver. L’humour est également bien présent, on se surprend à rire sur un sujet difficile pour tant de familles… et laisse une trace de ces personnes ayant réellement existé. « La tête en l’air » nous fait regarder notre ciel autrement, et notamment cette maladie qui déshumanise tellement d’hommes et de femmes. La bande dessinée de Paco Roca replace justement cette humanité pour une meilleure compréhension et lutte d’un des maux de ce 21 ème siècle. Indispensable.