Nous sommes justes après la guerre 39-45. Les plaies ne sont pas refermées. Une mère mourante demande à son jeune fils, communiste et ancien résistant, de retrouver son frère ainé, qui lui a choisi l’autre camp, la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme. Il s’est donc battu avec les allemands contre les russes. Tiraillé entre dégoût de ce frère qu’il espère mort et respect de la promesse donnée, le jeune homme parcours la France et la Belgique sur les traces du disparu. Il y perd un peu d’innocence en comprenant que rien n’est aussi simple qu’il ne l’avait cru, et que les gens respectables d’aujourd’hui sont peut-être les salauds d’hier. Le dessin, dans l’ensemble assez classique, propose des visions de visages souffrants et torturés intéressants. Il excelle dans la vision d’un combat dans la neige, où l’on ressent la difficulté de se repérer dans un univers blanc immaculé où les lignes de séparation sont fuyantes. Le gris-blanc des uniformes, quelques rares formes de sapin, il y a très peu de repères visuels. Seul le rouge orangé d’une arme crachant la mort, ou le rouge poisseux d’une blessure sanglante vient rompre le quasi monochrome de ces pages. En bref, une histoire édifiante sur un dessin marquant.