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Critique de Orignal

par Lauriane le mer. 12 juin 2013 Staff

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Chaque matin, Joe met un peu plus de temps que la veille pour se préparer. Et chaque matin, il manque le bus qui le conduit à l'école. En quelques vignettes, malgré un dessin simple, noir et blanc, tout en sobriété, le sujet est avancé: Joe a une très bonne raison d'avancer en reculant. Car il subit chaque jour une violence plus franche, plus forte que la veille. Et la violence, le lecteur la prend pleine tête. Parce qu'on lui épargne les prémices de la maltraitance, les préliminaires du harcèlement. On lui jette plutôt à la face la violence crue: les injures, les coups, les dessins de pénis dessinés au marqueur sur le front. Rien n'est jamais fait dans la discrétion. Jason le tyran évolue avec une impunité écœurante. Alors, forcément humain, le lecteur réagit violemment, détestant le tyran, cherchant des étendards à brûler, des visages pour les responsables -dont cette infirmière qui, sous prétexte de ne trahir la confidence de Joe, garde le silence -et une issue heureuse. Heureuse pour Joe. Parce qu'il sait trop bien, le lecteur, que la violence en milieu scolaire a rarement une fin heureuse. Qu'elle engendre des drames, des morts... Et l'orignal dans tout ça? Justement. Il jouera une place importante dans l'existence de Joe: accompagnant ses incalculables heures de colle en BCD et sa dernière course-poursuite avec Jason dans le parc. Ce que j'ai aimé: le dessin, les séquences silencieuses, le noir, le blanc. Ce que je regrette: la tentative d'explication du pourquoi Jason déteste-t-il tant Joe ainsi que la fin démagogique amorale qui satisfait la part réactionnaire de monsieur et madame tout le monde.

En bref

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