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Critique de Urielle

par ginevra le sam. 24 août 2013 Staff

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Le contexte de l'album est le suivant : Au XIIe siècle dans le nord de l'Europe, des femmes se rejoignent dans des béguinages pour consacrer leur vie à Dieu mais sans appartenir à un ordre religieux. Ces femmes travaillaient pour vivre : elles entretenaient leurs logements et cultivaient un lopin de terre, mais surtout elles ont été parmi les premières à faire des traductions des textes saints ou des copies. Mais, hélas, à cette période, l'inquisition régnait et elle n'aimait pas que les femmes (porteuses du péché originel, bien sûr!) puissent se montrer égales des hommes intellectuellement. Commentaire personnel : d'après diverses lectures, il semblerait que les personnes qui détenaient un savoir (souvent issu du bouche à oreille depuis des générations) hors des limites imposées par les religions, ont été accusées de sorcellerie. Leurs connaissances n'étant pas admises, surtout pour les femmes, ces personnes ont été éliminées souvent très cruellement (brulées vives,torturées,...). Je reviens à l'album... Erika et ses 4 filles, Adalind, Hermance, Clotilde et Ida, vivent dans un béguinage en Rhénanie. Elles traduisent les textes sacrés et enluminent leurs copies pour un couvent voisin. Un jour d'hiver, elles découvrent une jeune fille dans la neige dans des conditions "miraculeuses". Elles la nomment Urielle. Est-elle une envoyée du ciel? En tout cas, sa présence va perturber la région et susciter l'attention de l'Inquisition. Il n'y a pas grand chose à reprocher au scénario qui nous entraine doucement vers le dénouement final. Mais il y a un détail qui m'a gêné à la lecture de l'album, juste après son apparition, Urielle parle français. Mais, à la fin de l'album, elle parle un mélange d'allemand et de latin (sans traductions). Cela m'a fait l'effet qu'aurait le visionnage d'un film en version doublée qui passerait brutalement en VO sans sous-titres, aie! Le plus bizarre est que les autres personnages lui répondent en français. Côté dessins, je connaissais Clarke essentiellement par ses séries humoristiques. J'aime moins son style réaliste, mais son trait est très incisif. J'aime beaucoup les enluminures de chapitres qui résument les faits ou les annoncent. Elles ont la naïveté apparente (car elles transportent souvent des messages) des enluminures d'époque. La colorisation de Ngam est en parfaite adéquation avec le propos de l'histoire : couleurs sombres dans les bruns, rouges contrastant avec le blanc lumineux de la neige et les verts du printemps final. Pour finir en relation avec mon préambule, un extrait d'une phrase de l'inquisiteur : "Allons, pourquoi Dieu se serait-il manifesté à des femmes?... et à des femmes comme vous?" En résumé, un bel album pour présenter un sujet grave.

En bref

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