Quelques BD sont parues ces derniers temps autour du Louvre. Celle-ci est excellente. Assumant le fait que la BD est un art populaire, ouvert au plus grand nombre, elle rend accessible, plus intelligible, cet antre de l’Art. Par le truchement d’une demande cocasse mais appuyée de la belle famille du personnage principal, gardien au musée, on suit les méandres ubuesques de l’entrée et de l’accrochage dans ce mausolée de l’œuvre d’art, d’un tableau aux mérites artistiques discutables, mais aux qualités anodines indiscutables. Etienne Davodeau nous entraîne une fois encore dans son monde. De son trait qui n’est que rondeur, aux tons gris jamais trop appuyés, dans les sentiments qui se dévoilent plus qu’ils ne s’expriment. C’est un récit gracile qui réconcilie la bonté au beau, met en exergue les gens ordinaires, qui ouvre les yeux sur les richesses insoupçonnées de la bonhommie communicative. Monsieur Balouchi, en fait, vous le reconnaitrez, c’est Oui-Oui qui a grandi, n’a rien perdu de sa gentillesse t de sa capacité d’émerveillement, et elle est communicative. Laissez-vous gagner par ce doux sentiment et cette loufoque lecture.