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Critique de Dans l'enfer des hauts de pages #1

par Auray le lun. 30 déc. 2013 Staff

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Deux galopins marseillais, Yann et Conrad, ont dessiné dans les hauts de la page du journal Spirou avant d’être à la mode. Le premier pour des scénarii en tous genres ( XIII mystery, les mondes de Thorgal avec la jeunesse ou le personnage de Louve, Spirou, marsupilami… pour n’en citer que quelques-uns) , et le second pour son trait ( notamment avec la reprise récente d’Astérix, Marsu Kids, les innommables…). Voici enfin la version définitive de leurs premières irrévérences : dans l’enfer des hauts de pages. Aux côtés d’Hislaire (Bidouille et Violette, Sambre), Franck (Broussaille), Geerts (Jojo), Yann et Conrad sont parvenus à hisser le journal Spirou à son second âge d’or. Une introduction est d’ailleurs écrite, puis dessinée, par nos deux auteurs des hauts de la page, ainsi qu’une notation humoristique d’Yvan Delporte, rédacteur en chef du journal entre 1956 et 1968 qui nous stipule un tirage à 5500 exemplaires. Collectionneurs vous voilà prévenu ! Par la suite, le livre conclu sur un glossaire sur le même ton que l’ensemble. Un exemple m’ayant fait beaucoup rire pour le mot Franquin où il est stipulé qu’il est auteur célèbre d’Arnest ringard et de la taupe Augraphie. Gaston doit en tomber de son fauteuil ! Sinon, le format à l’italienne épouse bien les saynètes de nos humoristes, la couverture noire et rouge montrant deux petits diables est évidemment bien choisie par les Editions Dargaud pour le rapport avec le titre. Par contre, le problème de ce genre de livre qui justifie d’ailleurs son faible tirage, c’est qu’il faut avoir une très bonne connaissance du monde de Spirou, mais pour ceux ayant quelques bases, que d’émotions d’avoir le tout en une intégrale au lieu de plusieurs recueils à présent onéreux ou se faisant rares. Pour la petite histoire, tout le petit monde de l’époque fut la cible de nos joyeux trublions : Hislaire (qui en fut vexé), Devos ou papa de Génial Olivier (qui a pardonné), Roger Leloup ou l’auteur de Yoko Tsuno (qui attend toujours son heure), Degieter pour Papyrus (devient Pyparus fumant des Keops), Mitteï ( ou la critique de la reprise en bandes dessinées des lettres de mon moulin de Daudet, qui serait la résultante d’un manque d’inspiration)… et j’en passe. En bref, il s’agit d’un vrai envers du décor, proposé avec un humour grinçant. Quelques pauses de calembours « ne pas confondre » avec la participation d’Yvan Delporte parviennent à donner un rythme au tout. Par rapport aux dessins, ils sont tout en rondeurs, ici pas d’essais de nouveaux graphismes, mais c’est très bien fait : mention spéciale pour le personnage de Spirou où je verrais bien le dessinateur s’il n’était pas déjà très occupé « dans le Spirou de… », la bande dessinée où le groom est repris par d’autres auteurs que ceux de la série principale. La censure n’a pu supprimer que certains gags, heureusement pour nous, en tout cas, les hauts de la page ont semblé bien vides après presqu’un an de bons loyaux services. Nos auteurs ont été propulsés dans la cour des grands après cela avec un souvenir pas si amer comme les encouragements du maître à tous, le fameux Franquin (voir définition plus haut). Fan du journal de Spirou, cette intégrale est faite pour vous, ne la loupez pas avant la rupture, ce livre est indispensable. Les autres, il vaut mieux d’abord commencer par lire quelques œuvres des auteurs mentionnés un peu plus haut, pour ne pas manquer des petits bijoux d’humour pour la jeunesse au sens noble du terme.

En bref

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