Très bon one-shot qui s'installe du côté du pourquoi Violette Nozière a-t-elle franchi la ligne blanche? Pourquoi elle, jeune et belle femme, enfant chérie de son papa a-t-elle commis l'irréparable? Pourquoi elle, femme sensuelle et désirable à laquelle la gente masculine paie rondement les heures passées en sa compagnie a-t-elle, pour l'amour d'un étudiant sans le sou, commis l'inexcusable? Le scénario proposé par Eddy Simon nous présenterait presque cette enfant parricide comme une enfant dépassée par les conséquences de ses mensonges, engrenage mythomane dans lequel elle s'est enfoncée...Violette Nozière ou quand l'irresponsabilité se fait meurtrière...On se surprendrait presqu'à lui trouver des circonstances atténuantes... Quant aux dessins, sensuels, délicats, au grain un peu flou comme celui des photos d'antan, ils subliment la demoiselle, la rendant romantique, amoureuse folle à en perdre la raison et dépeignent un Paris d'entre deux guerres lumineux, attrayant, festif, un Paris où tout est possible, où tout est permis, où tout est léger, ou rien ne prête réellement à conséquence... Les plans, angles de vue, enchaînements ont un petit côté cinématographique très plaisant. A n'en pas douter, ce one-shot devrait séduire les érudits qui connaissaient déjà l'affaire, les cinéphiles qui donnaient à Violette les traits d'Isabelle Huppert mais aussi les bédéphiles qui y verront une histoire bien écrite servie par de très beaux dessins. En bonus, un dossier de huit pages illustré de photos d'archives. Et clairement, Camille Benyamina nous offre une Violette nettement plus belle que l'originale!