C’est un fait divers triste et sombre illustrée de manière douce, sensible, un peu voilée, comme floutée par retenue ou décence. Cette histoire, on a tous l’impression de la connaître. Une jeune fille d’un milieu modeste décide d’échapper à cet univers trop étriqué pour elle, en s’inventant des vies, en vivant de ses charmes et finalement en tuant son père et presque sa mère pour l’héritage familial. Ce que l’on connaît moins peut-être, c’est la suite de l’histoire, comment elle échappe à la mort, comment elle sort de prison, est réhabilitée, et comment elle meurt, jeune, d’avoir peut-être brulé trop vite et trop tôt de l’intérieur. Le dessin cherche à adoucir ces excès pour mieux finalement nous surprendre et nous choquer par l’absence de morale de cette très jeune fille. L’illustration est ambiance, ombres portées, corps enlacés d’où l’esprit de Violette semble absent. De superbes illustrations qui gravent l’acte et ses suites dans nos esprits.