C’est à la fois un conte sur la connaissance et la vision du monde à une époque donnée, une légende où interviennent les symboles presque éculés par leur usage romanesque, du nombre d’or et de la suite de Fibonacci, et surtout une vision sanglante de l’obscurantisme religieux. Ce tome 2 clos un diptyque qui nous a menés de la terre sainte à Rome, demeure du Pape. Outre une histoire complète et complexe, pleine de bruit, de fureur et d’interrogations, cette série vaut aussi par son dessin dérangeant. Dans un univers sombre, des visages aux traits tirés, marqués parfois du sceau de la maladie, de la folie ou de la haine, présentent une danse macabre dans des couleurs rougeoyantes d’un éternel brasier. Parfois certains mouvements de combats sont peu compréhensibles mais le choc de la mise en scène et en couleur, ces Guernica aux tons ocres et bruns, imprègnent la pupille de l’horreur des batailles. Une tragédie se joue ; Un monde semble s’écrouler. Seule une faible clarté dans les pages de fin semble annoncer une reconstruction. Sur des ruines d’archaïsme une nouvelle vision né, qui elle aussi a ses limites, celle des êtres humains qui la porte.