En bref : Destin guerrier d’un héros de circonstance. Olivier Jouvray décortique les ressorts qui mènent les hommes à la guerre par honneur, vanité, orgueil où courage présumé. Il fait ressortir les manipulations volontaires exercées par un chef plus ou moins charismatique, auréolé de son grade, sur de jeunes gens qui pensaient prouver à eux-mêmes et aux autres qu’ils étaient sans peur et sans reproche, sous le feu de l’ennemi. Bien des désillusions les attendent lorsque la réalité de la peur et de l’horreur prend aux tripes et fait rebrousser chemin. Henry, héros malgré lui, assumera pourtant jusqu’au bout son statut, sans illusion, mais sans la force nécessaire pour refuser de tuer l’autre, cet enfant tremblant, simplement parce qu’il porte un uniforme différent du sien. Le dessin d’aquarelles, sensible et doux, en couleurs pastel, accentue la différence entre la candeur de ces jeunes soldats et la cruauté des combats. On a envie de dire à Henry, trouillard devenu parangon de courage : « Mort, où est ta victoire ? »