Dans un futur en guerre, des prisonniers s’échappent à la faveur d’un accident. Après une guérilla dont ils sortent vainqueurs, ils fondent une société démocratique (idéale ?)… Mais l’arrivée d’un intrus, bien des années après, va entraîner des débats houleux sur le sort à lui réserver… Lorenzo Palloni s’est intéressé à un problème très contemporain : jusqu’où les sociétés sont-elles égalitaires ou démocrates ou accueillantes ? J’ai eu l’impression que la société de l’île était une sorte d’organisme vivant confronté à un virus. Les défenseurs de l’organisme veulent l’éliminer mais d’autres éléments pensent pouvoir l’assimiler. Mais un virus, même atténué, peut provoquer des dommages dans un organisme. Il est impossible d’en dire plus sans en dire trop sur le scénario. Les graphismes clairs et sans fioritures de Lorenzo Palloni s’avèrent d’une efficacité extrême pour représenter ce monde clos et un tantinet étouffant. La colorisation douce dans des tons froids de verts et de bleus correspond au côté jungle. Les chevelures rousses ou blondes deviennent des tâches éblouissantes au milieu des arbres. Même si le thème ne semble pas original au départ, lisez cet album bien équilibré entre scénario et graphismes.