Le tome 1 s'était achevé sur Ulysse attaché/crucifié à un arbre et hurlant à son fils de fuir. Le tome 2 débute sur l'indien géant emportant Mack. Ulysse arrive à se détacher et à échapper à son poursuivant. Au bateau, il retrouve Yuma qui lui apprend que le géant est un Wendigo créé par les Grands Esprits pour répondre au désir de vengeance d'une mère… Il lui apprend aussi que la créature géante voit le métal partout dans la vallée. Ulysse va devoir lutter avec les armes traditionnelles des indiens s'il veut délivrer son fils et ses compagnons. Après le 1e tome, j'espérais qu'Ulysse s'humaniserait un peu dans le 2e… Et bien, c'est raté! C'est un sale type, courageux au point de lutter contre des choses qui le dépassent, mais un sale type quand même, prêt à tout pour être le héros de son histoire et personne d'autre. Il semble que Penn l'idéalise un peu trop. Ce 2e tome confirme que cette BD n'est pas à mettre entre les mains d'enfants trop jeunes : l'horreur des scènes de démembrement ou de dévoration ne nous est pas épargnée. Les dessins d'Herenguel montrent des personnages toujours aussi expressifs et des paysages superbes. J'ai bien aimé le choix de Dorison de croiser l'Odyssée avec le mythe indien du Wendigo. Mais ce n'est pas une malédiction (quoique!) mais une supplication qui est à la base de la transformation. Un truc rigolo est que la confrontation dans la forêt m'a évoqué celle du film Predator avec un être humain combattant une créature plus forte que lui. Sauf que Predator collectionne les têtes et ne mange pas ses victimes! Ce choix de mixage des mythes laisse entrevoir des choses intéressantes pour les cycles suivants (toujours des diptyques?) : les diverses créatures plus ou moins sympathiques de l'Odyssée devraient devenir des évocations d'esprits indiens. De quoi me donner envie de continuer à suivre les aventures de cet Ulysse.