Imaginez un récit déjanté où dans l’Amérique de la prohibition se croiseraient pêle-mêle des gangsters violents, des flics véreux, des vampires aussi ivres de puissance que de sang humain et des extras terrestres débarquant de nulle part pour on ne sait quelle raison. C’est joyeusement gore, sombre à souhait, délicieusement délirant, avec des dialogues décalés très humour british. On a du mal à suivre au début, happés par le dessin cruel, striés de mille traits noirs, comme l’ambiance et le cœur de la plupart des protagonistes. Puis, une fois le premier choc passé, on est saisi par cette ambiance où l’accumulation, la superposition des poncifs (vampires, ET, …) sont traités sur le mode loufoque sur un dessin sans concession. L’ensemble dépayse, remue et finit par nous emporter. C’est donc une vraie bonne surprise que ce tome 1 d’un diptyque. Il remue les codes narratifs et d’illustration et on attend, anxieux et impatients la suite, espérons le aussi délirante que ce premier opus.