L’imagination débordante de Warren Ellis continue à nous abreuver en nouvelles séries, malheureusement de niveaux très différents et parfois trop rapidement expédiées. La question autour duquel le récit tourne est : « Où est le futur que l'on nous avait promis ? ». Nous suivons John Reinhardt alias DoKtor Sleepless de retour à Heavenside, ville où se passe action. Il est accompagné de son assistante "L'infirmière". À eux deux, ils tentent d'imposer un futur plus sombre et bourré de nano technologie. Mais le DoKtor est-il réellement John ? Warren Ellis nous offre ici un récit assez complexe qui pourra rebuter certains lecteurs en leur empêcher une lecture fluide, mais ce serait dommage vu la richesse du récit proposé. Un pitch qui aurait d'ailleurs mérité d'être un peu plus développé plutôt que ce résultat en un seul volume.Pourtant, si l'on arrive à plonger dans le récit, toute cette richesse est un argument de poids pour la série qui se traduit par un monde réaliste, plongé dans des réflexions politiques auxquelles on injecte un personnage totalement démesuré et dont l’évolution est plus qu’intéressante. Pour mettre en images le récit, nous retrouvons Ivan Rodriguez, un nouveau venu. Il effectue là un travail propre mais on regrettera le manque de personnalité et de folie dans son dessin pour coller parfaitement au récit. Au niveau de la colorisation, la meilleure est celle de Dalhouse qui fait ressortir d'une plus belle manière les dessins. Panini nous propose une édition au format 100% habituel agrémenté de bonus en la qualité d’artworks ainsi que de divers faux articles tirés de l’internet fictif du monde du DoKtor : une bonne surprise. En bref, ce premier volume de DoKtor Sleepless, possède un argument de choc avec un récit riche et profond mais cela à double tranchant. En effet, la complexité de celui-ci peut facilement perdre le lecteur au milieu de l’histoire. J'attends néanmoins le prochain volume avec impatience en espérant le trouver plus digeste.