La récente collection “First Wave” de DC est arrivé il y a quelques temps chez Ankama. Le principe étant de créer un monde rétro-futuriste, style des années 30 avec de la technologie récente, où ce côtoient des héros sans réels pouvoirs. Aujourd’hui nous allons nous attarder sur The Spirit, une série originale du grand Will Eisner. Denny Colt était à l’origine un policier de Central City, qui serait décédé avant de ressusciter miraculeusement. Sous nom de The Spirit, il continue de parcourir les rues de cette ville, où la corruption est maitresse, pour rendre la justice et sauver les gens dans le besoin. S’il peut compter sur le commissaire Dolan pour des informations, celui-ci reste en partie les mains liées face à la mafia “Octopus” qui règne sur les affaires... Dans la première partie de 3 chapitres, nous trouvons le scénariste Mark Schultz qui nous envoie directement dans une aventure du justicier sans rappeler les origines de ce dernier et de sa ville ce qui perturbera le nouveau lecteur qui s’était laissé attirer par le numéro 1 sur la tranche. Alors que le Spirit dérange plus que jamais ses plans, Octopus décide d’engager le célèbre tueur Angel Smerti. L’histoire est assez simple pour ce polar qui se dit pulp, pourtant celui-ci aurait pu se révéler efficace si il n’avait pas été trop dilué dans l’ensemble de ce mini-arc. La relation entre le Spirit et Angel Smerti comme celle du reste des personnages est trop peu approfondie ce qui n’aide pas à avaler certains rebondissements sans cohérence et enlève toute crédibilité à un final qui arrive comme un cheveu sur la soupe... Malgré une première partie plutôt médiocre, l’arrivée de David Hine sur la suite sort le volume de l’eau et est une belle surprise. En plus d'approfondir la noirceur du monde compté par son prédécesseur, l’auteur développe une histoire bien ficelée autour d'une drogue dangereuse qui apparait dans Central City. Le personnage d’Ebony White est terriblement intéressant et la relation quasi-familiale avec le protagoniste est une bonne idée. Cependant, on aurait aimé voir des relations plus épaisses et des caractères plus denses pour les personnages moins importants. De même on retrouve le même souci que précédemment, même si plus nuancé, un finale qui va dans la facilité. Au dessin sur l’ensemble du volume, Moritati arrive à retranscrire une ambiance bien noire et pulp à cette ville et aux aventures du Spirit. Cependant, de nombreux décors et personnages semblent un peu trop vite expédiés et changent d’un case à une autre. Autre point négatif, l’encrage un peu chargé par moments qui semble baver. La mise en scène des différentes scènes auraient mérité d’être un peu plus travaillées également. Une prestation en demi teinte donc, dommage après la vision des belles couvertures de José Ladrönn. Au final, bien que le début soit décevant, prenez votre mal en patience pour trouver un bon petit polar noir centré autour d’un héros masqué sans pouvoirs. Les auteurs réussissent à donner le côté pulp revendiqué au récit ce qui donne un charme supplémentaire. Reste à voir si le volume suivant restera dans la bonne dynamique donnée par la fin du volume.