L’univers Hellboy s’agrandit de nouveau avec l’arrivée de Lobster Johnson, et son héros éponyme, qui rejoint B.P.R.D. et autre Abe Sapiens pour ne citer qu’eux. Ce héros n’est pas pour autant inconnu des lecteurs de ces séries pour y avoir fait plusieurs incursions mystérieuses. Mike Mignola semble avoir décidé qu’il était temps de lever quelque peu le voile sur ce dernier. A la fin des années 30, Lobster Johnson est un guerrier de l’ombre qui combat les nazis et toute sorte de monstres en laissant sur ses victimes la marque d’une pince de homard qui sert à créer sa légende. Pour cette aventure, il croise le chemin de groupes cherchant à s’emparer d’une armure fonctionnant avec une énergie révolutionnaire... Alors que l’on aurait pu croire découvrir les origines du héros, Mike Mignola nous emmène directement au cœur d’une aventure sans plus d’introduction, un peu décevant pour ceux qui espéraient en apprendre plus sur le personnage. Ici l’action règne en maitre à défaut d’une histoire réellement marquante et claire. L’auteur part plutôt dans une ode au style pulp en y confinant de nombreux codes de cette époque. Niveau narratif, Mignola change de temps pour donner à ce nouveau titre sa propre âme. Sur le plan visuel, Jason Armstrong complète cette inspiration plup d’un trait soigné. La colorisation de Dave Stewart (habitué d’Hellboy) permet, elle, de rester dans la cohérence de l’univers. Au sein d’un volume à la couverture dure, on appréciera la présence d’un carnet de croquis commentés ainsi que de faux articles de journaux à la gloire du Homard (illustrés par Guy Davis) la fin de chaque chapitre. Un plaisir. N’oublions pas non plus la chronologie de l’univers en fin de volume. A l’arrivée, les scènes d’actions s’enchainent de belle manière mais le reste sonne creux, on sort juste d’une lecture sympathique où l'on n' rien appris sur aucun personnage et où l’histoire ne nous mène pas à grand-chose : frustrant ! Seule l’enveloppe est plaisante en soit mais les lecteurs de B.P.R.D. et consorts ne s’y retrouveront pas facilement malgré l’homogénéité graphique. Une lecture bien dispensable à l’arrivée à moins de ne vouloir rien rater du Hellboy-verse!