Avec un premier tome très fun, on était impatient de découvrir la suite de Bad ass, l’un des comics français de Delcourt. Intitulé the Voice, nous découvrons, dans ce second volume, un nouveau personnage nommé Sophie. Cette dernière, qui a des pouvoirs psychiques, se révèle être une vraie psychopathe. Son origine, sa formation, son caractère, tout nous est raconté à travers cet album. Alors qu’Herik Hanna nous avait présenté Bad ass lors du tout premier volume, là, on passe du coq à l’âne. On avait commencé avec un arc fun nerveux et agréablement débile, ici, le ton est plus dramatique. En effet, the Voice se révèle être un personnage très trituré qui semble exprimer un mal-être à travers ses excès de violence. Néanmoins, le scénariste réussit tout de même ajouter pas mal d’humour noir dans sa série permettant d’alléger les nombreuses scènes plus ou moins dérangeantes. De même, on poursuit la découverte de cet univers qui me fait de plus en plus penser à la série invincible vu qu’on y croise de nombreuses revisites de super héros et de super vilain mais de l’autre côté de la barrière. Enfin bref, il reste dommage que Bad ass soit à peine esquissé dans cet arc et que l’aspect fun soit atténué même si le titre gagne en profondeur. Graphiquement, je trouve ça très solide : on fait face à un dessin à mi-chemin entre le réalisme et le cartoony pas loin du style de Ryan Ottley (dessinateur de la série Invincible) avec un trait plus rond. Bruno Bessadi fait est aussi un très beau travail sur le dynamisme de ses planches. Moins spectaculaire, plus intimiste, Bad ass continue, dans un autre style, de développer son univers riche très prometteur. Même s’il est moins joussif que le précédent, il reste passionnant et ce nouveau personnage est suffisamment attachant pour nous captiver tout le long de l’histoire. Il reste toutefois dommage que Bad ass soit au second plan, espérons qu’il revienne vite dans le troisième volume de cette série qui s’annonce aussi prometteuse qu’Invincible.