Ce “End of days”, c’est un peu une remise au goût du jour de ce qui s’est déjà fait, pour d’autres super-héros. C’est aussi l’occasion pour Brian M. Bendis de retrouver l’homme sans peur sur lequel, à mon humble avis, il avait réalisé l’un de ses meilleurs run (et mon préféré!). Pour l’accompagner, il retrouve, entre autres, son compère Alex Maleev, Klaus Janson et Bill Sienkiewicz au dessin et David Mack qui l’accompagne également sur le scénario. Chacun ayant participé à de grandes épopées du héros, ce qui nous laisse espérer beaucoup... Dans un monde, postérieur à la continuité actuelle, où les super-héros ne sont plus assez abondants qu’alors, on va suivre le journaliste Ben Ulrich à la recherche de réponses sur la fin de Matt Murdock qui succombe (ce n’est pas vraiment un spoiler) dès les premières pages. Cet ancien ami va tenter de découvrir, au cours de son enquête, les dernières années de Daredevil et va rencontrer sur sa route ses anciens ennemis ou amours pour pouvoir découvrir le sens de ses dernières paroles, … Mapone ! Autant le dire tout de suite, les retrouvailles de Bendis avec le héros se passent à merveille et l’auteur nous livre simplement l’un de ses meilleurs travaux de ces dernières années, même si David Mack doit y être pour quelque chose : une belle surprise! Premier point qui frappe, c’est la réussite du point de vue de l’atmosphère qui n’est pas sans rappeler un certain “Watchmen” par son départ frappant et son Amérique qui sombre. Mais cela ne s’arrête pas là, la narration est maîtrisée de bout en bout pour guider le lecteur au plus près de l’action et le tenir en haleine. On sent que les auteurs connaissent bien le personnage au vu des différents protagonistes qui interviennent dans ces pages, qui ont fait parti de sa vie à des époques différentes, chacun revient sur des moments importants et/ou les derniers instants passés avec Matt Murdock. Pour revenir sur l’atmosphère, les réactions des passants sur les premières pages sont criantes de réalistes et l’injustice à laquelle le héros déchu à le droit est communicative. Une réussite. Les dessinateurs continuent l’ode au personnage en livrant des planches magnifiques qui bien que dans leurs propres styles, s’intègrent parfaitement pour donner vie au casse-tête auquel est confronté (Qui?). A l’image de l’histoire, le monde nous est montré sombre, triste et c’est au sein de cet univers qu’on nous intègre des personnages somptueux et facilement reconnaissables. Les scènes d’actions sont également d’une grande lisibilité. Coté édition, on regrettera que la série ne soit pas sortie en un seul tome, surtout pour ce nombre de numéro (8) ce qui donne un tarif un peu élevé. La popularité plus réduite en France explique peut être ce choix. Si on rajoute à cela les deux doubles pages imprimées en recto-verso, on ne peut qu’être déçu… La question se pose donc de savoir si ça vaut le coup de prendre la série dès maintenant ou d'attendre une hypothétique publication en un seul format qui corrigerait ce défaut. Les auteurs frappent un gros coup avec “End of days” réussi en tout point et qui restera à coup sûr dans les mémoires. Je pense que vous l’avez compris, je suis tombé sous le charme de cette première moitié de mini-série et il y a de fortes chances que ce soit de même pour vous, que vous soyez des fans de Dardevil ou des néophytes, des fans de Bendis ou ses plus fervents détraqueurs (dont je fais partie)!