C’est sur une note très positive que nous avions laissé Ben Urich dans son enquête, et c’est donc avec les qualités de la première partie que l’on débute ce second volume. Le journaliste continue ici son investigation en commençant par rencontrer Frank Castle, l’ancien Punisher mis à la retraite forcée, mais l’entrevue va légèrement déraper… On remarque rapidement un déroulement qui tranche avec celui du volume précédent, moins maîtrisé et plus bâclé il me semble… Problème de temps ou soucis pour joindre les deux bouts de l’histoire? On ne le saura peut-être jamais. Il en reste que le dénouement, décevant (j’y reviendrais), ne semble pas pour autant sorti de nulle part comme pourrait le laisser supposer le changement de construction du récit, car on peut trouver des indices dans le tome précédent (à moins que ce soit une coïncidence). Dès qu’il s’agit d’introduire des nouveaux personnages, le duo d’auteur part plutôt dans la facilité, c’est aussi ce qui gâche un peu cette seconde partie. Mais le grand point faible reste la partie finale de cette série qui, malgré un bon rebondissement pour l’introduire, se perd rapidement et la révélation de la signification du mot “Mapone”, qui sonne comme un pétard mouillé, ne répond pas vraiment à certaines questions restées en suspens. L’autre soucis principal avec cette fin, c’est de vouloir trop en rajouter pour finir sur une sorte de «semi happy-end » sans saveur et légèrement inutile, ce qui a pour résultat de créer un décalage malvenu avec le reste de l’œuvre (le ton dur de l’ensemble en contraste avec ce « happy end »). Malgré cette impression de « je balance plein de choses et on voit si ça passe », on retrouve certains bons points dans les premiers chapitres comme les différents ennemis qui ressurgissent (bien que trop rapidement pour la plupart) et les rebondissements qui rythment la lecture. Encore une chose que l’on perd dans la seconde moitié, bien moins accrocheuse. C’est un résultat bien dommage car le 5ème chapitre qui inaugurait ce volume était dans la même veine que les précédents avec l’arrivée de personnages forts qui faisaient une entrée remarquée. Cette séparation en deux volumes ne fait que marquer cette baisse de rythme et cette baisse de qualité. Peut-être qu’une lecture d’une traite masquera quelque peu la frustration que j’ai ressentie à la lecture. Ça ne changera cependant pas le final qui aurait pu être écourté pour mieux développer les chapitres précédents. Visuellement parlant, on reste sur la lancée du précédent, du très bon, mais avec la plupart des dessinateurs ne faisant que de courtes apparitions. Loin d’être mauvais, ce second acte d’End of Days déçoit, que ce soit par les personnages inédits que par un dénouement raté et ce n'est pas la réussite du premier qui aide. Cependant la partie visuelle, elle, au top ce qui aide à faire passer la pilule. Malgré ces défauts, la série reste un incontournable de ces dernières années que ce soit pour son volume 1, son visuel ou tout simplement cette perspective d’un futur noir pour les super-héros.