Les époques changent mais les monstres restent les mêmes. Tous ? Surement pas, du moins, c’est ce qu’on va découvrir à travers ce nouveau volume d’American Vampire. Encore plus dans cette partie, Scott Snyder souhaite nous faire découvrir différentes époques de son pays tout en étoffant sa mythologie vampirique. 3 récits, 3 objectifs différents : Le premier relate la jeunesse de Skinner Sweet durant les conflits indiens/cow-boys montrant à quel point ce jeune homme est saint d’esprit (évidemment, c’est ironique), le second et le dernier font suite au précédent tome. Autant le premier récit reste anecdotique, autant les suivants sont vraiment passionnants. On y suit 2 nouveaux personnages, enfin presque, qui amènent de nouveaux sujets sur le tapis. Le premier va amener la fougue et beaucoup d’action en reflétant la jeunesse des années 60 digne de « la fureur de vivre » de James Dean alors que le second amène un ton plus policier sur fond de racisme : palpitant quand on aime ce type de sujet. Dans les deux cas, ça vous prend aux tripes car on est plongé dans cet univers et la psyché des 2 héros qui sont très intrigants. S.Snyder amène du neuf, et la fin de chaque récit semble faire basculer totalement le statut quo. Au dessin, le premier arc est dessiné par Jordi Bernet que j’ai trouvé inadapté à la série. Trop éloigné de l’identité visuelle instaurée jusque-là, son style plus cartoony m’a sorti du récit et j’ai trouvé son vampire américain peu réussi. Par contre, les arcs dessinés par Rafael Albuquerque sont vraiment superbes comme dans les précédents volumes. Espérons que l’artiste soit là sur toute la série tant cette série convient idéalement à son style. Ce nouveau volume inédit est un très bon moment de lecture. On peut remercier Urban de poursuivre cette série qui propose avec une qualité constante une revisite ambitieuse du mythe du vampire à travers l’évolution des Etats Unis : une série qui reste toujours conseillée pour tout lecteur qui cherche une saga vampirique à découvrir.