Solo, c’est l’histoire d’une souris musclée et douée pour le combat qui survit dans un monde post-apocalyptique où humains, chiens humanoïdes et autres bêtes violentes se côtoient pas forcément en bons termes. Notre héros, commençant par quitter sa famille qui frise la famine, va donc apprendre, à ses dépens, à s’acclimater aux différentes situations qu’il va rencontrer. Oscar Martin est principalement connu pour avoir dessiné et scénarisé des récits de Tom & Jerry pendant une vingtaine d’années. Lorsque l’auteur décide d’illustrer une saga avec des animaux, il y a un petit air de nostalgie qui traine dans l’air. Mais ça s’arrête dès la lecture des premières pages de « Solo ». Loin de l’univers fun du chat et la souris, l’auteur a réalisé une série pesante où le héros baigne dans des pensées noires qui le poussent à s’isoler de tous. Le récit est très sombre et violent où Solo exécutera un nombre conséquent d’exécution sanguinolente à travers des combats rapidement expédiés. Le thème est donc mature mais manque de profondeur à cause d’un scénario monocorde trop tourné vers le désespoir. La fin amène toutefois une lueur d’espoir qui pourrait amener un peu plus dans la suite. Par contre, graphiquement, c’est très réussi. On sent une vraie maitrise de l’auteur que ça soit dans la dynamique d’une exécution ou d’une scène d’action. Les designs variés sont réussis et épousent parfaitement son monde post-apocalyptique. Un bon point car on apprécie de tourner la page pour toujours découvrir une planche bien travaillée. Côté édition, j’ai plus eu l’impression de lire un double volume type franco-belge qu’un comics à part entière (il y a d’ailleurs les anciennes numérations qui semblent confirmer l’hypothèse). On trouve aussi un bestiaire complet en fin de volume. Or le volume reste à 16,95€ : c’est honnête pour ce bel objet. Solo est une histoire honnête sur une souris guerrière dans un monde post-apocalyptique. Le titre rayonne grâce à une prestation graphique de toute beauté mais pêche par un scénario un peu faible. Vu la fin, la suite peut relever ce dernier aspect en amenant plus de variété au héros. C’est donc un titre correct qui n’est pas destiné qu’aux amateurs de comics puisqu’il conviendra aux lecteurs d’œuvres franco-belges mais à ne pas mettre dans les mains de jeunes lecteurs. Solo aime trancher dans le vif (et pas à moitié).