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Critique de RASL #1

par Jack! le mer. 8 oct. 2014 Staff

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Dans la liste des incontournables bande-dessinées de cette année, il faudra compter avec le retour du talentueux Jeff Smith dans l'hexagone. Et c'est encore grâce à l'éditeur Delcourt que les lecteurs français pourront découvrir (ou redécouvrir) le créateur de Bone via le premier tome de sa nouvelle série RASL intitulé ''La Dérive''. C'est ainsi que l'on fait la rencontre dudit Rasl, un mystérieux galopin, inconditionnel de Nikola Tesla qui semble avoir échangé sa vie d'ingénieur rangé pour voguer à travers les dimensions et voler des œuvres d'art grâce à une machine de son invention. Une fuite en avant qui lui permet non seulement d'échapper aux chiens du gouvernement mais aussi à ses propres démons pourtant nombreux. Si Smith s'était fait connaître avec une série légère (au moins au début), Bone et son univers fantaisiste*, RASL se pose comme son contraire, un récit de Science-Fiction tirant sur la corde du thriller psychologique. De cette opposition nait toute la thématique de la série. Dans ''La Dérive'' tout est affaire de confrontation: deux voyageurs aux caractères animaliers, le premier aux traits simiesques (ramenant aux origines de l'Homme) contre le second, homme-lézard (personnification du cerveau reptilien); la liberté d'un voleur à l'opposé du conformisme du gouvernement; l'homme opposé à la technologie; le sophistiqué contre la brutalité. Cette dichotomie se retrouve même dans la mise en œuvres : le trait simple du dessin entre en opposition à l'ambiance lourde du récit et, à contrario, la caractérisation minutieuse (un baiser volé, un regard en coin) réfute l'aspect pourtant rudimentaire de l'intrigue**. Ce mauvais mélange, cette incompatibilité finira dans le sang comme le dévoile l'introduction in-média res du bouquin où un Rasl ensanglanté trébuche à travers un désert de Western, dépouillé de toutes machineries, comme l'ingénieur redevenu Homme dans son aspect le plus primale. Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Ce premier album ne répond à aucune de ces questions, c'est donc avec impatience qu'on attend le suivant. En bref, RASL est une affirmation. L'affirmation, s'il fallait encore le prouver, que Jeff Smith est un grand artiste qu'il ne faut ranger dans aucune case (de bande-dessinée ?). Vous seriez surpris. __________________________________________________ * Sorte de Peyo qui aurait rencontré l'univers débridé d'un Jim Henson. ** Consciemment ou non, cette cassure s'observe même dans le titre du livre divisé par une couleur primaire, le vert, et une couleur ambiguë, le rose.

En bref

En bref, RASL est une affirmation. L'affirmation, s'il fallait encore le prouver, que Jeff Smith est un grand artiste qu'il ne faut ranger dans aucune case (de bande-dessinée ?). Vous seriez surpris. __________________________________________________ * Sorte de Peyo qui aurait rencontré l'univers débridé d'un Jim Henson. ** Consciemment ou non, cette cassure s'observe même dans le titre du livre divisé par une couleur primaire, le vert, et une couleur ambiguë, le rose.

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