C'était annoncé depuis les premières pages, RASL devait se finir dans le sang. Mais dans celui de qui ?
L'éditeur Delcourt publie ce mois-ci le troisième et dernier tome des aventures du physicien, voleur de tableaux, voyageur dimensionnel, baroudeur alcoolique, connu sous le seul pseudonyme de Rasl. C'est au milieu des révélations en pagaille que le lecteur découvre finalement la signification du titre et, par conséquent, l'identité de son héros : Romance At the Speed of Light (littéralement, Romance à la Vitesse de la Lumière).
Ce dépouillage de son intimité, révélée comme si elle n'avait plus aucune valeur, est pourtant bien l'enjeu qui présage la grande conclusion de l'histoire. Dissimulé par les grands contraires sur lesquels repose le récit (Homme/machine, Individu/Gouvernement, Rasl/Agent Crow), un mal fourbe s'insinue, imaginé par l'artiste Jeff Smith dans la plus grande tradition des ''polars noir'' dont cette œuvre se réclame de moitié. Ce mal, imperceptible dans la structure du récit et invisible aux yeux de notre héros, vient briser les acquis de ce dernier pour le décontenancer. Cette faille finit par le réduire à moins que son identité qui était pourtant déjà bien amoindrie. C'est finalement en renonçant à tout ce en quoi il croit, dans l'abandon des restes de sa vie, que réside le salut de Rasl, naufragé sur son vaste navire. Sur cette mer et ailleurs ?
Jeff Smith clôt son intrigue de la seule manière possible. Une fin classique, racontée avec maitrise par un auteur à l'univers singulier.
En bref
9
Qu'avez-vous pensé de cette critique ? 0 0
Laissez un commentaire
Commentaires (0)