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Critique de Garth Ennis présente Hellblazer #1

par Blackiruah le mar. 3 mars 2015 Staff

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« John Constantine, Hellblazer » est une série qui a marqué l’histoire des comics. D’une part, elle fut l’une des séries qui a porté le label Vertigo au sommet, d’autre part, elle a servi de rampe de lancement à un grand nombre d’auteurs britanniques : Jamie Delano, Peter Milligan, et bien d’autres comme justement Garth Ennis. C’est l’objet de cette collection qui va nous proposer le run complet de l’irlandais qui jouit d’un succès grandissant en France. Cette série narre les enquêtes de John Constantine, expert en magie, sur des affaires peu communes. La particularité de ce héros est d’être un être antipathique au langage vulgaire qui fume comme un pompier, boit, se drogue… Un vrai modèle pour la société ! Ainsi, Garth Ennis commence son run avec une idée choc pour marquer le lecteur. Constantine a le cancer et va mourir. A travers ce fait, l’auteur nous plonge dans son esprit pour découvrir qui est vraiment le magicien. Derrière cette couche épaisse de vices, le personnage se révèle être un homme loin d’être invincible, qui a peur de la mort, luttant désespérément pour sa survie. Il a des faiblesses comme tout le monde, est rongé par les remords et a peur de vivre si peu. L’anglais est loin des codes classiques du super héros commun car ses faiblesses tiennent une place essentielle. John garde pourtant une certaine sensibilité avec cette capacité à s’attacher rapidement à d’autres personnes en créant des liens forts avec ces dernières. Ce premier arc est troublant. Habitué aux récits qui ont du punch propre aux styles de Garth Ennis, ce dernier installe plutôt un cadre intimiste au rythme lent où non seulement le surnaturel passe au second plan mais les 5 chapitres ne servent non pas à lutter contre son cancer, mais à présenter l’environnement et la philosophie de John Constantine. Il faut prendre son temps pour le lire et le digérer : l’étape est nécessaire. Une fois la conclusion croustillante lue (ramenant au premier plan l’aspect « sale type » du héros), l’auteur lance réellement son run avec des enquêtes surnaturelles rencontrant fantômes, démons et vampires. Le ton change complètement : John se montre plus féroce et narquois face à ses ennemis, ses idées pour le moins sulfureuses rendent ses péripéties passionnantes et agréables à lire. Garth Ennis oblige, les dialogues sont rustres et loin d'être élégants, mais c’est un style qui apporte du tonus et du caractère à l’œuvre. Mon seul problème réside dans la partie graphique du premier arc. Le style de Will Simpson convient parfaitement pour représenter des démons et des corps triturés mais parait peu à l’aise dans cette première histoire qui fait la part belle à l’humain. Les corps et visages sont inégaux et la colorisation terne n’aide pas. Toutefois, le trait devient par la suite plus solide, plus prononcé apportant plus de qualité à son travail pour finir sur un arc remarquable (sang royal) où l’artiste se fait plaisir à dessiner des cadavres bien détaillés accentuant l’aspect glauque du récit. À noter le très bon passage de Steve Dillon sur un épisode qui tient bien le personnage. Ça tombe bien puisqu’on va très vite le retrouver par la suite. Ce premier volume d’Hellblazer par Garth Ennis démarre doucement mais ne cesse de s’améliorer page après page. Bien que le départ soit lent, il permet à tout lecteur de découvrir l’univers du sulfureux british, et d’apprécier aisément la suite qui est à la hauteur du talent de l’irlandais : politiquement incorrect, surprenant et surtout fun. Cette aventure satisfera grandement les fans de récits fantastiques glauques !

En bref

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