Après un album plus axé sur l'action, Ghosted retrouve son postulat des petits magouilleurs occultes dans un troisième tome intitulé Désir de Mort. Récupéré par le FBI grâce à la traitrise de son ancien collègue Oliver King, la fripouille Jackson Winter, maintenant accompagné de Nina Corbeau de Sang, doit collaborer avec les forces de l'ordre pour mettre fin à une mystérieuse affaire de harcèlement fantomatique. Une affaire simple si le fils magicien de son bon (et défunt) ami Trick n'était pas impliqué. Avec cette nouvelle aventure de Ghosted, Williamson continue d'étoffer le petit monde de Winter en impliquant certaines connaissances du passé mais en raccrochant judicieusement les wagons avec les précédents albums. Et en bon magicien, il exécute son récit avec la main droite pendant qu'il subtilise les acquis du lecteur avec la gauche. Dans le dernier tome, survenait la mort d'un bon ami, dans celui-ci, l'auteur supprime logiquement la "protection occulte" dont bénéficie son héros. C'est d'autant plus logique que cette "protection" devait censément hanter Jackson et l'auteur se retrouvait donc avec moultes solutions pour expliquer pourquoi ce ne fut pas le cas. Il trouve une solution assez adroite pour le coup puisqu'il profite d'un prologue sur Anderson pour placer plusieurs moteurs des intrigues à venir (comme les cierges de Sang). D'un côté, cet exorcisation de Winter permet au scénariste de remettre son personnage principal, ce suicidaire indécis, en danger, libéré de son "ange gardien". De l'autre, ça donne l'impression d'avoir une série qui se renouvelle sans temps-morts et, ce, malgré l'immobilisme apparent du héros. Coté dessin, le lecteur reste en terrain connu. On retrouve Goran Sudzuka (artiste du premier arc) le temps d'un bref prologue sur la vie de l'assassin Anderson (avant qu'elle ne rencontre Jackson, donc), puis c'est au tour de Davide Gianfelice (déjà à l'œuvre sur le recueil précèdent) de reprendre le flambeau pour l'histoire principale. Bref, Ghosted est une série qui se bonifie avec le temps, aux dialogues affutés et qui se plait à fidéliser son lectorat tout en bousculant suffisamment ses arnaqueurs. Une série bienvenue en somme, surtout en l'absence de véritable challenger (Constantine ayant été dépouillé dès son retour dans les girons de DC Comics en 2011 puis à l'occasion d'une série télévisée des plus insipides).