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Critique de B.P.R.D. Origines #1

par Jack! le lun. 11 janv. 2016 Staff

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Je l'ai déjà dit et je le répète, je ne suis pas un admirateur de l’œuvre de Mike Mignola. Je ne déteste pas non plus. Je lui reconnais un certain plaisir de lecture, la satisfaction de creuser un univers fantastique à tendance "pulp", univers bienvenue dans le paysage des comics mainstream gangréné par les super-héros mais, de mon point de vue, composé généralement d'histoires assez peu surprenantes et, ce, malgré une partition graphique soignée aux petits oignons. Sur ce dernier point artistique, jugez vous-même : B.P.R.D. Origines, est servi par la narration sans fioriture de Paul Azaceta (Outcast) avant qu'il ne laisse sa place aux frangins Gabriel Bá et Fábio Moon - plus que jamais complémentaires - lors de deux aventures racontant, comme le laisse deviner le titre, les premières années du célèbre Bureau de Recherche en Paranormal, bien avant que le jeune Hellboy et ses amis n'en deviennent les mascottes donc. Fi donc de quelques agent démoniaque, explorateur à branchies et autre médium translucide. Ici, le père créateur Mike Mignola et le talentueux Josh Dysart (Harbinger, ou si Stanley Kubrick s'était occupé des X-Men) lèvent le voile sur la première brigade du paranormal. Elle comprend d'anciens soldats hantés par les affres de la deuxième guerre qui se retrouvent confrontés à l'impensable sous la supervision du jeune Professeur Broom. Et c'est là que le bât blesse, malgré toutes leurs bonnes intentions, les deux auteurs échouent à donner corps aux nouvelles recrues du Bureau, ces dernières servant plus facilement de chair à canon au fil de l'intrigue que de véritable attache pour le lecteur (surtout dans le premier récit). Au contraire le récit développe plus facilement de nouvelles figures monstrueuses qui ont de quoi perdurer (c'est le cas de la mystérieuse chef de la section Russe se présentant sous les traits d'une petite fille albinos par exemple). A défaut de faire de l'individu le centre du récit, les auteurs persistent à démontrer l'impossibilité pour les hommes de régler les affaires paranormales, présageant par la même l'avenir du B.P.R.D. lors de deux aventures riches en rebondissement. Tellement riches qu'elles laissent par deux fois l'impression au lecteur que l'histoire se conclue avant de repartir de plus belle. Une sensation bienvenue, offrant une intrigue plus haletante que de coutume aux lecteurs néophytes comme aux initiés. C'est d'ailleurs là la grande idée de Delcourt : proposer du matériel en masse. Cette nouvelle méthode de publication permet d'abord à l'éditeur de suivre la cadence élevée des publications du Mignolaverse aux Etats-Unis (on compte pas moins de cinq séries et mini-séries publiées chaque mois chez Dark Horse) et de rassasier le lecteur affamé ensuite - celui qui comme moi reste souvent sur sa faim autant que le fan pure et dur. Ce n’est pas du gavage d'oie mais presque, et on en redemande. Surtout lorsque le recueil se targue encore d'une jolie section de croquis et de notes en tout genre, permettant aux intéressés d'en découvrir un peu plus sur la méthode de travail qui lie Mike Mignola à ses collaborateurs. B.P.R.D. Origines est une lecture surprenante par son rythme, une œuvre fantastique qui tombe à période nommée et graphiquement irréprochable. Que demander de plus ?

En bref

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