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Critique de Doctor Who Comics - Onzième Docteur #1

par Jack! le jeu. 28 avril 2016 Staff

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C'est maintenant au début du mois de juin que paraîtront les nouvelles séries Doctor Who chez Akileos. Le petit éditeur, toujours soucieux de bien faire, présente trois titres consacrés à différents avatars du Docteur. En l'occurrence, les trois dernières (et plus populaires) incarnations du Seigneur du Temps : le dixième (incarné à l'écran par David Tennant), le onzième (Matt Smith) et l'actuel douzième (Peter Capaldi). Engagé en tant que “showrunner” des aventures sur le onzième Docteur, Al Ewing est un jeune auteur qui a commencé à se faire un nom chez Marvel Comics, autant pour ses idées étonnantes que pour sa compréhension censée des personnages qu'il anime, mais aussi pour ses expérimentations formelles (voire la nouvelle série “The Ultimates” où l'auteur éparpille les crédits comme s'il s'agissait de l'introduction d'un film à gros budget). Contrairement aux séries séries sur le Docteur qui sombrent rapidement dans les affres de la décompression, Al Ewing impose avec ce premier volume de ''Doctor Who : Le Onzième Docteur'' une cadence faite de récits courts, généralement en un ou deux numéros, qu'il calque sur le schéma télévisuel : une introduction fracassante, un générique (souvent une page récapitulative) puis le déroulement de l'histoire ; en espérant que la série se lise comme on regarde un épisode. Et ça fonctionne parfaitement. Si Ewing et son comparse, le scénariste Rob Williams (tout aussi talentueux) parviennent avec une facilité déconcertante à reproduire l'ambiance du show sur le papier, ils tirent tout de même partie de la situation. Car qui dit comics, dit budget illimité. Et qui dit budget illimité, dit euh.... Budget encore plus illimité ! Chien géant coloré ; manèges de la mort ; créatures sensorielles ; et mêmes quelques vedettes de la musique comme Robert Johnson et un certain John Johns (non, pas celui là !) croisent la route du Docteur et prennent même place au sein du Tardis. Si vous rêviez de voir un jour le Docteur devenir le cinquième Beatles, cette série est faite pour vous ! (“Major Tom to ground control…”). Poussant toujours plus loin l'exercice d'adaptation, les scénaristes parviennent même à émuler le style du maître à penser, Steven Moffat lui-même, si célèbre et si agaçant pour de nombreux fans, en s'amusant avec les marottes du célèbre showruner. C'est le cas avec la structure chaotique et les nombreux quiproquos temporels (“et que je rencontre untel qui m'a déjà rencontré dans le futur”) ; l'apparition d'un compagnon ''exceptionnel'' en la personne du caméléon John Jones ; ou de la sous-intrigue récurrente (un peu comme la fissure dans le mur ou la répétition du terme “Silence”). Plus surprenant, ils présentent un onzième Docteur un peu moins égo-centré et un peu plus à l'écoute des personnes qui l'entourent. Un Docteur qui n'a donc aucun mal à se trouver une compagne aussi simple qu'efficace, Alice Obiefune, peut-être moins mystérieuse que les orphelines d'élite Amy - “la fille qui attendait” - Pond et Clara - “la fille impossible” - Oswald, mais qui s'avère tellement plus poignante dans son approche humaine des évènements (en ce sens, la scène d'introduction du premier épisode est aussi déchirante qu'une bouffée d'air frais). Bref, on obtient une compagne et un Docteur un peu plus en adéquation avec ce qu'en faisait Russel T. Davis lors de la reprise de 2005. D'une certaine manière, Al Ewing et Rob Williams conjuguent le meilleur des deux (dernières) périodes de la série télévisée britannique sans briser le personnage en passant de l'une à l'autre. S'ils n'oublient jamais l'aspect grand-guignol du Docteur, c'est aussi pour mettre en valeur son univers parfois tout aussi excentrique. Et c'est là qu'entre en scène Simon Fraser, dessinateur au trait souple, avec ses lignes de vues improbables et ses anatomies difformes, mais qui rend justement la gestuelle et les manières des personnages sans sombrer dans le photo-réalisme d'usage. Fraser est accompagné par Boo Cook (Elephantmen), un dessinateur qui se révèle peut-être moins impliqué dans la représentation physique mais dont le trait s'éloigne là encore des poncifs sans pour autant être à coté de la plaque ni désagréable à regarder. Cette partie graphique, associée aux dialogues impeccables d'Al Ewing et Rob Williams, permet au lecteur de se remémorer la mélodie surabondante et parfois tête en l'air de Matt Smith, conférant un peu plus à cette lecture des nouvelles aventures du dernier des Seigneurs du Temps une sincérité à toute épreuve. Bref, “Doctor Who : le Onzième Docteur” plaira autant aux adeptes et aux simples connaisseurs de la série comme aux allergiques de Steven Moffat. Mais il s’agit surtout d’une série qui peut se targuer d'être une lecture de haute volée ; fidèle mais sans contrainte ; juste et sincère dans sa définition des personnages : et souvent originale dans les situations qu'elle expose. On notera aussi le travail de la traductrice Diane Lecerf car il n'est pas simple de couper certaines phrases et d'adapter certaines intonations anglo-saxonnes tout en gardant la mélodie si personnelle du onzième Docteur. Une ''presque'' saison tout aussi valable (si ce n'est plus) que ce que diffuse la BBC ces dernières années. Geronimo !

En bref

Une ''presque'' saison tout aussi valable (si ce n'est plus) que ce que diffuse la BBC ces dernières années.

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