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Critique de Evil Empire #1

par Marko le ven. 29 avril 2016 Staff

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Critique T.1: Après Polarity, Max Bemis continue de collaborer chez Boom! Studios, cette fois-çi en choisissant la voie de l’anticipation. L’histoire est divisée en deux segments comme Birthright, avec le futur dans une veine ultra sécuritaire et le présent où apparaît l’émergence d’un mouvement anarchiste marquant les débuts de la sinistre situation à venir. L’auteur démarre avec une intrigue de thriller politique qui s’articule à travers le point de vue de Reese, une chanteuse de hip-hop engagée, impliquée malgré elle dans une campagne médiatique désastreuse pour au moins un des candidats, tandis qu’elle fraternise avec l’autre, tout en essayant de rester intègre. Max Bemis le scénariste et membre du groupe Say Anything, plutôt familier de ce milieu musical, choisit un tel personnage impliqué qui aborde la situation sous un autre angle, se montrant à la fois forte et vulnérable face aux politiciens et à des tentatives de récupération du message de ses morceaux à des fins néfastes. En abordant ce genre, Bemis englobe toutes ses craintes sur ce que la société pourrait devenir avec ce mal institutionnalisé au sein d’une société dystopique, où les pulsions ne sont pas réprimées, plutôt encouragées, et où le célèbre "il est interdit d’interdire" de mai 68 prend une tournure cauchemardesque. Le scénariste fait le choix de terminer sa série là où la plupart des histoires commencent, se concentrant sur cette déchéance progressive (mais pas trop lentement vu qu’il s’agit d’une série limitée) en multipliant l'astuce narrative du retournement de situation à chaque cliffhanger de fin d’épisode, dans certains cas, cela fonctionne grâce à l’effet de surprise mais à force d’être répété cela tourne un peu à la formule. Si l’industrie musicale est bien décrite, la partie sur les hommes politiques manque parfois de finesse dans le propos, que ce soit dans le portrait de celui qui pète un câble ou encore la progression du mouvement anarchiste qui résulte d’une révélation surprenante. Les twists liés à l’héroïne se multiplient, dont les actes bien intentionnés participent à cette catastrophe progressive, entrainant un rapide déclin sociétal qui provoque une spirale infernale. La façon dont le mouvement s’étend gagnerait à être plus développé tout comme le complot dont le scénariste a seulement gratté la surface à ce stade. Le constat n’est pas assez nuancé, un peu trop manichéen en ce qui concerne des politiciens tous plus magouilleurs et machiavéliques les uns que les autres, n’ayant rien à envier à ceux de « House of Cards ». À ce stade il n’y en a pas un qui surnage, du moins pas encore, et vu la tournure du futur ce n’est pas prêt d’arriver. La partie graphique est assuré par Ransom Getty et Andrea Mutti, dont les spécificités des styles respectifs rappellent un peu ceux de Mark Brooks et Trevor Hairsine dans l’expressivité et la gestion des ombres. Le style plus sombre de Mutti est sans doute plus adapté à l'aspect thriller de l'intrigue, qui s'adapte mieux aux scènes situées dans le futur. Une série inégale mais avec du potentiel, à voir sur la durée, en tout cas à l’aune de sa conclusion et des conséquences de la fin de ce premier arc, qui implique nécessairement un nouveau rôle pour l’héroïne.

En bref

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