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Critique de Evil Empire #2

par Marko le mer. 14 sept. 2016 Staff

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Ce nouvel arc débute avec un bref changement de point de vue, pour mettre en perspective le changement de statut quo, qui s’attarde sur un tueur psychopathe chamboulé par la nouvelle donne, qui séquestre une de ses victimes tout en assistant à l'avènement de cette nouvelle Amérique, où les pires pulsions ne sont pas proscrites mais plutôt vivement encouragés. Cela permet d’illustrer le changement survenu suite au début du mandat du nouveau président (et ex de l’héroïne au passage) qui devient vite l’ennemi juré de la résistance qui se met en place. Entre un gouvernement qui encourage les actes les plus radicaux et un camp adverse qui cherche à retourner le crédo libertaire du chef d’état contre lui, cela s’oriente vite vers la course à la surenchère, déplaçant ainsi le conflit qui s’étend sur la sphère médiatique, mettant en avant la guerre de l’image. Malgré cette campagne visant à décrédibiliser l’ennemi, l’idéologie de l’autoproclamé « empire du mal » s’étend aux autres continents, pavant la voie pour la suite qui ne s’annonce guère optimiste (étant donné la teneur du futur aperçu au début de la série). En dépit de la situation alarmante et de l’atmosphère de déliquescence graduelle qui tourne à la décadence généralisée, les personnages principaux ne sont pas pour autant constamment graves et moroses, faisant preuve de décontraction et d’humour (un triangle amoureux est également introduit pour changer la dynamique des débuts). L’auteur y ajoute sa marque, par le biais de quelques saillies post-modernes, mettant en exergue, à travers le discours du président, les poncifs du genre pour mieux essayer de s’en détourner, ou encore par le biais de la multiplication des références en tant que référent culturel, ce qui tourne parfois au procédé assez artificiel il faut l’avouer. Après le côté un peu poussif des renversements de situations du premier volume, la suite est plus intéressante et originale dans la façon de faire interagir les personnages et les factions, qui rivalisent en terme d’actes provocateurs, en déplaçant l’affrontement sur un terrain autre que la simple violence physique toujours aussi présente. Ce sont en effet les plus forts en gueule qui mènent la danse, puisque l’objectif consiste surtout à rallier l’opinion publique à sa cause pour accélérer l’expansion globale. Les rebondissements moins fréquents sont du coup plus percutants, et les héros sont obligés de ruser et d’opter pour une méthodologie plus insidieuse. Le style réaliste d’Andrea Mutti, porté sur l’utilisation fréquente des ombres, n’est pas sans rappeler celui de Roberto De La Torre, tout en étant assombri par une colorisation volontairement terne, en accord avec l’ambiance délétère du titre, qui s’achemine pour rester sur cette voie jusqu’à son final.

En bref

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