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Critique de BFI - Les Classiques du Cinéma #1

par Marko le dim. 28 août 2016 Staff

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L’éditeur Akileos étoffe son catalogue avec cette nouvelle collection qui se base sur les écrits de spécialistes renommés, et en particulier ces ouvrages édités par le BFI (British Film Institute). Roger Luckhurst est l’auteur de cet ouvrage (et également de celui sur Shining) qui propose une analyse exhaustive et complète sur le premier film, de sa genèse torturée (si c’est bien ce que tu veux dire?) à son impact dans la culture populaire, tout en évoquant ses illustres prédécesseurs (la Planète des vampires, Dark Star, La Chose d’un autre monde) dans le domaine de la série B. Toutes les phases de la production sont passés en revue, sans oublier la réception critique, et la place du films dans le corpus du cinéma d’horreur de la fin des années 70/début 80 (qui marque l’arrivée de tout une vague de réalisateur anglais venue du monde de la publicité). Comme souvent dans l’histoire du cinéma, le succès d’un long-métrage est profondément lié aux circonstances de la production et au sens du timing dans l’air du temps, et cela vaut pour ce film qui a relancé tout un courant du film de genre, tout en contrastant fortement dans l’esthétique et le design par rapport aux autres blockbusters de la période (Star Wars, Star Trek, Superman) moins sombres visuellement. L’auteur revient également sur le contexte de l’époque (la fin du nouvel Hollywood, les crises pétrolières) et les facteurs qui on amené à sa création (la bande de créatifs impliquée dans le Dune de Jodorovski) tout en listant les différentes symboliques et interprétations attribués au xénomorphe (qu’il s’agisse de la dimension maternelle ou sexuelle, en passant par le rapport à l’altérité). L’ensemble de l’équipage du Nostromo est passé en revue pour démontrer l’originalité au coeur du film (même le chat y a droit, ce qui donne lieu à une théorie assez drôle) en montrant leur originalité par rapport aux poncifs du genre, en particulier Ripley : ce personnage de femme forte est devenue depuis iconique et indissociable de la saga (j’aurais moi-même tendance à considérer que la franchise s’est arrêté avec la mort du personnage à la fin du 3). En dressant le portrait de cet héroïne, l’auteur met en avant la dimension malléable de cette série de films, puisque Ripley a su se montrer aussi évolutif que la saga en elle-même en changeant de statut (survivante, mère guerrière, hybride humain-alien). Ce premier film ainsi que le suivant est un des rares cas d’une franchise qui a évité de tourner en rond (pendant un temps du moins) en se renouvelant, en proposant à des réalisateurs de renom avec un univers bien à eux de s’approprier un des films de la saga tout en faisant un film de commande, à l’instar de certains films Mission Impossible dans une moindre mesure. La réussite a été diverse sur ce plan-là, avec parfois une greffe qui ne prenait pas complètement (les apports de Jeunet et Whedon sur le quatrième opus, les problèmes de Fincher avec les producteurs). La franchise a ainsi procédé d’une logique de variation, sans jamais cesser de raviver ces images traumatiques dans l’espoir de renouer avec le choc initial, avec à chaque fois un nouvel axe qui ne réussit toutefois pas à égaler le premier film selon l’auteur de cet ouvrage (qui en profite pour critiquer vivement Prometheus), un signe selon lui que certains réalisateurs sont meilleurs lorsqu'ils travaillent en devant ménager certaines contraintes plutôt qu’en ayant les mains libres (ce qui permet aussi de mesurer la place que Scott s’est taillé à Hollywood au fil des décennies). Dans l’ensemble, cet ouvrage se montre très instructif, complet sur le sujet, et appréciable autant par le néophytes que les cinéphiles.

En bref

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