Akileos propose, ces jours-ci, le deuxième recueil consacré aux aventures de la douzième incarnation du Docteur, le célèbre extra-terrestre immortel (incarné par Peter Capaldi sur le petit écran) qui se balade de planète en planète, d'époque en époque, grâce à sa machine temporelle en forme de boite bleue. Toujours à ses côtés, une compagne, ici Clara Oswlad (à laquelle l'actrice Jenna Coleman prêtait ses traits il y a encore peu de temps), l'aide dans ses choix souvent improbables. Reste à savoir si cette nouvelle fournée d'aventures ''papier'' - qui marque la seconde collaboration entre le scénariste Robbie Morrison et les dessinateurs Brian Williamson & Mariano Laclaustra - trouve son rythme de croisière là où le volume précédent n'avait pas fait grande impression ? Et le moins que je puisse dire c'est que « Fractures » (puisque c'est le titre de ce recueil) ne relève pas vraiment le niveau. Si les deux histoires compilées ici parviennent facilement à retranscrire les voix des personnages et mélangent les bons ingrédients de la série télévisée (invasion dimensionnelle, quelques invités célèbres, une pointe d'absurde et beaucoup de courses à pied), elle le fait sans génie lors d'intrigues peu palpitantes pour un amateur de bande-dessinée. D'autant plus que la bande-dessinée américaine - dite comics - respecte une particularité rythmique digne de Stakhanov : un numéro par mois, douze par an. C'est là que le bât blesse, en comparaison de l'excellente série sur le onzième Docteur, Robbie Morrison ne parvient pas à tirer parti de ce séquençage (pourtant de rigueur pour une série télévisée qui ne propose des récits qu'en un ou deux épisodes) et rédige malheureusement deux aventures qui s'étirent en longueur et sans doute trop bavardes (il faut bien remplir quelque part). Si je devais en rajouter une couche, je pourrais pointer du doigt la partie graphique un peu raide de Brian Williamson. Je dois avouer que j'ai bien eu du mal à reconnaître Kate Brigadier, la chef de U.N.I.T., vu que tous ces personnages tirent la tronche. Heureusement, le trait un peu moins fourni de Marriano Laclaustra vient donner un peu plus de souplesse à l'action du deuxième récit. Pourtant, malgré tous ces mauvais points, “Doctor Who : The Twelfth Doctor” n'est pas un terrible gachi, surtout à une époque où le fan de Doctor Who se roule sous sa table en forme de T.A.R.D.I.S. (fabriqué par lui-même) avec sa télécommande en forme de tournevis sonique pour avoir sa dose. Bientôt les gars, bientôt... Je regrette juste le manque d'ambition de l'équipe créative.