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Critique de Spawn Dark Ages #1

par Le Doc le dim. 8 oct. 2017 Staff

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Je me suis vite lassé de Spawn dans les années 90 (je me suis d'ailleurs vite lassé des principales séries d'Image qui n'ont pas mis longtemps à montrer leurs limites après l'hyper médiatisation des débuts). Mais je n'ai pas totalement quitté l'univers du "rejeton de l'enfer" car il y avait toujours des choses intéressantes à trouver du côté des séries dérivées, des comics comme "Sam et Twitch", "Spawn the Undead" ou encore "Hellspawn" qui tranchaient avec l'immobilisme ennuyeux de Todd McFarlane sur le titre phare de sa franchise démoniaque. J'y suis revenu un temps dans les années 2000, quand David Hine était aux commandes, avant de repartir illico quelques épisodes après la fin de la prestation du scénariste britannique. Je me souviens notamment de deux épisodes consacrés au "Spawn Pistolero". Le personnage pouvait donner l'impression qu'il avait été conçu principalement pour vendre des "action figures" (et c'était très certainement le cas), mais Hine avait réussi à en faire quelque chose en concoctant un intense western horrifique. L'exploration d'autres périodes, d'autres pans de la mythologie du Hellspawn, me laisse tout de même des souvenirs mitigés. Souvenirs amusés en ce qui concerne la mini-série "Medieval Spawn/Witchblade" de Garth Ennis (mais elle a peut-être très mal vieillie, ma dernière lecture remontant à une bonne dizaine d'années). Souvenirs moins agréables pour ce qui est de la lecture extrêmement laborieuse des premiers épisodes de "Curse of the Spawn" présentant Daniel Llanso, le Spawn du futur. Je n'avais pas lu à l'époque la série "Spawn : The Dark Ages", rééditée ces jours-ci par Delcourt dans leur collection Intégrale. Publié à l'origine entre 1999 et 2001 le titre comprend 28 épisodes : les 14 premiers ont été réalisés par le scénariste Brian Holguin et le dessinateur Liam Sharp (avec une aide de Angel Medina pour l'épisode 12) et la deuxième moitié a été confiée au duo Steve Niles et Nat Jones. Le premier tome de cette intégrale propose donc l'intégralité du run de Brian Holguin et Liam Sharp. À quelques exceptions près (car l'ensemble est tout de même très décompressé), j'ai apprécié les idées de narration du scénariste, qui utilise la tradition orale pour conter l'histoire de Lord Covenant, seigneur mort aux Croisades et revenu dans son Angleterre natale sous la forme d'un Hellspawn, un soldat de l'Enfer. Les chapitres sont narrés selon des points de vue différents et prennent la forme de contes qui se négocient pour quelques pièces au coin du feu afin de transmettre la légende de Lord Covenant. Ainsi la réalité des événements passés peut être enjolivée, triturée pour devenir des spectacles de divertissement...ce qui n'est pas du goût de Lord Covenant lorsqu'il assiste à une pièce de théâtre relatant le destin tragique de Maeve...belle et courageuse Maeve et sa croisade des enfants. Dans cette dernière partie, Brian Holguin superpose judicieusement la version fantasmée et ce qui s'est réellement passé, assemblant progressivement les morceaux de l'histoire. Oui, il y a de beaux passages, des envolées épiques...mais il y a aussi des moments beaucoup plus creux, des épisodes entiers qui ne font pas avancer les choses. Plus resserrés, les arcs narratifs auraient eu plus de force. Et graphiquement parlant, la série est tout de même très datée. Liam Sharp, notamment connu dans les années 90 pour ses "Incredible Hulk" et récemment pour ses "Wonder Woman", est capable du meilleur comme du pire et c'est ce qu'il enchaîne durant ces 300 pages, alternant des pages d'une grande puissance et d'une grande beauté (les deux pages qui révèlent Maeve sont superbes) avec des planches nettement plus faiblardes (et même bâclées). Bref, une série inégale, avec ses fulgurances et ses défauts très prononcés...

En bref

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