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Critique de Dead Inside #1

par bulgroz le mar. 5 déc. 2017 Staff

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Corps éventré, hémoglobine, ambiance carcérale… on saisit dès les premières pages la teneur du récit : on attaque là un thriller nerveux, « sous haute tension » comme dirait la quatrième de couverture. Le récit prend place dans une prison en proie à une série d’assassinats violents, et si le meurtrier semble être identifié dès le début avec facilité, Linda Caruso est bien sceptique... Non, clairement, le meurtre du caïd ne saurait être élucidé aussi facilement. En effet, la jeune inspectrice de la « jails crimes division » entend bien mener une enquête approfondie, et tant pis si sa hiérarchie – qui l’a récemment mise au placard dans cette unité spécialisée dans le crime carcéral -, aimerait classer l’enquête le plus vite possible. Dead inside peut véritablement être rangé dans le rayon « thriller carcéral » (si ce rayon existe), tant la prison et son univers ont une importance cruciale dans le récit. Une bonne partie de l’œuvre se déroule à huis-clos et John Arcudi, scénariste de talent, semble avoir accompli un travail de documentation assez poussé sur le fonctionnement, le financement de la police et de la justice ainsi que les tensions internes régissant le doux monde du maintien de l’ordre. Alors oui, le (ou la)-flic-pris-en-tenaille-entre-sa-déontologie,-sa-hiérarchie-et-les-injonctions-politiques est devenu un topos cinématographique et littéraire éculé, mais les auteurs parviennent ici, sans renouveler le genre, à développer une intrigue haletante. Les dessins de Toni Fejzula, valorisés par une très belle colorisation et des plans très cinématographiques semblent assez réalistes au premier coup d’œil, mais son travail sur les perspectives, les proportions, les ombrages, les visages hallucinés etc. tendent à créer un effet de distanciation auprès du lecteur, venant apporter paradoxalement, un peu de fantaisie savamment dosée dans une œuvre tout à fait sombre. En définitive, Dead inside additionne tous les ingrédients du polar noir, flirtant parfois avec le déjà-vu mais sans jamais tomber dans le cliché du genre. Sans être la BD de l’année, elle est de celles que l’on lit avec plaisir, dont on tourne les pages sans s’arrêter jusqu’à la fin.

En bref

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