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Critique de Gunslinger Girl

par Sciaphile le lun. 25 mai 1970

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La première chose que j’ai apprécié dans « Gunslinger girl » c’est qu’il n’y a finalement que très peu de scène d’action. Avec une histoire comme celle-ci, on aurait pu s’attendre à des flots ininterrompus de sang mais ce n’est pas le cas. L’histoire s’attarde surtout, finalement, sur la vie quotidienne de ces jeunes filles. Les scènes d’action, les contrats à remplir, n’arrivent que très ponctuellement et tant mieux, car c’est de cette manière que l’histoire prend tout son relief. L’auteur s’est surtout intéressé à décrire les relations complexes entre les fillettes et leurs protecteurs. Ce qui nous est donné à voir ce n’est pas tellement l’évolution psychologique de ces fillettes ayant eu une enfance de tueur à gage mais bien plus le lien d’amour (pratiquement une variation du syndrome de Stockholm) qui unit chaque fillette à son protecteur. Du coup la question morale, éthique, des enfants soldats semble presque secondaire. C’est là que réside la force de l’œuvre, car quand une série possède autant de niveaux de réflexion et à des degrés aussi élevés, c’est grand, vraiment très grand ! Le concept n’est pas vraiment nouveau, nous ne sommes pas loin de « Larme ultime ». Mais le traitement est différent. « Larme ultime » traite de la femme, de son corps, des relations amoureuses entre deux êtres, « Gunslinger » traite plus de l’attachement et de ces causes : amour, amitié, dépendance, haine, possession… du conditionnement, du pouvoir et du machiavélisme (pris dans son sens le plus noble) et des solutions que chacun trouve pour s’arranger de cette morale particulière. Alors que l’intrigue de « Larme ultime » tourne à l’échelle humaine, à l’échelle de l’individu, l’intrigue de « Gunslinger » tourne à l’échelle politique, à l’échelle du groupe. Bien sûr, l’histoire isole tour à tour chaque couple de fillette/protecteur mais tous ces fragments se retrouve réunis par des réseaux de correspondances dans une réflexion plus globale sur les rapports de groupe dominant/dominé, maître/esclave. Dans tout les cas chacun de ces titres (Larme ultime comme Gunslinger) décrit tout cela, avec force, tendresse et poésie. Et c’est peut-être sur cela que je terminerais : les personnages, l’histoire décrivent de tels réseaux de relations que le titre prend un relief rare. « Gunslinger girl » ce n’est pas du manga, c’est de la peinture. Ce titre me fait penser au peintre impressionniste, par petites touches de mimiques, de non-dits et de silences (cela grâce à des dessins extraordianire), Yu Aida donne vie à des êtres doués du talent le plus admirable, celui de faire exister et ressentir : la poésie.

Sciaphile

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