Drame sportif aux terribles enjeux, le réalisateur joue parfaitement avec la corde sensible. Et pour cause, la première chose qui nous marquera à l’esprit, c’est le côté très touchant de ce film, on ne peut pas ne pas éprouver de la compassion et de la sympathie envers ces personnages au destin tragique. L’ambiance est volontairement noire, les prises de vues cadrant au plus proche des protagonistes et les plans jouant volontairement avec les ombres tout en finesse. La photographie proposée est donc réussie grâce à un superbe cadrage. Les acteurs sont très bons, Hilary Swank, en boxeuse trentenaire, persévérante et talentueuse, Clint Eastwood en coach sportif retraité (qui réussit à faire de son rôle stéréotypé un personnage intéressant) et buté. Enfin Morgan Freeman complète cette triplette gagnante en jouant un ex-boxeur blessé sur le ring. Le scénario commence sur une douce pente classique pour finir d’une manière aussi originale que surprenante, voire choquante. La boxeuse et son coach vont jouer au jeu du « je t’aime moi non plus » un petit temps avant de passer aux choses sérieuses. Un problème persiste cependant : on s’ennuie lors des combats, je n’ai personnellement pas accroché à la façon dont ce sport était exploité. Car finalement, celui-ci n’est que prétexte pour parler d’une société foncièrement machiste, des relations humaines et de la vie après un désastre. Le point captivant reste bien sûr cette espèce de « protectionnisme » que dégage le coach envers ses « boxeurs », constamment en proie aux doutes sur leurs capacités et sur les siennes. Il faut l’avouer, le récit avance lentement et s’attarde sur des détails certes pas inintéressant mais touchant un peu trop au mélodrame, enlevant un peu à ce film le charme brute qu’il avait. Très bon sur la forme mais proposant un fond qui ne nous convaincra pas pleinement, il reste à voir pour ces quelques scènes très dures émotionnellement.