Quelques minutes après le début du film, Brad Pitt alias Gerry Lane s’exclame : « C’est débile » lors de la scène de panique en plein Philadelphie. Plus tard, face aux interrogations de sa femme concernant les évènements, il rétorque qu’il ne sait pas de quoi il s’agit. En deux répliques, l’acteur-producteur témoigne parfaitement de mon sentiment face à « World War Z ». Tout ce qui aurait pu constituer la force de ce film, vire au désastre. Tout semble invraisemblable, décousu et sans lien. Le film de zombie a souvent été un moyen détourné de traiter de la politique, ici avec un terrain de jeux mondial(Etats-Unis, Corée du sud, Israël, Cardiff, Ecosse), nous aurions pu nous attendre à quelque chose d’intéressant. Mais, il n’en est rien, il ne faut surtout pas s’aliéner une part du public (paraît-il que l’équipe de production aurait choisit de ne pas faire de la Chine le point de départ du virus, comme dans le livre de Max Brooks, pour ne pas perdre d’audience). L’origine et la cause du virus ne seront jamais dévoilées, ce qui aurait pu être un angle d’attaque original avec ce film qui commence direct dans l’action. Sauf qu’ici, nous passons d’une scène à l’autre sans logique, un défaut scénaristique surement dû à une écriture à plusieurs mains. Tout semble tomber comme une goutte sur le feu, il suffit que Brad Pitt mette les pieds dans Jérusalem pour que le mur cède. Il faut attendre son arrivée pour qu’il y ait des célébrations bruyantes dans la ville ? World War Z fait un pot pourri (plus pourri que pot) des films de zombies sans finalement réussir à trouver sa propre identité : clin d’œil à « Resident Evil » avec le laboratoire de Cardiff, à « Rec » par la scène dans l’immeuble ou encore à un film comme « Phénomènes » avec le docteur expliquant la nature tueuse de mère nature. Finalement, World War Z n’est qu’un spot publicitaire à 200 millions de dollars pour favoriser l’engagement dans l’armée, de préférence aux côtés de l’ONU et des « casques bleus », pour faire plaisir à Mme Pitt, et servant le héros Brad Pitt qui n’arrête pas le combat.