D’abord ignoré puis encensé par la critique, ce film américain en noir et blanc est sans conteste un incontournable. Bien que l’histoire ne semble pas des plus innovantes, elle reste assez surprenante pour nous tenir éveillé le temps entier du film. Et pourtant, la diégèse s’étend sur plusieurs jours et parfois la tension n’est pas à son comble et les frissons ne sont pas au rendez-vous. Toutefois, certaines scènes sont assez spéciales et extrêmement bien filmées donnant un rendu très contrasté entre l’innocence des enfants et l’ignominie du meurtrier. Le suspens réussit à s’installer assez facilement même s’il y a des hauts et des bas. On sera plus dubitatif quant à quelques ellipses peu judicieuses et certains passages de moindre réalisme. On est aussi déçu que ne soit pas donnée une importance plus grande aux marques Love et Hate sur les mains du tueur. Et on sera aussi surpris par une fin de cette sorte, assez imprévisible quant aux réactions des personnages. Ce qui convaincra plus aisément c’est l’incroyable jeu des acteurs. Plus encore que Robert Mitchum en chasseur sadique, charmeur, cupide et impitoyable ou la ravissante Shelly Winters, en veuve éplorée, naïve ce sont les enfants qui nous surprendront. Tous autant qu’ils sont joueront exceptionnellement bien alternant entre paroles enfantines et actes matures. On est complétement conquis par ces adorables marmots dans le pétrin. Le développement va se concentrer sur la poursuite de deux enfants par un mauvais homme cherchant avidement une grosse somme d’argent. On apprécie cette ambiance dichotomique, tantôt très douce, adorable, reposante, tantôt flippante et sombre. Le récit nous emporte dans une véritable petite aventure semée d’embuches et aux enfants de sortir de ces péripéties grandit. On nous expose aussi les conditions précaires des enfants de l’époque de manière subtile. Pas forcément un chef d’œuvre, mais très agréable à visionner.