Leo est un formidable conteur. Lorsque l’on ouvre un de ses ouvrages, on a l’impression d’une histoire simple qui pourrait presque se passer sur terre, au présent, dans une région certes reculée à la faune et la flore originale mais l’ambiance n’est pas si dissemblable que le saut dans le temps pourrait le laisser présager. Des personnages simples aussi, pris dans des évènements qui les dépassent, et qui se révèlent alors meilleurs ou pires face à ceux-ci. Dans ce tome on apprend à mieux connaitre la planète, sa diversité de peuples et quelques distorsions temporelles qui lui sont intrinsèques. Le dessin de Leo est connu, classique dans sa forme et sa mise en page, doux dans son tracé et sa colorisation, très rond dans les formes de plantes et d’animaux qu’il propose. Un petit bémol sur quelques expressions de visages (bas de page 35 par exemple) un peu exagérées. Dernier point, Leo met toujours en avant les héroïnes plutôt que les héros, en valorisant leur force de caractère et leur attitude face au danger plutôt que leur seule plastique, une spécificité assez rare finalement dans la BD. En bref, une histoire énigmatique sur une illustration classique de bonne qualité globale que l’on a plaisir à parcourir.