Chronique : Le garçon et la bête T.1

Le dernier film d’animation de Mamoru Hosada a rencontré un joli succès à sa sortie sur grand écran que ce soit auprès des spectateurs et de la presse. Kazé en profite pour nous faire découvrir son adaptation en manga. Va-t-elle nous faire autant rêver que le film ?

"Hé tu dors ? Ou t’es mort ?"

Suite au décès de sa mère, Ren décide de vivre par ses propres moyens et refuse l’aide de sa famille. Seulement quand on est un petit garçon âgé de 9 ans, survivre seul au beau milieu d’une grande ville relève de l’exploit. La situation semblait désespérée jusqu’à ce qu’il fasse une rencontre qui allait totalement changer sa vie. C’est donc un gros ours mal léché de près de 2 mètres qui va lui tendre la main ou plutôt la patte dans ce cas-ci et qui répond au doux nom de Kumatetsu.

Le récit débute de façon assez conventionnelle donc avec un héros qui a tout perdu et qui fait une rencontre atypique, pourtant on est immédiatement séduit par l’univers qui s’offre à nous.

 

© 2015 Renji Asai

En effet, la mise en scène des évènements est simple mais efficace et permet de s’immerger directement dans le récit. Par exemple, les adultes qui sont censés l’accueillir sont représentés tels que Ren les voient, à savoir de façon effrayante et assez sombre. On ne voit par leurs visages, on dirait des ombres malfaisantes et c’est ce genre de détail qui permet au lecteur de se mettre à la place du personnage et de mieux cerner ce qu’il ressent. On s’attache très facilement à Ren qui se montre touchant d’entrée de jeu grâce à son caractère bien trempé.

Suite à un concours de circonstances, il va se perdre dans le monde des bêtes et y retrouve Kumatestu qui décide de le prendre pour disciple et de l’accueillir chez lui.

Découvrir l’existence d’un monde parallèle et inconnu des humains en même temps que le héros est toujours assez fascinant et réveille notre petit côté enfantin lorsqu’on accepte bien sûr de jouer le jeu.

Dans ce premier tome, on n’y voit pas grande chose si ce n’est que Jutengai ressemble à n’importe quelle grande ville avec une population assez dense et qu’on espère pouvoir explorer un peu plus dans les tomes suivants. En plus, l’auteur évoque la raison pour laquelle les humains n’y ont pas accès, ce qui va réussir à titiller notre curiosité.


© 2015 Renji Asai 

La quête principale est connue dès la première page, le maître du monde des bêtes veut céder sa place et deux concurrents sont en lice pour prendre sa place. On sent déjà que Kumatestu n'est pas le favori, c’est un peu déséquilibré et on devine que Ren va jouer un rôle important qui lui permettra de peut-être de faire la différence.

Souvent dans les tandems, on retrouve un certain équilibre, l’un est plus posé et mature, l’autre est plus impulsif et extraverti. Ici, on a affaire à deux têtes brûlées doté d’un caractère fort et assez fougueux, ce qui apporte un côté assez explosif, drôle et frais au récit. Un petit duo qui fonctionne bien et qui m’a beaucoup plu, surtout vers la fin où on découvre un Kumatestu plus sensible dans ses moments de doutes. En tout cas, je suis assez curieuse de voir comment le petit Ren va réussir à suivre les entrainements de son maitre mais on sent déjà qu’une belle complicité commence à naitre.

 

Un premier tome réussi et divertissant

Fan de l’univers de Mamoru Hosada, j’étais vraiment impatiente de découvrir son nouveau film. Malheureusement, il n’est pas sorti sur grand écran près de chez moi ou alors je l’ai loupé, je me suis donc jetée sur cette adaptation et je n’ai pas été déçue.

Ses autres réalisations étaient essentiellement des tranches de vie avec un petit côté fantastique. Même si on a toujours affaire à une aventure humaine et qu’on retrouve bien le petit côté fantastique, j’ai trouvé que ce titre avait un petit côté shonen qui était assez plaisant et qui pourra donc plaire aussi à un public plus jeune.

J’ai eu l’occasion de voir le début du film dont les premières trente minutes correspondaient aux évènements du premier tome afin de pouvoir comparer les deux. Renji Asai s’en sort vraiment bien et on sent qu’il s’est efforcé de rester le plus proche possible de l’œuvre originale. Dans la postface, on apprend qu’au moment de la publication de ce premier tome il n’a pas encore eu l’occasion de voir le film et qu’il s’est inspiré des storyboard et d’autres documents mis à sa disposition par la production. On sent qu’il a beaucoup travaillé, qu’il a pris énormément de plaisir à dessiner et cela se ressent dans la lecture.
 

© 2015 Renji Asai

C’est vraiment une réussite et son trait n’y est bien sûr pas étranger. Certains seront sans doute déçus par le côté un peu plus shonen des graphismes mais je trouve qu’il se prête bien à l’atmosphère du titre. C’est expressif, vivant et les émotions sont bien retranscrites. Les décors étaient soignés, détaillé et agréable à regarder. Les scènes de combat sont dynamiques, lisibles et les différentes techniques sont joliment mise en scène. Les pages en couleurs tantôt sombres tantôt très colorées représentent bien l’ambiance de ce premier tome.

Côté édition, le travail est de qualité et le petit rappel de l’ensemble des œuvres de Mamoru Hosada est une façon sympathique et bien vue d’en faire la pub.

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