Retour vers le passé : Justice League of America (1997)

 

 

REALISATEUR

Felix Enriquez Alcala

SCENARISTES

Lorne Cameron et David Hoselton, d'après les personnages de DC Comics

DISTRIBUTION

Matthew Settle, Kimberly Oja, John Kassir, David Ogden Stiers, Miguel Ferrer...

INFOS

Téléfilm américain
Genre : comédie/science-fiction
Année de production : 1997



1997 ne fut pas un grand millésime pour les adaptations des exploits des super-héros à l'écran. Le décevant Spawn (confié à un spécialiste des effets spéciaux qui fit pour l'occasion des débuts guère convaincants derrière la caméra), le catastrophique Steel - Le Justicier d'acier (avec pour tête d'affiche l'un des pires acteurs au monde, le basketteur Shaquille O'Neal) et le nullissime Batman & Robin (et un clou de plus dans le cercueil de la franchise Batman, Joel S. !) sont les piètres représentants d'un genre qui allait connaître des jours meilleurs.
Oui, quelle année cette année là...

Sur le petit écran, à part les excellents dessins animés de la Warner, c'était le calme plat. La série Loïs et Clark : Les nouvelles aventures de Superman s'était terminée en début d'année et Smallville n'allait prendre son envol sur la WB qu'en 2001. La chaîne CBS, connue dans les années 70 comme le "Network des super-héros", décida alors de commander un pilote pour une potentielle série sur la Justice League of America, l'équipe-phare de l'éditeur DC Comics. Mais pas la JLA emmenée par Superman, Batman et Wonder Woman (CBS n'avait pas l'intention de dépenser autant d'argent...et de toute façon les droits de la Trinité DC n'étaient pas disponibles)...les producteurs ont préféré s'inspirer de la période de la "Justice League Bwahaha" du trio Giffen/DeMatteis/Maguire. La composition de l'équipe comprend quatre membres de cette version de la Ligue des Justiciers, Guy Gardner, Fire, Ice et le Martian Manhunter, ainsi que deux vétérans de l'équipe classique, Flash et Atom.

L'idée était intéressante...encore aurait-il fallu que les auteurs comprennent quelque chose au matériel de base...

 

I'll be there for you...'Cause you're there for me too...

 

Resté (heureusement) à l'état de série avortée, Justice League of America est tout simplement un désastre à tous les niveaux, un mélange hasardeux d'action super-héroïque (enfin, si peu), de comédie (pas drôle) et de faux documentaire (soporifique). L'histoire est en effet régulièrement interrompue par les témoignages des membres de la Justice League du pauvre, qui racontent leur expérience filmés devant un rideau noir tel un confessionnal de télé-réalité. Le procédé est très vite rébarbatif et les personnages insupportables sont très éloignés de leurs contreparties papier.

Guy Gardner n'a de Guy Gardner que le nom. C'est comme si les scénaristes avaient voulu fusionner Hal Jordan (parce qu'il a...des posters d'avions de chasse dans son appartement), Kyle Rayner (pour le physique et le masque) et Guy Gardner (pour...la veste) en un seul homme mais sans parvenir à cerner la caractérisation de l'un ou de l'autre. Flash/Barry Allen est un lourdaud un peu potelé qui n'arrive pas à garder un boulot. Atom/Ray Palmer est un prof de physique/chimie ennuyeux à mourir. Fire est une aspirante actrice qui se retrouve à jouer une banane pour un spot publicitaire et qui est poursuivie pendant tout le film par un adolescent transi d'amour (là, j'ai failli m'endormir).
Ces "super-amis" seront rejoint par Tori Olafsdotter, une météorologiste qui a acquis par accident le pouvoir de cryokinésie et que ses nouveaux amis surnommeront donc tout naturellement...Ice !

 

J'en connais un qui a un peu trop abusé des Oréo...

 

Leur mentor est le Martian Manhunter, qui communique avec l'équipe par télépathie et sort rarement de sa "Tour de Guet"...qui n'est pas une station spatiale, mais un vaisseau immergé dans le fleuve qui borde la ville de New Metro. Le maquillage de J'onn J'onnz (campé par un comédien bien en chair) est peut-être bien le seul travail potable d'un département artistique qui cumule toutes les tares : les décors sont ultra-cheap, les costumes ont l'air d'avoir été confectionnés par des adolescents pour une soirée d'Halloween (pour le Bolide Ecarlate, on est loin de la combinaison très réussie de la série de 1990 avec John Wesley Shipp) et les trucages sont hideux.

Le plus souvent oublié au profit de saynètes de sitcoms, le méchant (même si c'est un bien grand mot) de l'histoire est un terroriste capable de contrôler le temps et répondant au nom de The Weatherman. Miguel Ferrer, solide second rôle (vu notamment dans Robocop et Twin Peaks) et fan de comics, avait déjà prêté sa voix au Weather Wizard, l'ennemi de Flash, dans les dessins animés de Bruce Timm. Ici, il se contente d'assurer le minimum syndical (il a surtout l'air de se barber copieusement...mais faut bien payer ses factures) dans un rôle aussi peu développé et mal écrit que le reste.

 

Youpi, on a sauvé la ville ! Tous au Central Perk !

 

Le téléfilm Justice League of America n'offre donc qu'un long et pénible épisode de Friends, les super-pouvoirs et le plan stupide d'un stupide super-vilain en plus...une jolie catastrophe industrielle que l'on doit à Felix Enriquez Alcala, un vétéran du petit écran U.S. (on le retrouve au générique d'une flopée de séries TV et dans tous les genres...Urgences, Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor, Esprits Criminels, Blue Bloods, The Good Wife, Battlestar Galactica, Dollhouse, Ghost Whisperer et j'en passe) qui avait déjà dirigé un épisode de Lois et Clark en 1994 avant de s'attaquer à un versant plus sombre de l'univers des comics en réalisant deux épisodes de la série Blade en 2006.

Commentaires (2)
  • Le Doc
    Membre

    Pas faux...et maintenant que tu m'y fais penser, les costumes ont aussi un petit côté JLA XXX... :wink:

  • KabFC
    Membre

    l'affiche fait un peu film de cul quand même.