LE COIN DES HISTOIRES COURTES : SPIDER-MAN #17

Image
Spider-Man #17 (décembre 1991)
No One Gets Outta Here Alive !
scénario: Ann Nocenti
dessin: Rick Leonardi
encrage: Al Williamson


Durant sa carrière de scénariste et d'éditrice chez Marvel dans les années 80/90, Ann Nocenti a souvent fait preuve d'une certaine originalité dans sa façon d'aborder les codes du genre et de déjouer les attentes, en proposant de nouvelles directions inédites, l'exemple le plus frappant étant certainement son run sur DD, qui tout en reprenant certains éléments éminemment Milleriens, est allé dans une tout autre voie.


Image


Dans le cadre de la série de tête à cornes, la scénariste s'était remarquablement débrouillée pour ce qui est d'incorporer les crossovers mutants, pourtant bien éloignés de l'ambiance habituelle de la série, en s'en servant comme un tremplin vers des potentialités inédites et non pas comme une corvée inévitable, les contraintes étant ainsi souvent génératrices de créativité (il faut avouer aussi que le fait d'avoir édité les titres mutants a dû faciliter le processus).

C'est ainsi que le blackout de Fall of the Mutants a permis d'accentuer l'atmosphère de déliquescence urbaine propre à Hell's Kitchen, accentuée par Inferno et son cortège de démons incontrôlables, tout comme Acts of Vengeance a été l'occasion de dépeindre une version alternative d'Ultron, qui reste pour moi une des plus intéressantes (sans oublier l'épisode de Mutant Massacre centré sur Dents-de-Sabre).

Image


Lors de ce run, Ann Nocenti avait toujours le chic pour trouver un moyen de raconter une histoire bien à elle malgré les contraintes des events, se payant le luxe de s'occuper de tie-in parfois plus intéressants que les crossovers en question.
Durant la même période, Peter David avait démontré avec le mini Hulk et l’Abomination défiguré qu’il était possible de concevoir un très bon tie-in, original et touchant, à même de développer sa propre histoire annexe tout en n’étant pas trop inféodé à l’event en question, quasiment relégué au hors-champ.

Cet épisode peut être considéré comme tel, même si Infinity Gauntlet n'est pas mentionné sur la couverture, il a quand même été inclus dans l'omnibus vo. Il a ainsi fait office de pseudo tie-in au crossover, tout en étant tellement à part qu’il peut se lire indépendamment du crossover (vu la chronologie des événements, le récit semble d’ailleurs se situer avant Thanos Quest).


Image


Ce stand-alone, qui a marqué la réunion du trio qui avait si bien fonctionné sur l'arc de Daredevil qui a précédé l'arrivée de JRjr (toujours inédit en vf), reste à ce jour une perle rare un peu oubliée, à part pour les indécrottables fans de Leonardi comme votre serviteur, ce qui s'explique par le fait que ce fill-in de luxe s’est retrouvé pris en sandwich entre la fin du run de McFarlane et le début de celui de Larsen.

L'intrigue est aussi simple qu'efficace, après un accident qui prend des proportions insoupçonnés, Spidey se retrouve à affronter Thanos, pour sauver du trépas une jeune fille innocente, qui lui importe plus que sa propre survie.
La scénariste dépeint le personnage selon ses caractéristiques fondamentales, avec notamment ce mélange d'héroïsme et de culpabilité qui le pousse à ne jamais abandonner, que ce soit pour sauver des centaines de vies ou une seule, c'est ce qui compte le plus pour lui (comme à la fin de Ends of the Earth). À propos de l'excellence de la partie graphique, il n'est pas étonnant de voir que la paire Leonardi/Williamson a été réunie peu après sur la série Spider-Man 2099 de Peter David, qui a donné lieu à des planches toutes aussi sublimes.

Leonardi avait déjà a eu l'occasion d'illustrer la version du personnage de l'univers 616, notamment lors des premiers épisodes avec le symbiote, et dans ce cas-là il s'est montré tout aussi à l'aise, avec son trait souple, dynamique et tout en rondeurs, qui s'accorde à merveille avec la représentation de ce personnage bondissant qu'est le Monte-en-l'air. Au cours de l'épisode, le dessinateur a également fait preuve de sa grande maîtrise de la narration et du storytelling (s'il y a bien quelque chose que j'apprécie chez lui au-delà du trait, ce serait sans doute ses choix de cadrages).

Quand en plus s'ajoute à cela la finesse de l'encrage de Williamson, le résultat ne peut être que mémorable. Leonardi a été plutôt chanceux de collaborer avec cet ancien dessinateur devenu par la suite un des plus grands encreurs de la profession, une reconversion d'autant plus remarquable puisque il a toujours été très respectueux du style du dessinateur, comme s'il avait cherché à embellir plutôt qu'à altérer en profondeur.

Image

Le passage de la scénariste sur Spidey est beaucoup moins resté dans les mémoires, alors qu'elle s'est pourtant occupée d'histoires assez chouettes, tels que l'arc "Life in the Mad Dog Ward", l'annual avec Warlock, ou encore le diptyque "Typhoid Attack", qui comme son titre l'indique lui a permis de retrouver son personnage fétiche, à l'instar de la mini-série sortie l'année suivante.

Articles en relation
Top COMICS hebdo du 11/03/2024 au 17/03/2024

Top COMICS hebdo du 11/03/2024 au 17/03/2024

lun. 18 mars 2024
Voici le TOP des comics les plus ajoutés dans les ...
Sorties comics du 13/03/2024

Sorties comics du 13/03/2024

mer. 13 mars 2024
Voici la liste des sorties comics du 13/03/2024
Top COMICS hebdo du 27/02/2023 au 05/03/2023

Top COMICS hebdo du 27/02/2023 au 05/03/2023

lun. 6 mars 2023
Voici le TOP des comics les plus ajoutés dans les ...
Commentaires (85)
  • KabFC
    Membre

    [quote="Le Doc":23mljzyd]La secrétaire de Stan Lee, c'était Flo Steinberg...et elle est toujours vivante...[/quote:23mljzyd] Ah bah c'est à elle que je pensais. Merci Doc pour avoir bien remis dans l'ordre.

  • artemus dada
    Membre

    [quote="KabFC":3jw8dcua]C'était elle la secretaire de Stan Lee qui au final faisait aussi éditrice et une part importante dans certaines histoires ? Si c'est bien la même personne. Oui CB a fait un article sur elle à sa mort il y a quelques années.[/quote:3jw8dcua] Non, [b:3jw8dcua]Patricia Highsmith[/b:3jw8dcua] est un écrivain très renommé de disons, [i:3jw8dcua]thillers[/i:3jw8dcua] très "psychologiques" ; parfois adaptés au cinéma comme [b:3jw8dcua]Plein Soleil[/b:3jw8dcua] ou plus récemment sa version américaine : [b:3jw8dcua]Le Talentueux Mr. Ripley[/b:3jw8dcua]. Et qui a notamment travaillé sur le [b:3jw8dcua]Captain Marvel[/b:3jw8dcua] de [b:3jw8dcua]Fawcett[/b:3jw8dcua] si mes souvenirs sont bons. [b:3jw8dcua]Le Doc[/b:3jw8dcua] a dit le reste.

  • Le Doc
    Membre

    La secrétaire de Stan Lee, c'était Flo Steinberg...et elle est toujours vivante...

  • KabFC
    Membre

    C'était elle la secretaire de Stan Lee qui au final faisait aussi éditrice et une part importante dans certaines histoires ? Si c'est bien la même personne. Oui CB a fait un article sur elle à sa mort il y a quelques années.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Fred le Mallrat":3c4e8vho]J ai lu quelque part aussi que Patricia Highsmith a commencé chez Timely..[/quote:3c4e8vho] Ouais, il me semble avoir lu ça dans un Comic Box il y a quelques temps.

  • [quote="soyouz":3b1ngrbw][quote="Tori":3b1ngrbw][quote="Lord-of-babylon":3b1ngrbw]Voila. [b:3b1ngrbw]Ann Nocent[/b:3b1ngrbw]i (et [b:3b1ngrbw]Louise Simonson[/b:3b1ngrbw] tiens) c'est typiquement le genre de "baromètre" qui me sert parfois à faire un premier classement des individus qui écrivent sur des blog, sites ou journaux. Quand on te parle de l'émergence de figure féminine, d'un nouveau pouvoir des femmes en citant [b:3b1ngrbw]Kelly Sue DeConnick[/b:3b1ngrbw] (par exemple) et sans jamais parler des deux "taulières" ca permet de situer un peu. [/quote:3b1ngrbw] N'oublions pas, non plus, Jo Duffy... Ainsi que Marie Severin et Jan Duursema (bon, elles sont dessinatrices, mais ce sont des femmes qui comptent, non ?)... Tori.[/quote:3b1ngrbw] Elle est arrivée après, mais dans la foulée, je cite de suite, Karen Berger ! (Ouais, Marie Severin ... quand j'étais petit, j'étais content et fier, car je me disais qu'une française dessinait des comics ... :mrgreen: )[/quote:3b1ngrbw] Oui mais là alors il y en a d autres avant. Que ce soit Wendy Pini, Ramonda Fradon, Linda Fite, Carole Seuling mais aussi dans l underground (y en avait une qui était dans tous les comics USA mais dont j ai oublié le nom). J ai lu quelque part aussi que Patricia Highsmith a commencé chez Timely..

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="KabFC":1uzm8r5z][quote="Blackiruah":1uzm8r5z]Ah ok si pour toi 99 sorties en Novembre (sachant que je ne suis pas exhaustif), c'est pas énorme, alors OK : on n'est pas dans la même catégorie ;)[/quote:1uzm8r5z] Le mois de novembre est toujours un gros mois. Mais si tu veux on peut parler des 16 sorties de décembre ;)[/quote:1uzm8r5z] Non... Aujourd'hui, on tourne à une petite centaines de titres qui sortent par mois (hors été). Y'en a vraiment un gros paquet et concernant Décembre... Attends que je fasse le listing déjà :P (mais bon, on sait très bien que c'est un mois creux hein ^^)

  • soyouz
    Membre

    [quote="Blackiruah":1yi1h3e8][quote="Benoît":1yi1h3e8]Ses Daredevil n'ont commencé à être réédité qu'en 2010, avec un TPB qui est resté une initiative sans lendemain jusqu'à la sortie cette année d'un volume Epic collection qui en reprend une bonne partie du sommaire ainsi qu'un certain nombre d'épisodes inédits. Ses travaux sur le personnage de Typhoid Mary n'ont été réédités que récemment aussi et sa relance de Kid Eternity reparaît l'année prochaine. ça commence doucement de l'autre côté de l'atlantique, ça mettra du temps à arriver ici si ça arrive un jour.[/quote:1yi1h3e8] Oui mais je ne lis pas la VO... [/quote:1yi1h3e8] Y a copiraillete* ! [size=85:1yi1h3e8]* je ne sais jamais : avec un ou deux P ?[/size:1yi1h3e8]

  • soyouz
    Membre

    [quote="Tori":1841clj8][quote="Lord-of-babylon":1841clj8]Voila. [b:1841clj8]Ann Nocent[/b:1841clj8]i (et [b:1841clj8]Louise Simonson[/b:1841clj8] tiens) c'est typiquement le genre de "baromètre" qui me sert parfois à faire un premier classement des individus qui écrivent sur des blog, sites ou journaux. Quand on te parle de l'émergence de figure féminine, d'un nouveau pouvoir des femmes en citant [b:1841clj8]Kelly Sue DeConnick[/b:1841clj8] (par exemple) et sans jamais parler des deux "taulières" ca permet de situer un peu. [/quote:1841clj8] N'oublions pas, non plus, Jo Duffy... Ainsi que Marie Severin et Jan Duursema (bon, elles sont dessinatrices, mais ce sont des femmes qui comptent, non ?)... Tori.[/quote:1841clj8] Elle est arrivée après, mais dans la foulée, je cite de suite, Karen Berger ! (Ouais, Marie Severin ... quand j'étais petit, j'étais content et fier, car je me disais qu'une française dessinait des comics ... :mrgreen: )

  • Marko
    Membre

    [quote="Lord-of-babylon":aiad91e9]sincèrement sa première année n'est pas exceptionnelle.[/quote:aiad91e9] De cette première période, je retiens surtout le diptyque de Leonardi/Williamson, ainsi que l'épisode de Windsor-Smith (celui qui est sorti en vf chez "Comics USA").

  • Tori
    Staff

    [quote="Lord-of-babylon":3iw8evff]Voila. [b:3iw8evff]Ann Nocent[/b:3iw8evff]i (et [b:3iw8evff]Louise Simonson[/b:3iw8evff] tiens) c'est typiquement le genre de "baromètre" qui me sert parfois à faire un premier classement des individus qui écrivent sur des blog, sites ou journaux. Quand on te parle de l'émergence de figure féminine, d'un nouveau pouvoir des femmes en citant [b:3iw8evff]Kelly Sue DeConnick[/b:3iw8evff] (par exemple) et sans jamais parler des deux "taulières" ca permet de situer un peu. [/quote:3iw8evff] N'oublions pas, non plus, Jo Duffy... Ainsi que Marie Severin et Jan Duursema (bon, elles sont dessinatrices, mais ce sont des femmes qui comptent, non ?)... Tori.

  • [quote="soyouz":1k5r5b2k]Elle mérite surtout d'être connue des jeunes qui ne fouinent pas assez ! (ce n'est pas une attaque perso, hein ! Mais bon, si tu ne fouines pas au-delà des bacs qui sont devant ton nez, tu peux le prendre pour toi quand même ... :mrgreen: ) Nous, on n'a pas attendu pour la respecter ![/quote:1k5r5b2k] Voila. [b:1k5r5b2k]Ann Nocent[/b:1k5r5b2k]i (et [b:1k5r5b2k]Louise Simonson[/b:1k5r5b2k] tiens) c'est typiquement le genre de "baromètre" qui me sert parfois à faire un premier classement des individus qui écrivent sur des blog, sites ou journaux. Quand on te parle de l'émergence de figure féminine, d'un nouveau pouvoir des femmes en citant [b:1k5r5b2k]Kelly Sue DeConnick[/b:1k5r5b2k] (par exemple) et sans jamais parler des deux "taulières" ca permet de situer un peu. Donc ouais on n'a pas attendu pour la respecter et apprécier son travail. Je dirais même qu'a leurs grandes époques on ne prenait pas leur sexe comme étendard pour parler de leur production mais qu'on les critiquait, défendait ou attaquait sur la base de leur boulot (ha les grandes joutes [b:1k5r5b2k]Chris Claremont[/b:1k5r5b2k] versus [b:1k5r5b2k]Louise Simonson[/b:1k5r5b2k] qui ont rythmées les courriers de Spécial Strange et Titans). Aujourd'hui ce "filtre" devient agaçant dans le sens où il passe avant tout travail critique sur l'oeuvre même. Par contre le travail [b:1k5r5b2k]Nocenti[/b:1k5r5b2k] (et d'autres) méritent d'être redécouverte c'est certain. [quote="Le Doc":1k5r5b2k]Ses histoires méritent surtout des éditions de qualité...surtout que pour [i:1k5r5b2k]Daredevil[/i:1k5r5b2k], il y a pas mal d'épisodes qui restent encore inédits en V.F. [/quote:1k5r5b2k] [url=http://www.dailymars.net/relecture-daredevil-par-ann-nocenti/:1k5r5b2k]Je me suis fait l'intégralité de son cycle il y a quelques mois[/url:1k5r5b2k] et sincèrement sa première année n'est pas exceptionnelle. On sent qu'elle cherche ses marques et elle n'est pas aidée par la valse des dessinateurs. Elle lance deux, trois choses mais c'est clairement avec l'arrivée de [b:1k5r5b2k]John Romita Jr[/b:1k5r5b2k] au dessin que le titre acquière une stabilité et va atteindre les cimes de la qualité. Pour le coup ce qu'on a eu en France couvre la totalité du meilleur de cette période.

  • Regulator
    Membre

    [quote="Marko":3o6iuptr][quote="Photonik":3o6iuptr]qui ne cèdent finalement que très peu aux sirènes du grim n'gritty naissant.[/quote:3o6iuptr] J'aime bien cette façon qu'elle a eu de tourner quelque peu en dérision cette tendance, notamment avec la création du personnage de Shotgun, bardé de tonnes d'armes tel le Punisher, et qui se révèle finalement inefficace face à Daredevil.[/quote:3o6iuptr] D'ailleurs,ils se sont connus, lui et Pupu,au Viet-Nam. Shotgun est réapparu dans Punisher puis s'est racheté une conduite dans Spider-Man.

  • Le Doc
    Membre

    [quote="KabFC":u0sb03e3]Si tu ne prends pas 2 min pour fouiller sur internet, je ne suis pas sur que tu prendras le temps de bien chercher dans les vieilleries préférant attendre une réédition potentiel.[/quote:u0sb03e3] Et je trouve qu'il a bien raison. Mieux vaut attendre une réédition que de rechercher des vieux kiosques qui seront de toutes façon incomplets (comme je l'ai écrit précédemment, épisodes manquants et épisodes retouchés).

  • [quote="Marko":2li5cnth][quote="Fred le Mallrat":2li5cnth]elle avait fait aussi des spiderman avec une dessinatrice (celle qui avait fini la 1ere série de Spiderwoman) assez sympa (dans strange vers le 220 de mémoire)..[/quote:2li5cnth] Oui cela doit correspondre à l'arc "Life in the Mad Dog Ward", qui est aussi ressorti en tpb.

  • KabFC
    Membre

    [quote="Blackiruah":1a98saqb]Aujourd'hui, c'est aujourd'hui mais j'avais zappé qu'elle avait fait les catwoman... Que j'ai détesté... J'ai confondu avec une autre scénariste pour le coup.[/quote:1a98saqb] Tu joues ta mauvaise foi là ;) [quote="Blackiruah":1a98saqb]Ah ok si pour toi 99 sorties en Novembre (sachant que je ne suis pas exhaustif), c'est pas énorme, alors OK : on n'est pas dans la même catégorie ;)[/quote:1a98saqb] Le mois de novembre est toujours un gros mois. Mais si tu veux on peut parler des 16 sorties de décembre ;) [quote="Blackiruah":1a98saqb]C'est justement parce que les "vieux lecteurs" en parlent que j'ai envie de découvrir ces œuvres qui ont fait le succès de l'auteur.[/quote:1a98saqb] Et tu as bien raison. [quote="Blackiruah":1a98saqb]Petite leçon de français, quand il y a un point d'interrogation, c'est que c'est... une interrogation, mais oui je confondais avec un autre auteur, je posais la question vu que je devais partir ^^.[/quote:1a98saqb] J'aime quand tu joues au prof de frnaçais. relis ta phrase. Le point d'interrogation est dans ta parenthèse et concerne la phrase de ta parenthèse qui est vrai d'ailleurs. Elle a fait une pause loin des comics. Par contre la phrase d'avant n'a pas de ponctuation et est une affirmation. Je te la remet pour que tu vois bien [quote="Blackiruah":1a98saqb]aujourd'hui non seulement elle ne fait plus rien (il me semble qu"il y a une sombre histoire où elle s'est retirée de l'industrie du comics si je ne me trompe pas ?) mais en plus tous ces épisodes (DD, SM, etc.) semblent être excellents. [/quote:1a98saqb] il faudrait une virgule avant le mais en ponctuation de ta phrase, mais hors de la prenthèse c'est bien une affirmation fausse de surcroit. Je ne suis pas très bon en français, mais je ne pense ps me tromper (avis aux pros). [quote="Blackiruah":1a98saqb]Et puis bon tu pars en hors sujet là, on parlait de fouiner des comics d'antan pas de savoir ce qu'a fait l'auteur. Et là comme dit précédemment, c'est pas ma priorité mais à termes ça se pourrait si rien n'est fait (de toute façon ils finiront au minimum dans des intégrales)[/quote:1a98saqb] Si c'est hors sujet pour toi, pour moi c'est lié. Si tu ne prends pas 2 min pour fouiller sur internet, je ne suis pas sur que tu prendras le temps de bien chercher dans les vieilleries préférant attendre une réédition potentiel.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="KabFC":18jxa3xy]Tout dépend de ce que tu appelles aujourd'hui, mais je pense que tu veux dire qu'elle ne fait plus rien depuis les années 80. Et là je me dis qu'un petit coup de google rapide aurait permis de voir qu'elle est encore pas mal active. Elle a été très présente pour les New 52 avec notamment green Arrow pendant un an , 2 ans sur Catwoman, un petit JLD par là, Elle vient de faire un épisode sur Tiphoid Mary en 2015, la dernière série Klarion...[/quote:18jxa3xy] Aujourd'hui, c'est aujourd'hui mais j'avais zappé qu'elle avait fait les catwoman... Que j'ai détesté... J'ai confondu avec une autre scénariste pour le coup. [quote="KabFC":18jxa3xy]Tu es dans l'exagération, il y a beaucoup de sorties, mais pas autant.[/quote:18jxa3xy] Ah ok si pour toi 99 sorties en Novembre (sachant que je ne suis pas exhaustif), c'est pas énorme, alors OK : on n'est pas dans la même catégorie ;) [quote="KabFC":18jxa3xy]plus les "vieux lecteurs" ont déjà parlé de Nocenti, il fallait faire attention[/quote:18jxa3xy] C'est justement parce que les "vieux lecteurs" en parlent que j'ai envie de découvrir ces œuvres qui ont fait le succès de l'auteur. [quote="KabFC":18jxa3xy]En plus tu ne penses pas à fouiner naturellement je pense. Ton affirmation plus haut laisse à le penser. Il m'a fallu pas plus de 3 minutes pour savoir qu'elle était sa production récente. Il t'aurait fallu le même temps, mais tu n'as pas fouiner tu as donc fais une affirmation fausse[/quote:18jxa3xy] Petite leçon de français, quand il y a un point d'interrogation, c'est que c'est... une interrogation, mais oui je confondais avec un autre auteur, je posais la question vu que je devais partir ^^. Et puis bon tu pars en hors sujet là, on parlait de fouiner des comics d'antan pas de savoir ce qu'a fait l'auteur. Et là comme dit précédemment, c'est pas ma priorité mais à termes ça se pourrait si rien n'est fait (de toute façon ils finiront au minimum dans des intégrales)

  • Marko
    Membre

    [quote="Fred le Mallrat":24yiwov9]elle avait fait aussi des spiderman avec une dessinatrice (celle qui avait fini la 1ere série de Spiderwoman) assez sympa (dans strange vers le 220 de mémoire)..[/quote:24yiwov9] Oui cela doit correspondre à l'arc "Life in the Mad Dog Ward", qui est aussi ressorti en tpb.

  • [quote="Marko":2swvntbq][quote="Benoît":2swvntbq]Ses Daredevil n'ont commencé à être réédité qu'en 2010, avec un TPB qui est resté une initiative sans lendemain jusqu'à la sortie cette année d'un volume Epic collection qui en reprend une bonne partie du sommaire ainsi qu'un certain nombre d'épisodes inédits. Ses travaux sur le personnage de Typhoid Mary n'ont été réédités que récemment aussi et sa relance de Kid Eternity reparaît l'année prochaine. ça commence doucement de l'autre côté de l'atlantique, ça mettra du temps à arriver ici si ça arrive un jour.[/quote:2swvntbq] Et il y a également les rééditions des graphic novels "Someplace Strange" et "Inhumans: By Right of Birth".[/quote:2swvntbq] et un TP en 2003

  • KabFC
    Membre

    [quote="Blackiruah":2ccpeo42] Oui mais je parle du respect dans l'industrie, aujourd'hui non seulement elle ne fait plus rien (il me semble qu"il y a une sombre histoire où elle s'est retirée de l'industrie du comics si je ne me trompe pas ?)[/quote:2ccpeo42] Tout dépend de ce que tu appelles aujourd'hui, mais je pense que tu veux dire qu'elle ne fait plus rien depuis les années 80. Et là je me dis qu'un petit coup de google rapide aurait permis de voir qu'elle est encore pas mal active. Elle a été très présente pour les New 52 avec notamment green Arrow pendant un an , 2 ans sur Catwoman, un petit JLD par là, Elle vient de faire un épisode sur Tiphoid Mary en 2015, la dernière série Klarion... [quote="Blackiruah":2ccpeo42]C'est facile de parler de fouiner mais quand tu as 40000 trucs qui sortent et que tu ne connais pas franchement un auteur, eh bien tu ne penses pas tellement à "fouiner" dans ce sens. Un joli focus serait une bonne chose de la part des éditeurs.[/quote:2ccpeo42] Tu es dans l'exagération, il y a beaucoup de sorties, mais pas autant. En plus les "vieux lecteurs" ont déjà parlé de Nocenti, il fallait faire attention :lol: En plus tu ne penses pas à fouiner naturellement je pense. Ton affirmation plus haut laisse à le penser. Il m'a fallu pas plus de 3 minutes pour savoir qu'elle était sa production récente. Il t'aurait fallu le même temps, mais tu n'as pas fouiner tu as donc fais une affirmation fausse. :wink: Et c'est un vrai problèmes de pleins de jeunes lecteurs alors que vous avez à votre dispositions tous ces magnifiques outils. :mrgreen:

  • Jack!
    Membre

    [quote="soyouz":18zo5vjd]Nous, on n'a pas attendu pour la respecter ![/quote:18zo5vjd] Je trouve un peu bizarre qu'une femme écrive des comics. C'est un peu comme leur donner le droit de vote.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="Benoît":1543kiw9]Ses Daredevil n'ont commencé à être réédité qu'en 2010, avec un TPB qui est resté une initiative sans lendemain jusqu'à la sortie cette année d'un volume Epic collection qui en reprend une bonne partie du sommaire ainsi qu'un certain nombre d'épisodes inédits. Ses travaux sur le personnage de Typhoid Mary n'ont été réédités que récemment aussi et sa relance de Kid Eternity reparaît l'année prochaine. ça commence doucement de l'autre côté de l'atlantique, ça mettra du temps à arriver ici si ça arrive un jour.[/quote:1543kiw9] Oui mais je ne lis pas la VO... [quote="Benoît":1543kiw9]Mais justement, si tu connais peu un auteur et que tu as envie de découvrir plus avant son travail, ça me semblerait logique que tu consacres plus d'attention à rechercher ses travaux qu'à regarder les 40000 trucs en question dont je doute de toute façon que tu en connaisses chacun des auteurs. Il y a quelques temps, aux alentours de 2013-2014, j'ai eu cette démarche de rechercher des travaux non réédités depuis quelques années, voire depuis leur sortie initiale pour certains, de Joe Casey, Peter Milligan, Jamie Delano ou Igor Kordey par exemple. ça m'a pris plusieurs mois mais j'ai pu compléter les 51 épisodes non réédités en TPB de Shade the changing man de Milligan, les épisodes de Cable et Soldier X de Kordey, des travaux Vertigo jamais réédités de Delano, y compris un épisode de Legends of the Dark Knight du début des années 1990 dessiné par Chris Bachalo. C'est fastidieux et long, mais pas hors de portée.[/quote:1543kiw9] J'en arriverais peut-être là un jour, mais c'est loin d'être ma priorité.

  • Marko
    Membre

    [quote="Benoît":2q7xjhhb]Ses Daredevil n'ont commencé à être réédité qu'en 2010, avec un TPB qui est resté une initiative sans lendemain jusqu'à la sortie cette année d'un volume Epic collection qui en reprend une bonne partie du sommaire ainsi qu'un certain nombre d'épisodes inédits. Ses travaux sur le personnage de Typhoid Mary n'ont été réédités que récemment aussi et sa relance de Kid Eternity reparaît l'année prochaine. ça commence doucement de l'autre côté de l'atlantique, ça mettra du temps à arriver ici si ça arrive un jour.[/quote:2q7xjhhb] Et il y a également les rééditions des graphic novels "Someplace Strange" et "Inhumans: By Right of Birth".

  • Benoît
    Membre

    [quote="Blackiruah":n0xjyog7]Oui mais je parle du respect dans l'industrie, aujourd'hui non seulement elle ne fait plus rien (il me semble qu"il y a une sombre histoire où elle s'est retirée de l'industrie du comics si je ne me trompe pas ?) mais en plus tous ces épisodes (DD, SM, etc.) semblent être excellents. C'est quand même dommage de ne pas avoir une nouvelle édition (kiosque ou librairie) sur cette auteur qui semble avoir une écriture de qualité.[/quote:n0xjyog7] Ses Daredevil n'ont commencé à être réédité qu'en 2010, avec un TPB qui est resté une initiative sans lendemain jusqu'à la sortie cette année d'un volume Epic collection qui en reprend une bonne partie du sommaire ainsi qu'un certain nombre d'épisodes inédits. Ses travaux sur le personnage de Typhoid Mary n'ont été réédités que récemment aussi et sa relance de Kid Eternity reparaît l'année prochaine. ça commence doucement de l'autre côté de l'atlantique, ça mettra du temps à arriver ici si ça arrive un jour. [quote="Blackiruah":n0xjyog7]C'est facile de parler de fouiner mais quand tu as 40000 trucs qui sortent et que tu ne connais pas franchement un auteur, eh bien tu ne penses pas tellement à "fouiner" dans ce sens. Un joli focus serait une bonne chose de la part des éditeurs.[/quote:n0xjyog7] Mais justement, si tu connais peu un auteur et que tu as envie de découvrir plus avant son travail, ça me semblerait logique que tu consacres plus d'attention à rechercher ses travaux qu'à regarder les 40000 trucs en question dont je doute de toute façon que tu en connaisses chacun des auteurs. Il y a quelques temps, aux alentours de 2013-2014, j'ai eu cette démarche de rechercher des travaux non réédités depuis quelques années, voire depuis leur sortie initiale pour certains, de Joe Casey, Peter Milligan, Jamie Delano ou Igor Kordey par exemple. ça m'a pris plusieurs mois mais j'ai pu compléter les 51 épisodes non réédités en TPB de Shade the changing man de Milligan, les épisodes de Cable et Soldier X de Kordey, des travaux Vertigo jamais réédités de Delano, y compris un épisode de Legends of the Dark Knight du début des années 1990 dessiné par Chris Bachalo. C'est fastidieux et long, mais pas hors de portée.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="soyouz":wujdvv8h]Elle mérite surtout d'être connue des jeunes qui ne fouinent pas assez ! (ce n'est pas une attaque perso, hein ! Mais bon, si tu ne fouines pas au-delà des bacs qui sont devant ton nez, tu peux le prendre pour toi quand même ... :mrgreen: ) Nous, on n'a pas attendu pour la respecter ![/quote:wujdvv8h] Oui mais je parle du respect dans l'industrie, aujourd'hui non seulement elle ne fait plus rien (il me semble qu"il y a une sombre histoire où elle s'est retirée de l'industrie du comics si je ne me trompe pas ?) mais en plus tous ces épisodes (DD, SM, etc.) semblent être excellents. C'est quand même dommage de ne pas avoir une nouvelle édition (kiosque ou librairie) sur cette auteur qui semble avoir une écriture de qualité. C'est facile de parler de fouiner mais quand tu as 40000 trucs qui sortent et que tu ne connais pas franchement un auteur, eh bien tu ne penses pas tellement à "fouiner" dans ce sens. Un joli focus serait une bonne chose de la part des éditeurs.

  • Photonik
    Membre

    Absolument, et on peut aussi voir le perso de Typhoid Mary comme un commentaire sur cette tendance, en plus de la dimension "féministe".

  • Marko
    Membre

    [quote="Photonik":10omcree]qui ne cèdent finalement que très peu aux sirènes du grim n'gritty naissant.[/quote:10omcree] J'aime bien cette façon qu'elle a eu de tourner quelque peu en dérision cette tendance, notamment avec la création du personnage de Shotgun, bardé de tonnes d'armes tel le Punisher, et qui se révèle finalement inefficace face à Daredevil.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Marko":15gcop0u] Un Marvel Classic reprenant ses épisodes avec DD en enfer ce serait la classe... [/quote:15gcop0u] Clairement (enfin, pas dans "Marvel Classic" par la force des choses...). Peut-être que les saisons à venir de la série télé homonyme pousseront Panini à se pencher sur cette période pour sortir un peu de "patrimonial". Ceci dit, étant donné le sort des épisodes de "Longshot" dans une mouture précédente du mag' (c'est-à-dire annoncés puis pas publiés), on peut penser que c'est pas près d'arriver malheureusement. Dommage, parce qu'encore une fois c'est une période fabuleuse du personnage, sans même compter que c'est une des visions du perso les plus fraîches et novatrices qui aient été proposées.

  • Photonik
    Membre

    [quote="Le Doc":7v9rf3x9] Episode publié en V.F. dans cette revue. Tu ne la lisais pas à l'époque ? [/quote:7v9rf3x9] Si, mais je me rappelle aussi très bien avoir loupé ce numéro-là. J'ai dû faire des choix j'imagine, avec mes maigres moyens de l'époque. Et je dois dire que c'était loin d'être ma revue préférée à l'époque. Que ce soit avec McFarlane ou Larsen, je ne suis pas un fou de cette période du Tisseur.

  • Marko
    Membre

    [quote="Photonik":ioxnuho7]Tiens, ça me rappelle que j'avais commencé un long billet sur "Daredevil" par Nocenti et Romita Jr, faudrait que j'y remette le nez pour boucler ça...[/quote:ioxnuho7] Un Marvel Classic reprenant ses épisodes avec DD en enfer ce serait la classe... [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=985547NocentiDaredevil281page1.jpg:ioxnuho7][img:ioxnuho7]http://img11.hostingpics.net/pics/985547NocentiDaredevil281page1.jpg[/img:ioxnuho7][/url:ioxnuho7] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=374710NocentiDaredevil279page15.jpg:ioxnuho7][img:ioxnuho7]http://img11.hostingpics.net/pics/374710NocentiDaredevil279page15.jpg[/img:ioxnuho7][/url:ioxnuho7]

  • Le Doc
    Membre

    [quote:1bu7quh3]Très intéressant. Je n'ai jamais lu cet épisode, mais je suis un fan indécrottable du travail de Nocenti chez Marvel.[/quote:1bu7quh3] Episode publié en V.F. dans cette revue. Tu ne la lisais pas à l'époque ? [img:1bu7quh3]http://img.bd-sanctuary.com/cs/big/spider-man-comics-volume-5-simple-28321.jpg[/img:1bu7quh3]

  • Photonik
    Membre

    Très intéressant. Je n'ai jamais lu cet épisode, mais je suis un fan indécrottable du travail de Nocenti chez Marvel. Son travail éditorial sur les "Uncanny X-Men" de Claremont est selon moi pour beaucoup dans la réussite et l'originalité de ce run historique, sans rien enlever au mérite du scénariste... C'est vrai que des titres comme "Longshot" ou "Daredevil" sous sa plume mériteraient d'être cités plus souvent : ce sont des prototypes très aboutis de récits "adultes" qui ne cèdent finalement que très peu aux sirènes du grim n'gritty naissant. C'est plutôt une forme de surréalisme dark si l'on peut dire qui s'épanouit dans les histoires de Nocenti ; en cela elle est le précurseur de nombreux scénaristes bien plus acclamés. Tiens, ça me rappelle que j'avais commencé un long billet sur "Daredevil" par Nocenti et Romita Jr, faudrait que j'y remette le nez pour boucler ça...

  • Le Doc
    Membre

    Ses histoires méritent surtout des éditions de qualité...surtout que pour [i:3fxdzpqf]Daredevil[/i:3fxdzpqf], il y a pas mal d'épisodes qui restent encore inédits en V.F. Si la mini-série [i:3fxdzpqf]Longshot[/i:3fxdzpqf] avait été rééditée dans [i:3fxdzpqf]X-Men Classic[/i:3fxdzpqf] comme c'était un temps prévu, je l'aurais acheté sans hésiter (il y a eu plein de coupes dans les [i:3fxdzpqf]Special Strange[/i:3fxdzpqf]).

  • soyouz
    Membre

    Elle mérite surtout d'être connue des jeunes qui ne fouinent pas assez ! (ce n'est pas une attaque perso, hein ! Mais bon, si tu ne fouines pas au-delà des bacs qui sont devant ton nez, tu peux le prendre pour toi quand même ... :mrgreen: ) Nous, on n'a pas attendu pour la respecter !

  • Blackiruah
    Membre

    J'ai vraiment l'impression qu'Ann Nocenti mérite beaucoup plus de respect qu'elle en a aujourd'hui...

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=444319tumblrmh59chrQcr1qcy5lco1500.jpg:t4gpx4tf][img:t4gpx4tf]http://img4.hostingpics.net/pics/444319tumblrmh59chrQcr1qcy5lco1500.jpg[/img:t4gpx4tf][/url:t4gpx4tf] [b:t4gpx4tf]Spider-Man #17 (décembre 1991)[/b:t4gpx4tf] [b:t4gpx4tf]No One Gets Outta Here Alive ![/b:t4gpx4tf] [b:t4gpx4tf]scénario: Ann Nocenti[/b:t4gpx4tf] [b:t4gpx4tf]dessin: Rick Leonardi[/b:t4gpx4tf] [b:t4gpx4tf]encrage: Al Williamson[/b:t4gpx4tf] Durant sa carrière de scénariste et d'éditrice chez Marvel dans les années 80/90, Ann Nocenti a souvent fait preuve d'une certaine originalité dans sa façon d'aborder les codes du genre et de déjouer les attentes, en proposant de nouvelles directions inédites, l'exemple le plus frappant étant certainement son run sur DD, qui tout en reprenant certains éléments éminemment Milleriens, est allé dans une tout autre voie. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=237271Spiderman17page2.jpg:t4gpx4tf][img:t4gpx4tf]http://img4.hostingpics.net/pics/237271Spiderman17page2.jpg[/img:t4gpx4tf][/url:t4gpx4tf] Dans le cadre de la série de tête à cornes, la scénariste s'était remarquablement débrouillée pour ce qui est d'incorporer les crossovers mutants, pourtant bien éloignés de l'ambiance habituelle de la série, en s'en servant comme un tremplin vers des potentialités inédites et non pas comme une corvée inévitable, les contraintes étant ainsi souvent génératrices de créativité (il faut avouer aussi que le fait d'avoir édité les titres mutants a dû faciliter le processus). C'est ainsi que le blackout de [b:t4gpx4tf]Fall of the Mutants[/b:t4gpx4tf] a permis d'accentuer l'atmosphère de déliquescence urbaine propre à Hell's Kitchen, accentuée par [b:t4gpx4tf]Inferno[/b:t4gpx4tf] et son cortège de démons incontrôlables, tout comme [b:t4gpx4tf]Acts of Vengeance[/b:t4gpx4tf] a été l'occasion de dépeindre une version alternative d'Ultron, qui reste pour moi une des plus intéressantes (sans oublier l'épisode de [b:t4gpx4tf]Mutant Massacre[/b:t4gpx4tf] centré sur Dents-de-Sabre). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=241480Spiderman17page9.jpg:t4gpx4tf][img:t4gpx4tf]http://img4.hostingpics.net/pics/241480Spiderman17page9.jpg[/img:t4gpx4tf][/url:t4gpx4tf] Lors de ce run, Ann Nocenti avait toujours le chic pour trouver un moyen de raconter une histoire bien à elle malgré les contraintes des events, se payant le luxe de s'occuper de tie-in parfois plus intéressants que les crossovers en question. Durant la même période, Peter David avait démontré avec le mini Hulk et l’Abomination défiguré qu’il était possible de concevoir un très bon tie-in, original et touchant, à même de développer sa propre histoire annexe tout en n’étant pas trop inféodé à l’event en question, quasiment relégué au hors-champ. Cet épisode peut être considéré comme tel, même si [b:t4gpx4tf]Infinity Gauntlet[/b:t4gpx4tf] n'est pas mentionné sur la couverture, il a quand même été inclus dans l'omnibus vo. Il a ainsi fait office de pseudo tie-in au crossover, tout en étant tellement à part qu’il peut se lire indépendamment du crossover (vu la chronologie des événements, le récit semble d’ailleurs se situer avant [b:t4gpx4tf]Thanos Quest[/b:t4gpx4tf]). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=115510spiderman17gwenstacy.jpg:t4gpx4tf][img:t4gpx4tf]http://img4.hostingpics.net/pics/115510spiderman17gwenstacy.jpg[/img:t4gpx4tf][/url:t4gpx4tf] Ce stand-alone, qui a marqué la réunion du trio qui avait si bien fonctionné sur l'arc de Daredevil qui a précédé l'arrivée de JRjr (toujours inédit en vf), reste à ce jour une perle rare un peu oubliée, à part pour les indécrottables fans de Leonardi comme votre serviteur, ce qui s'explique par le fait que ce fill-in de luxe s’est retrouvé pris en sandwich entre la fin du run de McFarlane et le début de celui de Larsen. L'intrigue est aussi simple qu'efficace, après un accident qui prend des proportions insoupçonnés, Spidey se retrouve à affronter Thanos, pour sauver du trépas une jeune fille innocente, qui lui importe plus que sa propre survie. La scénariste dépeint le personnage selon ses caractéristiques fondamentales, avec notamment ce mélange d'héroïsme et de culpabilité qui le pousse à ne jamais abandonner, que ce soit pour sauver des centaines de vies ou une seule, c'est ce qui compte le plus pour lui (comme à la fin de [b:t4gpx4tf]Ends of the Earth[/b:t4gpx4tf]). À propos de l'excellence de la partie graphique, il n'est pas étonnant de voir que la paire Leonardi/Williamson a été réunie peu après sur la série [b:t4gpx4tf]Spider-Man 2099[/b:t4gpx4tf] de Peter David, qui a donné lieu à des planches toutes aussi sublimes. Leonardi avait déjà a eu l'occasion d'illustrer la version du personnage de l'univers 616, notamment lors des premiers épisodes avec le symbiote, et dans ce cas-là il s'est montré tout aussi à l'aise, avec son trait souple, dynamique et tout en rondeurs, qui s'accorde à merveille avec la représentation de ce personnage bondissant qu'est le Monte-en-l'air. Au cours de l'épisode, le dessinateur a également fait preuve de sa grande maîtrise de la narration et du storytelling (s'il y a bien quelque chose que j'apprécie chez lui au-delà du trait, ce serait sans doute ses choix de cadrages). Quand en plus s'ajoute à cela la finesse de l'encrage de Williamson, le résultat ne peut être que mémorable. Leonardi a été plutôt chanceux de collaborer avec cet ancien dessinateur devenu par la suite un des plus grands encreurs de la profession, une reconversion d'autant plus remarquable puisque il a toujours été très respectueux du style du dessinateur, comme s'il avait cherché à embellir plutôt qu'à altérer en profondeur. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=706581Spiderman17page29.jpg:t4gpx4tf][img:t4gpx4tf]http://img4.hostingpics.net/pics/706581Spiderman17page29.jpg[/img:t4gpx4tf][/url:t4gpx4tf] Le passage de la scénariste sur Spidey est beaucoup moins resté dans les mémoires, alors qu'elle s'est pourtant occupée d'histoires assez chouettes, tels que l'arc "Life in the Mad Dog Ward", l'annual avec Warlock, ou encore le diptyque "Typhoid Attack", qui comme son titre l'indique lui a permis de retrouver son personnage fétiche, à l'instar de la mini-série sortie l'année suivante.

  • KabFC
    Membre

    Qu'est-ce que cette série fut bonne. Mais en même temps c'est une excellente période chez Marvel.

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=181188SP4.jpg:19cdpazy][img:19cdpazy]http://img11.hostingpics.net/pics/181188SP4.jpg[/img:19cdpazy][/url:19cdpazy] [b:19cdpazy]Spider-Man’s Tangled Web #4 (septembre 2001)[/b:19cdpazy] [b:19cdpazy]Severance Package[/b:19cdpazy] [b:19cdpazy]scénario: Greg Rucka[/b:19cdpazy] [b:19cdpazy]dessin/couverture: Eduardo Risso[/b:19cdpazy] Au début des années 2000, [b:19cdpazy]Axel Alonso [/b:19cdpazy]se voit confier la gamme des titres de tête de toile, avec dans l'idée de diversifier la franchise, c'est dans cette optique que la série Tangled Web est créée, une anthologie qui permet à des auteurs reconnus venant aussi bien du mainstream (Ennis, Wells, Azzarello, Weeks) que de l’indé (Cooke, McKeever, Pope, Mahfood) de participer à cette oeuvre à part. C'est l'occasion de proposer certaines histoires avec comme indication de base la volonté de se concentrer sur l’univers de Spidey et ses répercussions plutôt que sur le personnage en lui-même (réduit le plus souvent au rang de caméo/guest star). Cette orientation est l’occasion de se focaliser sur des bad guys de seconde zone ou de simples citoyens new-yorkais, ce qui permet une liberté accrue et une plus grande marge de manoeuvre dans l’écriture, au point que certains épisodes semblent être plus de l’ordre du récit hors continuité, voire retconné par la suite comme c'est le cas avec l'épisode qui évoque la jeunesse de [b:19cdpazy]J. Jonah Jameson[/b:19cdpazy]. Le statut de cette série à la marge permet aux scénaristes d’expérimenter et d’innover dans un cadre bien précis, à la manière des séries [b:19cdpazy]Batman: Black & White[/b:19cdpazy] et [b:19cdpazy]Legends of the Dark Knight[/b:19cdpazy] de la distinguée concurrence. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=849891severance1.jpg:19cdpazy][img:19cdpazy]http://img15.hostingpics.net/pics/849891severance1.jpg[/img:19cdpazy][/url:19cdpazy] Cet épisode s'inscrit dans cette lancée puisque il délaisse le monte en l’air (même si ici il apparaît de manière fugace au détour d’un reportage télé) pour se pencher sur le destin d’un homme de main/collaborateur régulier de Fisk, non pas une éternelle petite frappe tendance looser au rôle de bouffon gaffeur comme Turk, mais plutôt quelqu’un du calibre de Lynch ou Wesley, montrant ainsi une partie de l’envers du décor de l’organisation criminelle du Caïd. Ce protagoniste principal nommé Tom Cochrane est présenté comme un partenaire en affaires plus que compétent, ayant une situation aisée, et visiblement intégré dans le milieu depuis pas mal de temps, faisant preuve de beaucoup de self-control et ayant à coeur de se comporter de manière responsable (le mantra récurrent de Spidey s’applique donc à travers un prisme complètement différent). Après avoir appris que son plan a capoté en raison de l’intervention du tisseur, il se retrouve dans une position plutôt délicate par rapport à son employeur, son échec ayant des conséquences désastreuses, provoquant un effet papillon qui illustre l’impact souvent insoupçonné que les actes pourtant bénéfiques des nombreux héros peuvent avoir. Le scénario précis et concis, va droit au but sans une once de gras ou de détail superflu, les digressions n'étant pas nécessaires dans ce cas de figure, ce qui amène une sobriété bienvenue, à l’image de son personnage principal, plus proche dans la mentalité d’un Michael Corleone taiseux que d’un Tony Montana grande gueule. Suspense, violence, tension, tous les ingrédients du genre ou presque sont présents, au sein d'un canevas de l'ordre du récit façon "film noir" quasi intemporel s'il n'y avait pas les portables et les Twin Towers. L’idée de base de l'intrigue est est simple mais c’est la façon dont elle est gérée qui fait toute la différence et qui rend cette histoire unique. Cela est bien visible dans son aspect émotionnel, qui ne passe pas par des tonnes de dialogues, c’est alors à la partie graphique de prendre le relais par le biais d'une restitution visuelle, de la représentation d’un dilemme intérieur, poignant sans en faire des caisses, restant dans ce cadre intimiste et feutré dans lequel évoluent les personnages. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=585761spiderman27stangledweb2341.jpg:19cdpazy][img:19cdpazy]http://img11.hostingpics.net/pics/585761spiderman27stangledweb2341.jpg[/img:19cdpazy][/url:19cdpazy] Suite à sa carrière d'écrivain de romans noir, [b:19cdpazy]Greg Rucka[/b:19cdpazy] continue dans cette veine polar qu’il affectionne, ce qui tombe bien car c’est un domaine dans lequel son collaborateur est particulièrement à son aise, car cette intrigue qui fait la part belle à l'atmosphère permet de mettre en avant le talent de Risso qui brille dans cet épisode, par sa capacité à soigner la composition et plus largement son sens de la narration séquentielle. Son style ligne claire expressionniste met en avant sa gestion des éclairages et des contrastes, un élément primordial de l'approche du dessinateur qui est une de ses spécificités les plus reconnaissables et les plus appréciables. Les aplats noirs et l'aspect clair-obscur apportent une touche minimaliste et une force visuelle supplémentaire. Cette stylisation apporte une constante élégance dans la représentation, commune à la plupart de ses oeuvres, tel le regretté Gordon Willis dont on reconnait la patte au fil des oeuvres. Conscient des risques encourus, Cochrane se montre à la fois loyal et résigné, dès lors que son plan a échoué il sait qu’il doit rendre des comptes et qu’il ne peut y échapper. Le coût de l’échec est élevé à cet échelon, une simple erreur et tout ce qu’il a construit risque de s’effondrer, hormis s’il accepte le choix qui s’impose pour protéger sa famille. À ce stade il y a trop en jeu, il ne peut se permettre de tout envoyer valser dans une posture désespérée de repli comme l’anti-héros de Thief/Le Solitaire. Malgré sa connaissance du milieu et de ses dangereuses implications, il reste calme et pragmatique tout en évaluant ses options éventuelles, pas besoin de dialogues pour l’expliciter, la simple information visuelle suffit à comprendre ce qui lui vient à l’esprit, et c’est toute la maîtrise de Risso dans ce domaine qui fait toute la différence, notamment dans les cadrages mettant en valeur seulement les éléments essentiels à la compréhension de ce qui se déroule, changeant de perspective et de point de vue selon les scènes. Le dessinateur argentin arrive à retranscrire cette impression de fatalité qui pèse sur les épaules de Cochrane, la suite des événements est prévisible, mais les détours en chemin pour arriver à cette situation ne le sont certainement pas. À l’instar des meilleurs récits hardboiled, on devine la tournure des événements, mais on se prend à espérer qu’il en sera autrement, une preuve certaine de son efficacité narrative. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=584639severance2.jpg:19cdpazy][img:19cdpazy]http://img15.hostingpics.net/pics/584639severance2.jpg[/img:19cdpazy][/url:19cdpazy] Lorsque il atteint l’antre de son supérieur hiérarchique, l’atmosphère n’est déjà plus la même, son chemin parcouru prend à partir de là des allures de descente infernale, une manière de se concentrer sur l’aboutissement de son pacte faustien avec Fisk, qui se démarque par sa carrure gigantesque à l’image de sa forte influence dans le milieu criminel, ce physique bigger than life lui accordant d’emblée une prédominance, une singularité, donnant l’impression qu’il vit sur un autre plan. Plus il se rapproche du Caïd plus la colorisation vire aux teintes rougeâtres et sombres, marquant symboliquement son entrée dans un lieu qui abrite une instance supérieure auquel il ne peut espérer échapper. Il a signé un pacte avec le diable et le temps est venu de payer, il ne reste plus qu’à gérer les préparatifs et à essayer d’arriver à un accord mutuel si tant est que ce soit encore possible. L'ombre menaçante de l'ennemi juré de DD plane sur l'ensemble du récit, son emprise est palpable même s’il est rarement présent de manière effective dans l’histoire. Son allure imposante va de pair avec son assurance en toutes circonstances, déterminé tout en faisant preuve de sang-froid, plus proche de l'implacable version millerienne que du colosse colérique de Romita Sr, qui avait tendance à se faire vanner par Spidey sur son embonpoint, ce que bendis a retenu pour la version ultimate. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=866509img2590.jpg:19cdpazy][img:19cdpazy]http://img15.hostingpics.net/pics/866509img2590.jpg[/img:19cdpazy][/url:19cdpazy] Fisk a engagé des professionnels et Cochrane ne fait pas exception, malgré son rang il n’est qu’un domino chancelant au sein de cette organisation, et un obstacle de moins dans la perspective d’atteindre son chef. Or chacun de ces pions sont des êtres humains tout autant leurs adversaires, et avec cet épisode entre autres le lecteur accède au point de vue de ce type de personnages, ayant un aperçu de ses failles et de l’ampleur du drame qui se joue, il ne s'agit pas de justifier ses actes bien au contraire, mais d'amener un peu de nuance dans la caractérisation. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=323012severance3.jpg:19cdpazy][img:19cdpazy]http://img15.hostingpics.net/pics/323012severance3.jpg[/img:19cdpazy][/url:19cdpazy] Du début jusqu'à la fin, l'ensemble est mené de main de maître par un scénariste qui connait les codes du genre par coeur, et capable ainsi de déjouer les attentes, une franche réussite qui lui a valu une nomination bien mérité aux Eisner Awards dans la catégorie "best single issue", un domaine dans lequel cette série se démarque puisque elle contient quelques autres perles, et notamment l’excellent diptyque "Flowers for Rhino" du duo Milligan/Fegredo, dont le schéma narratif est basé sur le roman "Flowers for Algernon" de Daniel Keyes.

  • Blackiruah
    Membre

    [quote="Marko":2ymi1sn9][url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=492207H8221.jpg:2ymi1sn9][img:2ymi1sn9]http://img15.hostingpics.net/pics/492207H8221.jpg[/img:2ymi1sn9][/url:2ymi1sn9] [b:2ymi1sn9]Hellblazer #27 (mars 1990)[/b:2ymi1sn9] [b:2ymi1sn9]Hold Me[/b:2ymi1sn9] [b:2ymi1sn9]scénario: Neil Gaiman[/b:2ymi1sn9] [b:2ymi1sn9]dessin: Dave McKean[/b:2ymi1sn9] [/quote:2ymi1sn9] Excellent article, mais à la lecture il est vrai que ça m'a beaucoup fait penser à l'épisode des fantômes qui hantent le bar par Garth Ennis. J'espère pouvoir mettre la main dessus...

  • Marko
    Membre

    [quote="Photonik":37nfkoy9]je trouve qu'il y a un arc précoce et assez fabuleux de "Shade..." qui fait fort en matières d'ultra-compression et de "montage" étrange : c'est "Hollywood Monsters", qui trace un parallèle vertigineux entre narration séquentielle propre à la BD et montage proprement cinématographique tendance jump-cuts violents. Une réussite éclatante.[/quote:37nfkoy9] J’ai relu cet arc récemment, et c’est vrai qu’il est remarquable dans l’agencement de ces transitions abruptes et dans la mise en place de cette folie générale qui contamine peu à peu le lieux des événements, à l’instar de l’introduction assez dense en informations sur les protagonistes et qui montre bien la prise de conscience de quelque chose qui cloche, ce dont se rend compte le réalisateur qui est littéralement supplanté par le métrage dont il s’occupe. Ce n’est que le second arc de la série mais par rapport au premier il est intéressant de voir émerger par petites touches le style de Bachalo tel qu’on le connait aujourd’hui (enfin celui des années 90).

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=492207H8221.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img15.hostingpics.net/pics/492207H8221.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i] [b:2om4ro7i]Hellblazer #27 (mars 1990)[/b:2om4ro7i] [b:2om4ro7i]Hold Me[/b:2om4ro7i] [b:2om4ro7i]scénario: Neil Gaiman[/b:2om4ro7i] [b:2om4ro7i]dessin: Dave McKean[/b:2om4ro7i] Dès ses débuts dans l’industrie des comics, [b:2om4ro7i]Gaiman[/b:2om4ro7i] a fait preuve d’un intérêt certain pour l’écriture de séries qui s’inscrivent dans le genre fantastique et pour les types d'histoires qui restent reliées à la réalité, ce n’est donc pas un hasard qu’il ait fini par s’intéresser au personnages de [b:2om4ro7i]John Constantine[/b:2om4ro7i] créé par son pote [b:2om4ro7i]Alan Moore[/b:2om4ro7i], qui réutilisera d’ailleurs sur [b:2om4ro7i]Swamp Thing[/b:2om4ro7i] un script qui n’a pas abouti de Gaiman sur le personnage ("The Day My Pad Went Mad"). En attendant de pouvoir écrire l’histoire qu’il a en tête depuis quelque temps et qui implique Constantine, Gaiman lui fait faire une une apparition remarquée lors des tout premiers épisodes de [b:2om4ro7i]Sandman[/b:2om4ro7i] sa série phare, et également dans la mini-série [b:2om4ro7i]Books of Magic[/b:2om4ro7i]. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=385688HM63ded9417f860a51f250e5ad34ef56d38a74eeb1c68b6af2edf6d5c1.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img15.hostingpics.net/pics/385688HM63ded9417f860a51f250e5ad34ef56d38a74eeb1c68b6af2edf6d5c1.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i] Lui qui avait expressément voulu écrire au moins un épisode centré sur le personnage verra son souhait se réaliser quelques années plus tard avec cet épisode qui constitue sa seule véritable contribution à la série, situé entre la saga "Family Man" de [b:2om4ro7i]Delano[/b:2om4ro7i] et le diptyque de [b:2om4ro7i]Morrison[/b:2om4ro7i] (venu dépanner l’éditrice [b:2om4ro7i]Karen Berger[/b:2om4ro7i] au pied levé avec un fill-in, vu que l’épisode stand-alone de Gaiman a tardé à arriver, sans doute en raison du dessinateur qui a tenu à superviser le travail de colorisation de [b:2om4ro7i]Danny Vozzo[/b:2om4ro7i]). La série [b:2om4ro7i]Hellblazer[/b:2om4ro7i] est alors une des séries centrales du label Vertigo, faisant office de rite de passage pour le scénaristes anglais venus travailler chez DC, l'anti-héros au trench-coat étant généralement écrit par ses confrères britanniques à quelques exceptions près ([b:2om4ro7i]Azzarello[/b:2om4ro7i] et [b:2om4ro7i]Aaron[/b:2om4ro7i] notamment). Pour cette occasion spéciale, le scénariste n’a pas démérité, visiblement très inspiré par le sujet et la possibilité de coucher sur le papier un sujet qui lui tenait à coeur. Son choix se porte sur [b:2om4ro7i]Dave McKean[/b:2om4ro7i] pour la partie graphique, marquant ainsi la continuation de la collaboration prolifique du duo (Black Orchid, Mr. Punch, Signal to Noise, ou encore l’excellent Violent Cases). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=373107HM3217fc5ec9699ddc57d78ca74c51e6c2848393c3b2dd3818ecd76d96.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img11.hostingpics.net/pics/373107HM3217fc5ec9699ddc57d78ca74c51e6c2848393c3b2dd3818ecd76d96.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i] Au bout du compte cette forte implication dans le projet a payé, car le résultat final est indéniablement une grande réussite, à tel point que le scénariste va jusqu’à considérer désormais cet épisode comme étant son récit favori parmi les nombreuses histoires courtes dont il est l'auteur, ce qui n'est pas peu dire le concernant, vu qu'il a quand même écrit quelques pépites dans ce domaine. Comme souvent dans la série, le récit débute dans un environnement normal, ancré dans une réalité sociale et urbaine, pour être ensuite peu à peu rattrapé par une dimension fantastique parfois déstabilisante dans cette façon qu’elle a d’altérer les contours et la perception du réel dans lequel évoluent les personnages. L'histoire se concentre au départ sur une bande de sans-abris qui cherchent refuge dans une vieille bâtisse, et qui se retrouvent enfermés, finissant par mourir de froid. Dans les mois qui suivent, un des défunts nommé [b:2om4ro7i]Jacko[/b:2om4ro7i] finit par hanter les alentours après sa mort, visiblement pas vraiment conscient de ce qui lui est arrivé, et surtout motivé par son unique but. Il erre telle une âme vagabonde dans les rues sombres de Londres à la recherche d'une attention qui lui est constamment refusée, la plupart des rencontres qu'il fait se heurtent à la peur et à l'incapacité de voir au-delà de l'apparence. L'approche graphique accentue cette impression que tous les éléments sont semblables et sur le même plan, comme si les passants étaient en train de se fondre dans le décor, tous aussi froids et indifférents les uns que les autres, laissant ce pauvre bougre dans une quête qui semble vouée à ne jamais se terminer, à moins qu'il ne finisse par trouver la personne adéquate. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=408130HM646730d6f1a0a838f7f6183692184ae0fd0fd9dca6a33c32d7d6da16.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img11.hostingpics.net/pics/408130HM646730d6f1a0a838f7f6183692184ae0fd0fd9dca6a33c32d7d6da16.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i] Malgré tous ses efforts, Jacko est exclu socialement et privé d'une quelconque considération, et pour cause vu la situation dans laquelle il est. Durant la même période, John se rend à une soirée en hommage à son vieil ami décédé, un homosexuel (fait assez rare à l'époque pour les séries mainstream, surtout que la bisexualité de John n’avait pas encore été clairement établie par les auteurs à ce moment-là) du nom de [b:2om4ro7i]Ray Monde[/b:2om4ro7i], ayant succombé suite à une rixe avec un groupe de fanatiques religieux. Il y fait la connaissance de [b:2om4ro7i]Anthea[/b:2om4ro7i], une jeune lesbienne désirant avoir un enfant et ayant besoin d’un donneur sain (durant la période où le Sida fait des ravages il est normal qu’elle prenne des précautions). En plus de celui du protagoniste principal, le scénariste met l'accent sur les différents points de vue des autres personnages (celui du conducteur de taxi sur les immigrants, et la façon dont sont perçus les sans-abris) qui éprouvent en un sens un besoin analogue à celui du revenant, cherchant à éviter les affres de la solitude. Dans les scènes où Jacko apparaît, la narration séquentielle se fait plus chaotique, morcelée, comme un miroir de son état d’esprit, traduisant un profond désarroi existentiel, une confusion mentale d’un être qui a perdu toutes notions du temps. Au fond il ne souhaite qu’une seule chose, de pouvoir enfin se réchauffer et de ne plus souffrir en raison des contingences de son mode de vie, tellement éloigné et ignoré qu’il semble vivre sur un autre plan d’existence,visible seulement par certains, une situation qui n’est pas sans rappeler l’intrigue de [b:2om4ro7i]Neverwhere[/b:2om4ro7i], une autre oeuvre du scénariste qui porte sur un sujet similaire (que j’aurais tendance à considérer pour ma part comme son meilleur roman). Gaiman joue avec une certaine ambiguïté dans la façon dont Constantine aborde le problème et on se demande alors si c’est en raison de la profonde sincérité de son acte, de ses compétences qui le place au dessus du commun des mortels, ou encore en raison du fait qu’il a encore en lui le sang du démon [b:2om4ro7i]Nergal[/b:2om4ro7i]. Le scénariste laisse le doute persister et ce n’est pas plus mal tant la capacité de savoir laisser planer une part de mystère est parfois bénéfique pour le récit, vu qu'il n'est pas forcément nécessaire de tout expliquer. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=454831HMnicg5w0m011u6swtwo1500.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img11.hostingpics.net/pics/454831HMnicg5w0m011u6swtwo1500.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i] Avec cette variation sur le thème du fantôme, Gaiman aborde diverses problématiques sociales au sein d'une histoire efficace qui va à l'essentiel sans démons ni conspirations, et qui permet de montrer un autre aspect de la personnalité de Constantine, souvent obligé de ruser, ici il se contente juste d'être lui-même, derrière son côté désabusé et son sarcasme habituel, John essaye de faire ce qu’il faut quitte à prendre des risques. La dimension humaine est au coeur de l’histoire, habilement entremêlé avec la partie fantastique et un cadre ancré dans le réel, porté par une mélancolie lancinante, le tout passé à travers le prisme du label Vertigo, avec tout ce que cela implique en choix de graphisme hors normes et en thématiques réinterprétées d'une manière complètement inédite et originale, ce qui montre bien la richesse de cette série focalisée sur le fantastique mais qui peut être un catalyseur de thèmes variés. Au fin fond de cet environnement rude, Jacko a enfin trouvé quelqu’un qui fait preuve d’un peu de chaleur humaine et de compassion (comme le montre la superbe couverture de McKean). Il n’est plus une chose sans nom, un être indistinct sans identité et adresse (John lui demande comment il s’appelle et c’est mine de rien loin d’être sans importance, il se soucie vraiment de son sort). Face à son interlocuteur, il semble trouver quelqu’un de semblable d’une certaine façon, qui le comprend car il pourrait se retrouver éventuellement dans une situation semblable, pas à la rue mais seul, à savoir la tendance de John à pouvoir se sortir des pires situations tout en étant le plus souvent incapable de sauver ses amis, et même les morts ne le laissent pas toujours tranquille (les victimes de l’incident de [b:2om4ro7i]Newcastle[/b:2om4ro7i] qui reviennent le hanter au début du run de Delano). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=319749HM32bc3cf771990cd775b1c5939db78dcfab0e6d6ae9162a7702c28f15.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img15.hostingpics.net/pics/319749HM32bc3cf771990cd775b1c5939db78dcfab0e6d6ae9162a7702c28f15.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i] McKean gère la représentation des ombres un peu comme une sorte de voile opaque qui recouvre la ville, créant une patine visuelle reconnaissable, qui lui permet de tirer parti convenablement de la dimension surnaturelle du récit, et de rester dans un type de représentation vague avec un trait esquissé qui suffit pour les silhouettes. La palette chromatique est au diapason de ce choix d'effets, avec des teintes automnales et froides, ce qui fait d'autant plus ressortir Jacko au milieu de tout cela, donnant à cette figure spectrale un aspect saisissant et vecteur d’une imagerie forte et évocatrice. L'approche est plus picturale, il ne s’agit pas forcément de faire de chaque cases un tableau en soit, mais plutôt d’arriver à capter un ressenti, une atmosphère, tout en gardant un sens de l’abstraction de moins en moins figurative au fil du récit, afin d’arriver à représenter convenablement le tourment intérieur du personnage, apportant ainsi un sens de l’immersion total. Là où [b:2om4ro7i]Sienkiewicz[/b:2om4ro7i] est plus porté sur l’onirisme et l’hyperbole (sa version mémorable du Caïd avec sa trogne pouponne et son gabarit qui lui donne des allures de montagne humaine) McKean opte plutôt pour un style plus malléable et protéiforme, qui s’adapte au ton du récit et à ses spécificités, une tâche pas trop compliqué vu qu'il est un habitué de la série et plus précisément le cover artist attitré d'Hellblazer à ses débuts. Concernant cet épisode, il opte pour une narration relativement plus classique par rapport à [b:2om4ro7i]Arkham Asylum[/b:2om4ro7i] puisque le ton de l’histoire repose sur une base plus terre à terre et intimiste. Les histoires de fantômes portent souvent sur quelque chose qui est en suspens, qui nécessite d’être achevé pour que l’âme du défunt puisse enfin reposer en paix, et à travers le biais choisi par le scénariste l'ensemble est transcendé, ce n’est pas seulement une histoire de revenant mais aussi une ode à la compassion et à l'entraide, une évocation de ce qui nous rend fondamentalement humains, ce besoin de contact, d’affection et d’amour, cet acte symbolique et universel de serrer quelqu'un dans ses bras, un moment de réconfort mutuel, de quiétude et de sérénité qui prend le pas momentanément sur les soucis quotidiens, et qui montre que l’on tient à cette personne et qu'elle n’est en aucun cas seule, un élément bien représentatif de l’empathie et de la sensibilité de l’auteur. Il ne me reste plus qu’à laisser le mot de la fin à [b:2om4ro7i]Death[/b:2om4ro7i], avec cette séquence issue de Death Talks About Life (toujours signé par Gaiman et McKean) un comics de prévention à propos des dangers du VIH à destination des lecteurs lycéens, l’occasion pour l’illustre soeur de [b:2om4ro7i]Morphée[/b:2om4ro7i] de rappeler certaines informations cruciales notamment en ce qui concerne l’utilisation du préservatif, ce qu’elle fait à l’aide d’une banane et d’un anglais embarrassé originaire de Liverpool, John Constantine lui-même, la mort étant décidément toujours à ses côtés d’une manière ou d’une autre. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=493430ConstantineDeathBanana.jpg:2om4ro7i][img:2om4ro7i]http://img15.hostingpics.net/pics/493430ConstantineDeathBanana.jpg[/img:2om4ro7i][/url:2om4ro7i]

  • Marko
    Membre

    Par contre l'autre oeuvre de Haynes sur le personnage (Daredevil:Ninja avec Bendis au scénar) n'a pas l'air d'être du même acabit.

  • Marko
    Membre

    [quote="n.nemo":1q7jurlu]Et cherchant un choix pas forcément évident, il me vient le fill in de queseda palmiotti et haynes sur dd lors du run de mack et queseda. Très bien construit.[/quote:1q7jurlu] Une très bonne pioche, merci de l’avoir mentionné j’avais complètement oublié cet épisode dont la construction narrative fonctionne très bien (Daredevil #12 à ne pas confondre avec celui de Waid/Samnee qui est également un bon stand-alone).

  • n.nemo
    Membre

    on pourrait même dire que c'est pas "driven" du tout au sens où ça ne va pas d'un point A à un point B. On est pas conduit, on est éconduit dans notre lecture linéaire d'une case à l'autre.

  • Photonik
    Membre

    [quote="n.nemo":2mas43nl]Je suis en train de me faire une session Milligan en enchainant ses shade (en tout cas les 3 tpb, mais je crois que la série continue au delà non ?) [/quote:2mas43nl] Oui, bien au-delà. Les 3 TPB en question (les seuls disponibles pour l'instant) reprennent environ les 20 premiers épisodes, l'intégralité du long arc "American Scream". Mais le titre comprend en tout quelques 70 épisodes... [quote="n.nemo":2mas43nl] Sans entrer dans le détails des œuvres, je relève tout de même une grande particularité dans son écriture, du moins celle des débuts : sans être du tout de l'hypercompression à la morrison, sa narration bd se caractérise à l'époque par une façon de condenser énormément les informations sur la page. Une ou deux cases sont généralement suffisantes pour traiter une action ou une émotion. (...) Du coup j'en suis venu à me dire que l’écriture de milligan était une ecriture adramatique, sans drame [/quote:2mas43nl] Tout à fait d'accord avec toi. Sur le premier point, je trouve qu'il y a un arc précoce et assez fabuleux de "Shade..." qui fait fort en matières d'ultra-compression et de "montage" étrange : c'est "Hollywood Monsters", qui trace un parallèle vertigineux entre narration séquentielle propre à la BD et montage proprement cinématographique tendance jump-cuts violents. Une réussite éclatante. Su le deuxième point, Milligan lui-même reconnaît qu'il est très peu intéressé par le déploiement des intrigues et les rebondissements dramatiques, clairement seconds pour lui au regard du traitement des personnages. S'il fallait le ranger dans une des deux fameuses cases "plot-driven / character-driven", il appartiendrait clairement à la seconde catégorie. Il est clair que l'une des caractéristiques du travail de Milligan est d'avoir compris, comme tous les grands auteurs, les spécificités de son médium, et d'en tirer des conclusions pour sa pratique. Chez lui notamment (mais aussi chez un Morrison ou un Moore), l'interaction "mots / images" est poussée très loin.

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Marko":1b9rt5ua] Pour reprendre l’adage de [b:1b9rt5ua]Moore[/b:1b9rt5ua], il n’y a pas de mauvais personnages, il n’y a que des mauvais scénaristes, et cela PaD l’a prouvé avec ses divers runs, et notamment son appropriation du personnage de [b:1b9rt5ua]Shatterstar[/b:1b9rt5ua], crée à la base par [b:1b9rt5ua]Liefeld[/b:1b9rt5ua], comme quoi il sont tous susceptibles d’être sauvés à un moment ou à un autre,[/quote:1b9rt5ua] quand on y pense : cable, deadpool, dans une moindre mesure domino ou stryfe, quel auteur moderne peut se targuer d'avoir créer autant de perso marvel devenu peut être pas iconique mais susceptible de porter leur propre série ? Très bonne chronique de cet épisode génial de david

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Photonik":1nia5tl0][quote:1nia5tl0]Detective Comics #633 (août 1991) Identity Crisis scénario: Peter Milligan dessin/encrage: Tom Mandrake [/quote:1nia5tl0] Pas grand chose à rajouter à ton post très complet. Excellent !! Milligan est certes inégal (on en a parlé ailleurs), mais la liste que tu dresses, qui constitue le haut du panier de son travail, pour une bonne part, figure quand même un corpus impressionnant. Cet épisode de Batman, découvert pour ma part via l'anthologie Urban, s'est tout de suite hissé en haut du classement de mes récits batmanesques préférés. L'idée de base est tellement bien calibrée à la thématique (très directement illustrée par le titre...) milliganienne de l'identité comme concept vide de sens. J'aurais vraiment adoré voir Milligan sur "Incredible Hulk", il aurait pu tirer des merveilles de ce personnage-là aussi.[/quote:1nia5tl0] Je suis en train de me faire une session Milligan en enchainant ses shade (en tout cas les 3 tpb, mais je crois que la série continue au delà non ?), ses travaux avec McCarthy, ses enigma. Sans entrer dans le détails des œuvres, je relève tout de même une grande particularité dans son écriture, du moins celle des débuts : sans être du tout de l'hypercompression à la morrison, sa narration bd se caractérise à l'époque par une façon de condenser énormément les informations sur la page. Une ou deux cases sont généralement suffisantes pour traiter une action ou une émotion. Les premières pages de shade (que je classerais illico parmi les plus grandes réussites de narration bd de l'histoire du medium) sont assez révélatrice, une vie racontée par un moment déterminant en quelque case avec une sorte de double flash back. L'effet de lecture qui est produit par cette façon d'utiliser chaque case comme un événement est, je trouve, une invitation à un voyage : on a d'autre choix que d 'accepter de se laisser guider par milligan qui devient seul maitre du temps narratif : une case un moment, une case une vie, une case une émotion, on ne sait jamais ce que sera la suivante. La narration est propice à tout délire et surprise et il ne s'en prive pas dans shade et enigma. Les captions sont alors déterminants dans cette écriture, puisqu'ils donnent le tempo de la case qu'o ne peut déterminer à l'avance. On pourrait trouver cela verbeux, et peut être même anti bd puisque que la logique de lecture dépend très peu de l'enchainement des cases. Mais c'est un usage possible de la narration bd, si on regarde la page dans son entier, sans lire le texte, on ne peut savoir ce qu'elle raconte, ça provoque du dépaysement, une rupture propice au rêve, au lâché prise. Du coup j'en suis venu à me dire que l’écriture de milligan était une ecriture adramatique, sans drame, c'est à dire qu'il utilise très peu d'enchainement de case qui vont vers une résolution, ce qui suppose une temporalité dont on sais à l'avance le tempo : une fin arrive... J'y vois là peut être une cause au travaux inégaux de milligan : c'est une écriture je crois fortement incompatible avec le mainstream qui repose pour beaucoup sur le cliffhanger, sur le drame. Avec les années, l'écriture de milligan se fait plus fluide, quoiqu'elle l'a toujours été en fait, juste il étale en plusieurs pages ce qu'il traitait en une ou deux cases avant. C'est sans doute une part de concession de l'auteur à la narration commune.

  • n.nemo
    Membre

    j'ai un bouquin sur les invisibles d'itw des équipes créatives, de commentaire des épisodes, de listing des persos, de référençage des easter egg etc : anarchy for the masses. C'est de là qu'est tirée la citation, dans le long itw de morrison à la fin du volume.

  • Photonik
    Membre

    [quote="n.nemo":25ffh5ok] Autant de narrateur, autant de personnages principaux ou secondaire. J'ai lu une fois un itw de morrison disant que la véritable héroïne des invisibles était mme murray. [/quote:25ffh5ok] Tiens, je reviens un instant en arrière et sur ce que tu dis là, Nemo. Je suis en train de préparer une petite série de posts sur "The Invisibles" à l'occasion d'une nécessaire relecture, et je crois que je suis tombé sur la citation à laquelle tu fais référence, très éclairante en effet... [quote:25ffh5ok]I believe THE INVISIBLES to be a work of great emotional depths, but I realise most people tend to concentrate first on the surface glamour of the book, which is fine and pretty much as intended. Go back and read it again, concentrating not on the clothes, but on King Mob's attempt to get over the loss of his girlfriend and the death of his cats by turning himself into a pop god with a gun. Read it for Edith Manning's guilt, humour and unstoppable enthusiasm or most importantly, read it for the invisible backstory of Audrey Murray, the book's central character, and her refusal to let a shitty life turn her into a shitty person. [/quote:25ffh5ok] Je ne sais pas de quel entretien cette citation de Morrison est tirée, mais elle est reprise dans un livre d'Andrew Hickey, "Sci-ence ! Justice Leak !", compilation d'articles dont la plupart traite de comics et quelques-uns de ceux-là plus spécifiquement de Grant Morrison. On aura l'occasion d'en reparler ces prochaines semaines.

  • Regulator
    Membre

    Mici.

  • Marko
    Membre

    [quote="Regulator":3pq0yedi] à propos de cette épisode,quel est le personnage qui se sacrifie à la fin pour sauver Tête-à-cornes?[/quote:3pq0yedi] Un ancien camarade de classe de Murdock je crois.

  • Regulator
    Membre

    [quote="Marko":1mmz1fxo] Ellison ayant pris le soin de terminer son histoire sur un cliffhanger qui montre que les ennuis ne sont pas tout à fait terminés, cela permettra donc à Byron Cover de reprendre l’idée [b:1mmz1fxo]des gamines robots dans l’épisode suivant qui est moins mémorable dans mon lointain souvenir.[/b:1mmz1fxo] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=847646DD208BW.jpg:1mmz1fxo][img:1mmz1fxo]http://img15.hostingpics.net/pics/847646DD208BW.jpg[/img:1mmz1fxo][/url:1mmz1fxo][/quote:1mmz1fxo] à propos de cette épisode,quel est le personnage qui se sacrifie à la fin pour sauver Tête-à-cornes? [quote="Marko":1mmz1fxo] Du coup les personnages tués ne sont pas des figures interchangeables mais bien des humains que l'on apprend à connaître, un peu comme si Lucas décidait de s’intéresser à la vie d'un stormtrooper en particulier (Ennis avec d’ailleurs écrit une situation similaire pour un épisode de Star Wars Tales) ce qui est tout de même un privilège rare pour des personnages secondaires qui font plus parti du décor qu'autre chose, par exemple pratiquement [b:1mmz1fxo]aucun [b]des ninjas de la Main n’a bénéficié d’un tel focus[/b:1mmz1fxo], si ce n’est Kirigi (ce qui est logique vu son statut particulier de boss de fin de niveau)[/b]. [/quote:1mmz1fxo] Il y a eu un focus sur une tueuse dans "Wolverine"pendant l'histoire avec la Main Droite Rouge. Sinon,Joe AIM et la nouvelle série sur Hank Johnson Hydra,c'est un peu ça aussi,non?

  • Marko
    Membre

    [quote="Photonik":yzivdd7x] Cet épisode de Batman, découvert pour ma part via l'anthologie Urban, s'est tout de suite hissé en haut du classement de mes récits batmanesques préférés. [/quote:yzivdd7x] Je pourrais dire à peu près la même chose du diptyque du Rhino avec Fegredo, décidément à chaque fois ou presque qu'il collabore avec Milligan cela donne lieu à quelque chose de grandiose.

  • Photonik
    Membre

    [quote:3c9kkuf6]Detective Comics #633 (août 1991) Identity Crisis scénario: Peter Milligan dessin/encrage: Tom Mandrake [/quote:3c9kkuf6] Pas grand chose à rajouter à ton post très complet. Excellent !! Milligan est certes inégal (on en a parlé ailleurs), mais la liste que tu dresses, qui constitue le haut du panier de son travail, pour une bonne part, figure quand même un corpus impressionnant. Cet épisode de Batman, découvert pour ma part via l'anthologie Urban, s'est tout de suite hissé en haut du classement de mes récits batmanesques préférés. L'idée de base est tellement bien calibrée à la thématique (très directement illustrée par le titre...) milliganienne de l'identité comme concept vide de sens. J'aurais vraiment adoré voir Milligan sur "Incredible Hulk", il aurait pu tirer des merveilles de ce personnage-là aussi.

  • soyouz
    Membre

    Vilain, tu me donnes envie de relire le premier run de PAD ! (alors qu'il est dans mes cartons). Sinon, je me demande s'il n'a pas réutilisé une partie des spécificités de Rhapsody par la suite via Cyrène (ou alors j'ai vu ça chez un autre auteur avec Songird)

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=514748330343657368731xfactor.jpg:10m5bipc][img:10m5bipc]http://img11.hostingpics.net/pics/514748330343657368731xfactor.jpg[/img:10m5bipc][/url:10m5bipc] [b:10m5bipc]X-Factor #87 (février 1993)[/b:10m5bipc] [b:10m5bipc]X-Aminations[/b:10m5bipc] [b:10m5bipc]scénario: Peter David[/b:10m5bipc] [b:10m5bipc]dessin: Joe Quesada[/b:10m5bipc] [b:10m5bipc]encrage: Al Milgrom[/b:10m5bipc] En parallèle de sa reprise de la série [b:10m5bipc]Hulk[/b:10m5bipc] et du lancement du meilleur titre de la gamme 2099, Peter David reprend avec succès la série [b:10m5bipc]X-Factor[/b:10m5bipc], en injectant comme à son habitude pas mal d’humour et un style d’écriture feuilletonesque, sur ce plan PaD fait partie de ceux qui on su le mieux gérer cet héritage du sub-plot de [b:10m5bipc]Claremont[/b:10m5bipc] sur les séries des mutants, et plus largement l’aspect Soap Opera de la franchise. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=952569a5jpgoriginal.jpg:10m5bipc][img:10m5bipc]http://img11.hostingpics.net/pics/952569a5jpgoriginal.jpg[/img:10m5bipc][/url:10m5bipc] Sa reprise du titre et pour lui l'occasion d'apporter une bonne dose de fun, de dramaturgie, d’humour référentiel et d’inventivité (la création du personnage de [b:10m5bipc]Rhapsody[/b:10m5bipc], une mutante capable de contrôler les autres via la musique, une idée assez originale avec un certain potentiel visuel). Cette période se distingue fortement de la précédente, l'équipe étant au départ constituée de la première mouture des [b:10m5bipc]X-Men[/b:10m5bipc], par l'utilisation de personnages secondaires pour la plupart, une groupe de seconds couteaux en somme, avec lesquels il a eu du coup une plus grande marge de manoeuvre, pour finir par les rendre tout aussi intéressants que les personnages plus populaires, réussissant à créer des interactions réussies entre eux et à les rendre attachants, en particulier le trio Jamie/Rahne/Guido qu’il a ensuite réutilisé dans son second run, qui est encore meilleur que le précédent je trouve. Pour reprendre l’adage de [b:10m5bipc]Moore[/b:10m5bipc], il n’y a pas de mauvais personnages, il n’y a que des mauvais scénaristes, et cela PaD l’a prouvé avec ses divers runs, et notamment son appropriation du personnage de [b:10m5bipc]Shatterstar[/b:10m5bipc], crée à la base par [b:10m5bipc]Liefeld[/b:10m5bipc], comme quoi il sont tous susceptibles d’être sauvés à un moment ou à un autre, ou encore [b:10m5bipc]Layla Miller[/b:10m5bipc] qui grâce au scénariste est devenue un des meilleurs personnages féminins de l’éditeur, alors qu’au départ ce n’était guère qu’un gimmick made in [b:10m5bipc]Bendis[/b:10m5bipc] tendance deus ex machina mutant. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=394583a6jpgoriginal.jpg:10m5bipc][img:10m5bipc]http://img11.hostingpics.net/pics/394583a6jpgoriginal.jpg[/img:10m5bipc][/url:10m5bipc] Durant cette période, le groupe a un statut d'équipe gouvernementale menée par l’agent de liaison du gouvernement [b:10m5bipc]Val Cooper[/b:10m5bipc], dont le premier essai était loin d’être satisfaisant (Freedom Force l’équipe de renégats de [b:10m5bipc]Mystique[/b:10m5bipc]). Suite à un événement jugé traumatisant, afin d’évaluer les éventuels traumatismes, l’équipe se retrouve obligée de participer à une séance avec un psychiatre (dont l’identité n’est révélé qu’à la fin). Apparemment agacé par les contraintes des tie-in récurrents des crossovers mutants et de devoir dépendre des dessinateurs stars, David décide de prendre un peu de recul par rapport à tout cela et de se consacrer à ses personnages, ce qui constitue une pause entre deux sagas ou plutôt ce qu'il considère comme étant des interruptions fâcheuses (un des épisodes du crossover [b:10m5bipc]X-Cutioner’s Song[/b:10m5bipc] est symptomatique de cela puisque il est exclusivement concentré sur le trio Logan/Cable/Bishop tandis que le casting habituel est relégué à faire de la figuration). Cet épisode peut ainsi être vu comme étant une réaction à ce qui a précédé (au propre comme au figuré vu que certains étaient choqués à propos des événements qui impliquaient [b:10m5bipc]X-Force[/b:10m5bipc] et la tentative d’assassinat du professeur Xavier) de la part de PaD qui commence à en avoir assez de ces contingences éditoriales, et qui décide de s’en tenir exclusivement à son groupe de personnages, afin d’explorer leurs parcours respectifs et parfois d’amener un nouvel élément qui permet de mieux comprendre pourquoi ils ont ces problèmes. [b:10m5bipc]Peter David[/b:10m5bipc] se sert de cette séance de thérapie pour alterner les divers entretiens, une structure narrative qu’il reprendra dans une suite tardive lors de son second run, avec un autre épisode du même genre tout aussi réussi, ce qui permet de se focaliser sur sur la dimension psychologique, l’occasion de se concentrer sur la caractérisation et l’étude de leurs personnalités respectives. Ce choix audacieux révèle la nature fondamentalement plus character driven de cet épisode moins porté sur l’action pure, qui montre également l'aisance du scénariste dans les scènes plus calmes, les intermèdes plus intimistes, et dans la gestion de la dramaturgie qui se base sur la connaissance de la continuité et sur certains approfondissements et réinventions, qui se révèlent tous pertinents car ils apportent une impression de complicité et de compréhension des personnages, permettant ainsi de leur donner une profondeur supplémentaire, ce qui fait que les lecteurs se soucient de leur sort. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=794327a9jpgoriginal.jpg:10m5bipc][img:10m5bipc]http://img15.hostingpics.net/pics/794327a9jpgoriginal.jpg[/img:10m5bipc][/url:10m5bipc] Chaques membres de l'équipe a ses propres problèmes à gérer, que ce soit [b:10m5bipc]Madrox[/b:10m5bipc] et sa crainte de la solitude, [b:10m5bipc]Havok[/b:10m5bipc] et ses doutes sur son rôle de leader, [b:10m5bipc]Lorna[/b:10m5bipc] qui n’assume pas toujours son physique, [b:10m5bipc]Guido[/b:10m5bipc] qui essaye de masquer sa douleur constante avec son humour, ou encore [b:10m5bipc]Rahne[/b:10m5bipc] et sa recherche d'affection et de reconnaissance auprès de diverses figures d'autorité, ce dont elle a manqué dans sa jeunesse (ce qui explique peut-être son béguin pour [b:10m5bipc]Alex[/b:10m5bipc]). Rétrospectivement il est assez drôle de voir [b:10m5bipc]Polaris[/b:10m5bipc] assumer son physique en dévoilant au psychiatre son nouveau look très connoté 90's, je ne sais pas si Quesada en est responsable mais en tout cas il n’est pas terrible, le design de Steranko reste décidément encore inégalé. Dans le lot il y a une scène en particulier se distingue des autres, et c’est celle qui détaille la condition particulière de [b:10m5bipc]Pietro[/b:10m5bipc]. Pendant la même période [b:10m5bipc]Waid[/b:10m5bipc] reprend la série [b:10m5bipc]Flash[/b:10m5bipc] avec succès, en se démarquant par une volonté d’aller au bout du potentiel des capacités du bolide avec en particulier la création du concept de la [b:10m5bipc]Speed Force[/b:10m5bipc]. PaD quant à lui, choisi une autre option concernant les implications d’un tel pouvoir, avec l’idée qu’il voit tout d’un tout autre point de vue, que sa perception de choses et bien différente car liée à sa vitesse, ce qui provoque une situation frustrante, voire infernale, expliquant ainsi le fait que son comportement est lié à une impression généralisée et ce pourquoi il est si désagréable et arrogant. Ce retournement de situation s'avère assez brillant dans son genre, vu qu'il apporte un nouvel éclairage sur son comportement et sa mentalité, une approche vraiment innovante qui permet de montrer le personnage sous un autre jour, de le rendre plus sympathique en exposant son calvaire et d’expliquer en partie son attitude au fil des ans. Depuis son casier chargé n'a cessé de s'élargir et je doute que l'explication de la nature de ses pouvoirs suffise à le dédouaner dorénavant. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=355689a10jpgoriginal.jpg:10m5bipc][img:10m5bipc]http://img15.hostingpics.net/pics/355689a10jpgoriginal.jpg[/img:10m5bipc][/url:10m5bipc] L’avantage de ce genre d’histoires, c’est que cela permet d’éviter les excès graphiques liés au début des années 90, avec un storytelling plus sobre qu’à l’accoutumé, sans splash pages et musculatures énormes, sauf à un moment, mais cela est logique vu le gabarit de [b:10m5bipc]Strong Guy[/b:10m5bipc]. Visuellement un épisode sans action et basé sur des dialogues est plutôt délicat à gérer, mais [b:10m5bipc]Quesada[/b:10m5bipc] arrive à s’en sortir, qu’il s’agisse de l’utilisation des ombres, de l’expressivité ou encore du dynamisme des scènes de transitions. Le futur éditeur et rédacteur en chef arrive alors à prendre la relève de [b:10m5bipc]Stroman[/b:10m5bipc], grâce à son style encore dans la lignée de Mignola/Kelley Jones et sa capacité de mimétisme (l’intro avec la parodie de Ren & Stimpy issue du rêve de Wolfsbane). Il faut dire qu'il est bien aidé par [b:10m5bipc]Al Milgrom[/b:10m5bipc], un excellent encreur à défaut d'être un grand dessinateur, encore que il se débrouillait tout de même pas mal dans ce domaine (je garde un bon souvenir d’un de ses arcs de [b:10m5bipc]Captain Marvel[/b:10m5bipc] avec la Légion lunatique et le procès de Uatu le Gardien, ce qui doit donc correspondre aux épisodes encrés par Janson). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=983562XFactor879.jpg:10m5bipc][img:10m5bipc]http://img11.hostingpics.net/pics/983562XFactor879.jpg[/img:10m5bipc][/url:10m5bipc] "They’re normal, Ms.Cooper. They’re refreshingly human." Cette phrase prononcée à la fin de l’épisode résume parfaitement la qualité d’écriture et la propension du scénariste à approfondir les personnages pour ne pas faire d'eux des figures unidimensionnelles, ce qui participe à renforcer la caractérisation de ce groupe remplis de fortes individualités, faillibles, vulnérables, mais tellement plus attachants que des montagnes de muscles comme Cable ou Bishop, pourtant bien plus vendeurs durant cette période des dessinateurs stars.

  • soyouz
    Membre

    "Milly, il s'appelle Milly, c'est un auteur pas comme les autres, mais moi je l'aime, c'est pas de ma faute ..." [i:9nivt6cv][size=50:9nivt6cv]Pardon, je m'égare, il est grand temps que j'aille me coucher ....[/size:9nivt6cv][/i:9nivt6cv]

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=9701374439020070927191358large.jpg:f80p643v][img:f80p643v]http://img15.hostingpics.net/pics/9701374439020070927191358large.jpg[/img:f80p643v][/url:f80p643v] [b:f80p643v]Detective Comics #633 (août 1991)[/b:f80p643v] [b:f80p643v]Identity Crisis[/b:f80p643v] [b:f80p643v]scénario: Peter Milligan[/b:f80p643v] [b:f80p643v]dessin/encrage: Tom Mandrake[/b:f80p643v] Lorsque [b:f80p643v]Milligan[/b:f80p643v] entame son run sur la série centrale de la franchise, il n’hésite pas à partir dans des directions inattendues et exploitées d’une manière complètement différente, se servant de la mythologie de la série pour mieux l’amener dans la direction qu’il veut et ainsi pouvoir utiliser ses sujets récurrents. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=522542detectivecomics633pg02.jpg:f80p643v][img:f80p643v]http://img15.hostingpics.net/pics/522542detectivecomics633pg02.jpg[/img:f80p643v][/url:f80p643v] Ce changement va lui permettre graduellement de déplacer la mythologie de la série dans un registre plus proche du fantastique, allant jusqu'à confronter le chevalier noir à l'inexplicable, lors d'intrigues à l’ambiance macabre et surréaliste, lorgnant vers le surnaturel et l’horreur et qui proposent de véritables nouveaux challenges pour le justicier qui n’est pas habitué à ce genre de menaces (du moins dans ses séries régulières). Les caractéristiques du personnages ne sont cependant pas oubliées, et le scénariste met l’accent sur l’aspect détective, avec des enquêtes sur des crimes souvent hors du commun, qui permettent à Milligan de laisser libre cours à son sens de l'étrangeté et de l'absurde qui caractérisent certaines de ses meilleures oeuvres. Généralement ses plus grandes réussites dans le domaine des séries mainstream ont en commun le fait que le scénariste a eu la possibilité d’y transposer ses principaux thèmes, et de réussir à en faire quelque chose d’assez personnel en se l’appropriant (plutôt que des projets alimentaires peu inspirés comme son passage sur la série [b:f80p643v]Elektra[/b:f80p643v]). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=542636detectivecomics633pg07.jpg:f80p643v][img:f80p643v]http://img15.hostingpics.net/pics/542636detectivecomics633pg07.jpg[/img:f80p643v][/url:f80p643v] L'ensemble de son run est presque intégralement constitué de stand alone, et donc de divers récits courts qui vont lui permettent d'accumuler des concepts étranges, des crimes assez inhabituels, et une galerie d’opposants assez variée (des tueurs siamois dont la dégaine donne l’impression qu’il semblent tout droit sortis du [b:f80p643v]Freaks[/b:f80p643v] de [b:f80p643v]Tod Browning[/b:f80p643v], un vieil homme d’origine juive qui crée un Golem dont il finira par perdre le contrôle en raison de sa culpabilité enfouie et de sa perte de repères identitaires). L'arc le plus mémorable de cette période est sans doute l'excellent [b:f80p643v]Dark Knight, Dark City[/b:f80p643v], qui se démarque par son registre horrifique, utilisant parfois [b:f80p643v]Gotham[/b:f80p643v] comme un personnage à part entière, avec l’idée que la ville a façonné [b:f80p643v]Batman[/b:f80p643v], une idée laissé de côté avant qu’elle ne soit reprise par son compère écossais (le scénariste ne tranche pas là-dessus et préfère conserver une certaine ambiguïté, à l'instar de l'utilisation du démon/entité [b:f80p643v]Barbatos[/b:f80p643v]). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=636929detectivecomics633pg14.jpg:f80p643v][img:f80p643v]http://img15.hostingpics.net/pics/636929detectivecomics633pg14.jpg[/img:f80p643v][/url:f80p643v] Avec cet épisode en particulier, Milligan se concentre sur une de ses marottes thématiques, et cela donne lieu encore une fois à un histoire de haute tenue. Le récit commence avec le réveil de Bruce au beau milieu d’une rivière sans aucun souvenirs de ce qui s’est passé auparavant. En rentrant dans sa propriété, il découvre avec stupéfaction que la Batcave n’est plus là et que [b:f80p643v]Alfred[/b:f80p643v] et [b:f80p643v]Tim Drake[/b:f80p643v] lui assurent qu’il n’a jamais été Batman, étant donné qu'un autre assume ce rôle. Tout cela le poussera à se confronter au chevalier noir qui selon lui ne peut être qu’un imposteur et un ennemi. Les deux réalités finiront ensuite par se confronter, avec une séquence hallucinatoire qui laisse paraître les limites de cette réalité, la véritable mascarade étant ainsi dévoilée, laissant place à un final assez inattendu et pas du tout prévisible. Avec cette intrigue dont la majeure partie est digne des Elseworlds, Milligan propose une situation assez inattendue et pour le moins intrigante, avec cette idée déjà exploitée dans un épisode des années 50 puis plus tard lors d’un épisode mémorable de la série animée [b:f80p643v]Batman TAS[/b:f80p643v] ("Rêve ou Réalité ?"). Vu le particularisme de l’intrigue, le lecteur aura tendance à croire (à raison) que tout cela se terminera avec une solution facile façon deus ex machina, ce qui est vrai, mais là où le scénariste se montre malin et retors, c’est justement dans cette conclusion puisque il n’utilise pas cette astuce narrative assez éculé du rêve qui se termine, préférant une option plus imprévisible et originale qui montre bien que tout le monde n’est pas capable de traverser ce qu’a vécu [b:f80p643v]Bruce Wayne[/b:f80p643v], et que le fait d’essayer de s’accaparer ses capacités et sa personnalité peu causer un effet boomerang. En effet le personnage a toujours un plan de secours, prêt à user de mesures extrêmes pour s’en sortir (comme le montre par la suite ce qu'a fait [b:f80p643v]Morrison[/b:f80p643v] avec la reprise/réinvention du concept de l’avatar de [b:f80p643v]Zur-En-Arrh[/b:f80p643v]). Tout cela montre que la psyché du héros est assez instable, et que tout le monde ne peut pas endosser ce fardeau sans conséquences, une élément repris également par Morrison au moment de [b:f80p643v]R.I.P.[/b:f80p643v] et [b:f80p643v]The Return of Bruce Wayne[/b:f80p643v], décidément les deux scénaristes et amis semblent partager une certaine osmose dans l’utilisation similaire de certains personnages. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=14809708022010122915PM1.jpg:f80p643v][img:f80p643v]http://img15.hostingpics.net/pics/14809708022010122915PM1.jpg[/img:f80p643v][/url:f80p643v] Certains de ses adversaires peuvent l’égaler physiquement (Bane) voire intellectuellement (Ra’s al Ghul) mais dès qu’il s’agit de s’attaquer à sa psyché, c’est une toute autre paire de manches, ce que l’organisation du [b:f80p643v]Gant Noir[/b:f80p643v] finira par découvrir à ses dépens, car la séparation identitaire qu’il a effectué ne peut qu’être difficilement dupliquée, tant ce lien est presque de l’ordre de la symbiose entre le personnage et son alter ego, via la questionnement et la quête identitaire lié au costume, avec la dualité que cela implique, ce que le scénariste continuera de traiter dans la mini-série [b:f80p643v]The Extremist[/b:f80p643v]. le style de [b:f80p643v]Mandrake[/b:f80p643v], qui à la même période faisait de l'excellent boulot sur la série [b:f80p643v]The Spectre[/b:f80p643v] avec [b:f80p643v]John Ostrander[/b:f80p643v], est particulièrement adapté à cette histoire qui requiert une maîtrise de l’ambiance inquiétante et de pouvoir restituer une certaine forme d’angoisse existentielle propre au héros, la dimension psychologique du récit étant très bien géré par l’équipe créative. Mandrake fait preuve d'une efficacité certaine dans la gestion des ombres (façon [b:f80p643v]Colan[/b:f80p643v]) avec un trait qui joue sur une ambiance anxiogène, avec une expressivité des visages éclairés d’une telle façon qu’ils me rappellent un peu le côté détaillé de [b:f80p643v]Alfredo Alcala[/b:f80p643v]. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=18483908022010122915PM.jpg:f80p643v][img:f80p643v]http://img15.hostingpics.net/pics/18483908022010122915PM.jpg[/img:f80p643v][/url:f80p643v] Milligan n'est pas resté longtemps sur la série durant cette période, un peu plus d’une dizaine d’épisodes tout au plus, mais l’héritage qu'il a laissé s'est avéré prolifique, qu’il s’agisse du run de Morrison ou encore de la saga [b:f80p643v]Knightfall[/b:f80p643v], dont le pitch de base venait justement d’une idée de Milligan à la base. Il n'aura cependant pas le temps de l'approfondir, un mal pour un bien puisque ce fut pour lui l'occasion de se consacrer à sa grande oeuvre, à savoir l’ongoing [b:f80p643v]Shade the Changing Man[/b:f80p643v], une des meilleures séries Vertigo toutes périodes confondues, et un réceptacle sans doute plus viable sur la durée pour les obsessions et récurrences thématiques de cet auteur pas comme les autres.

  • Marko
    Membre

    [quote="n.nemo":3dqrfccm]Sinon rien à voir, mais ça fait longtemps Marko que t'es sur le forum ?[/quote:3dqrfccm] Relativement oui, j'ai un peu connu le forum Superpouvoir (j'ai dû le découvrir à l'époque du Punisher/Franken-Castle de Remender) et je me suis enfin décidé à m'inscrire lorsque j'ai découvert que la communauté du forum avait émigré sur Sanctuary.

  • soyouz
    Membre

    ça m'a donné envie de ressortir mes VI DD !

  • n.nemo
    Membre

    J'adhère beaucoup avec tes choix d'histoires courtes qui frappent par l’évidence du choix sans pour autant être des histoires qui viennent immédiatement à l'esprit. sinon en histoire courte, beaucoup plus classique, il y a la leçon d'anatomie de moore sur swampthing. Un must absolue. Et cherchant un choix pas forcément évident, il me vient le fill in de queseda palmiotti et haynes sur dd lors du run de mack et queseda. Très bien construit.

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Marko":3cz1805k][quote="n.nemo":3cz1805k]je sais pas si vous l'avez précisé, mais mme murray, la femme du protagoniste, on la retrouve en fin de série.[/quote:3cz1805k] Effectivement bonne remarque. J'avais oublié de le préciser, peut-être parce que je n'ai pas encore lu la fin, vu que je me suis contenté des volumes vf publiés par Panini et Le Téméraire. La lecture du bouquin de Yann Graff sur Momo m'a motivé pour enfin relire l'ensemble du run.[/quote:3cz1805k] si tu n'as pas lu l'avant dernier épisode, je ne te dirais pas comment on la retrouve. Les invisibles multiplie les narrateurs : dane racontant l'histoire à son ancien pote la veille du 2012 calendrier maya tout ça, raged robin écrivant l'histoire en la modifiant, el fayed etc. Autant de narrateur, autant de personnages principaux ou secondaire. J'ai lu une fois un itw de morrison disant que la véritable héroïne des invisibles était mme murray. Comme boy qui quitte la série lorsqu'elle ne rentre plus dans l'opposition invisible/église extérieur, mme murray y revient sans pour autant s’inscrire dans cette opposition. Je ne dirais que ça. Sinon rien à voir, mais ça fait longtemps Marko que t'es sur le forum ?

  • Blackiruah
    Membre

    Merci pour le lien je lirai ça plus tard

  • KabFC
    Membre

    C'est pas vraiment une mauvaise impression, mais ce n'est pas à mon avis non plus difficile. Il se purrat aussi que les diverses scénariste préfèrent travailler sur des personnages féminin ? J'avoue que la dernière scénariste de ma connaissance à avoir bossé sur une série avec un homme c'est Devin Grayson sur Nigtwing d'ailleurs mon hushounet en avait fait une superbe interview (il y a déjà 10 ans, le temps file).

  • Blackiruah
    Membre

    Oaw merci pour ces 2 belle chroniques Ça m'a donné envie de lire le d'un de nocenti (dites moi aujourd'hui ça m'a l'air difficile pour les éditeurs de mettre une scénariste sur un perso masculin je ne pige pas pourquoi.... Ou est ce une mauvaise impression)

  • Photonik
    Membre

    Si c'est l'extraordinaire "Identity Crisis", je trouve effectivement que c'est un épisode fabuleux...

  • Marko
    Membre

    [quote="Photonik":2cxcxnfd]Rhaaa merde !! Moi qui bosse sur un gros post sur le run de Nocenti, voilà que je n'ai plus rien à faire ! :wink: [/quote:2cxcxnfd] Je suis sûr qu'il y a beaucoup d'autres choses à évoquer sur ce run (le rise & fall du héros notamment) vivement ta rétrospective. :) Le prochain épisode sur lequel je vais me pencher prochainement devrait t'intéresser également puisque il s'agit du Batman de Milligan.

  • Photonik
    Membre

    Rhaaa merde !! Moi qui bosse sur un gros post sur le run de Nocenti, voilà que je n'ai plus rien à faire ! :wink: L'épisode sur lequel tu t'appuies, le 268, est mon préféré du run, je crois bien (Alex Nikolavitch en disait aussi tout le bien qu'il en pensait sur un autre thread), sans l'ombre d'un super-vilain en effet... Et le tandem Romita Jr / Williamson est au top là-dessus.

  • BenWawe
    Membre

    Merci pour ces chroniques très intéressantes.

  • Marko
    Membre

    [quote="n.nemo":36ch6m6g]je sais pas si vous l'avez précisé, mais mme murray, la femme du protagoniste, on la retrouve en fin de série.[/quote:36ch6m6g] Effectivement bonne remarque. J'avais oublié de le préciser, peut-être parce que je n'ai pas encore lu la fin, vu que je me suis contenté des volumes vf publiés par Panini et Le Téméraire. La lecture du bouquin de Yann Graff sur Momo m'a motivé pour enfin relire l'ensemble du run.

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=751010Daredevil268.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/751010Daredevil268.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] [b:1p4vpygt]Daredevil #268 (juillet 1989)[/b:1p4vpygt] [b:1p4vpygt]Golden Rut[/b:1p4vpygt] [b:1p4vpygt]scénario: Ann Nocenti[/b:1p4vpygt] [b:1p4vpygt]dessin: John Romita Jr[/b:1p4vpygt] [b:1p4vpygt]encrage: Al Williamson[/b:1p4vpygt] Après la mini-série Longshot, [b:1p4vpygt]Ann Nocenti[/b:1p4vpygt] arrive sur la série, marquant le début de ce qui reste une des meilleures périodes du titre, qui au départ ne devait durer que le temps d’un fill-in (l’épisode de Windsor-Smith) et qui s’est prolongé en raison du désistement d’[b:1p4vpygt]Englehart[/b:1p4vpygt], les événements de l’épisode en question l’ayant obligé à revoir ses plans, sans oublier que la sortie récente à ce moment-là de [b:1p4vpygt]Born Again[/b:1p4vpygt] apportait une certaine pression. Nocenti a tout de même relevée le défi, ayant le mérite d’avoir osé prendre le risque de s’éloigner de l’héritage millerien pour partir dans une tout autre direction très originale et ambitieuse, en particulier avec la seconde phase du run. Cette période se démarque par cette errance au fin fond de l’Amérique profonde, dans une quête de rédemption et de ressourcement (finalement quelque chose de presque récurrent dans la série, qu’il s’agisse de l’épisode de Buscema ou encore la mini-série Reborn de Diggle) avec ce voyage de villes en villes, et son lot de problématiques diverses et variées, d’une manière analogue à ce que faisait [b:1p4vpygt]Dennis O’Neil[/b:1p4vpygt] sur le fameux Green Lantern/Green Arrow. Après une collaboration avec le talentueux [b:1p4vpygt]Leonardi[/b:1p4vpygt] entre autres, son run a atteint son plein potentiel avec l’arrivée de JRjr, visiblement inspiré à l’idée de s’occuper de la série de tête à cornes (je me rappelle d’une anecdote découverte je ne sais plus où comme quoi la vocation du dessin lui serait venue grâce à une illustration de son père sur cette série). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=246820PlancheA166428.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/246820PlancheA166428.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] La scénariste n’hésite pas à prendre des risques, ne ménageant pas le protecteur de Hell’s Kitchen loin de là, et en traitant de thèmes peu évoqués généralement, tels que l’écologie, l’euthanasie, la tromperie ou encore la maltraitance animale, le souci de l’environnement, ainsi que la création de personnages féminins qui tranchent avec ceux que l’on voit habituellement, qu'il s'agisse de [b:1p4vpygt]Typhoid Mary[/b:1p4vpygt] la schizophrène, [b:1p4vpygt]Brandy[/b:1p4vpygt] l'activiste ou encore [b:1p4vpygt]n°9[/b:1p4vpygt] la potiche ultime, un expérience de laboratoire crée dans le but de devenir la femme parfaite, correspondant plutôt à l'idée que se fait le père de Brandy de ce que devrait être la gent féminine. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=341869DD268Raymo.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/341869DD268Raymo.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Elle va également en profiter pour créer un nouvelle galerie d’adversaires (Bushwacker, Bullet, etc…) ainsi qu’un nouveau supporting cast, qui se distingue par la présence d’un groupe de gosses, d’ailleurs Romita Jr les dessinait bien mieux à l’époque en comparaison de ceux aperçus dans son run sur Captain America. Par rapport à ses prédécesseurs, elle est visiblement plus intéressée par la dimension sociale du récit, comme le montre la période où elle était éditrice de la franchise X-Men, qui verra la mise en avant du sous-texte de la discrimination. Avec DD, elle pousse très loin également la déconstruction du genre (il n’y a guère qu’avec [b:1p4vpygt]Miller[/b:1p4vpygt] que Murdock est tombé aussi bas, d’autant que le personnage est en partie responsable de sa propre chute dans la saga de Typhoid Mary). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=653397DAREDEVIL268JRJr.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/653397DAREDEVIL268JRJr.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Avec ce run, je considère que [b:1p4vpygt]Romita Jr[/b:1p4vpygt] réalise le meilleur travail de sa carrière, bien aidé par la finesse de l’encrage de [b:1p4vpygt]Williamson[/b:1p4vpygt], je trouve que c’est à partir de là que le dessinateur a montré qu’en termes de découpage et de dynamisme, il pouvait être tout aussi doué (sinon plus) que son père, avec le début de la stylisation progressive de son style, sans oublier son utilisation judicieuse du storytelling avec des planches détaillées, dynamiques et lisibles, améliorées par l’aide précieuse d’un encreur expérimenté qui se montre particulièrement doué dans la représentation des effets de matières et de textures, avec ses traits caractéristiques visibles souvent au second-plan. Cet épisode en particulier marque le début de la période "road-movie", un voyage initiatique ayant comme finalité principale la tentative de rédemption du héros après sa chute. Karen étant partie, la seule personne qui aurait pu l’empêcher de sombrer, [b:1p4vpygt]Murdock[/b:1p4vpygt] se retrouve désemparé, et déterminé à ne plus interférer, résigné à tourner le dos à son passé. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=705207DD268DD2.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/705207DD268DD2.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Après être arrivé dans une petite ville, Murdock va s’immiscer malgré lui dans un conflit qui oppose deux frères. [b:1p4vpygt]Raymo[/b:1p4vpygt] répugne à utiliser la violence pratiquée sans scrupules par son frère Hank qui s’enrichit en tant qu’extorqueur de fonds, n’hésitant pas à faire quelques sacrifices aux passage, une notion qui met mal à l’aise son frangin qui a été traumatisé durant son enfance par le sort de Winnie son chien qui avait subit une amputation dans le but de le sauver. Il voudrait arrêter pour avoir enfin la conscience tranquille, mais l’idée de couper le lien fraternel le fait douter, nécessitant du coup une aide extérieure, l’élan nécessaire pour faire ce dont il a réellement envie. Vu le cadre choisi, les scènes sont plus intimistes qu’à l’accoutumée, pas de bad guys dans cet épisode, juste de simple citoyens qui font face à des problèmes de la vie de tous les jours. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=363292DD268Dog2.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/363292DD268Dog2.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Grâce à ses sens hyper développés (que Nocenti utilise pour user d’une narration assez dense en informations) Matt est au courant de l’affaire, et n’ayant plus rien à perdre, il n’hésite pas à utiliser des mesures drastiques pour régler la situation, signe de sa radicalisation et de son état d’esprit. Cette courte histoire est véritablement transcendée par le talent de l’équipe créative, qui apporte une véritable singularité dans l’approche, qu’il s’agissait de l’ambiance sombre et de l’utilisation des scènes chocs, en particulier celle de la pendaison avec DD qui se place en tant que figure vengeresse menaçante, qui se contente de répéter les paroles de [b:1p4vpygt]Hank[/b:1p4vpygt] pour lui rappeler ses crimes, une scène très tendue que le dessinateur gère habilement, s’autorisant au passage quelques expérimentations visuelles (cette scène cauchemardesque qui hante le cadet). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=242634daredevil4004.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/242634daredevil4004.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Matt s’aperçoit également à quel point les ramifications de l’organisation du [b:1p4vpygt]Caïd[/b:1p4vpygt] sont vastes, lui rappelant son désir de vengeance qu’il essaie de contrôler, un des raisons principales de son départ de New York. La conclusion amène une issue plus pacifique que celle d’un des épisodes précédents, je pense en particulier à l’épisode du Bar avec l’affrontement des deux frères, dont l’opposition était exacerbée par l’influence néfaste de [b:1p4vpygt]Méphisto[/b:1p4vpygt]. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=683198egct9u.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/683198egct9u.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Pas vraiment intéressée par les scènes de combats classiques, Nocenti aura plutôt tendance à se focaliser sur la caractérisation et l’altération des codes du genres, plus axé sur la dualité et la psychologie, ainsi que la mise en place d’une atmosphère qui se rapproche graduellement plus du fantastique que du polar urbain (le cap est définitivement franchi avec l’arrivée de la némésis du Silver Surfer mais aussi avec les excellents tie-in des crossovers de l'époque souvent centrés autour des [b:1p4vpygt]X-Men[/b:1p4vpygt]). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=928567mc64xc.jpg:1p4vpygt][img:1p4vpygt]http://img11.hostingpics.net/pics/928567mc64xc.jpg[/img:1p4vpygt][/url:1p4vpygt] Murdock étant plus proche que jamais de la dépression, elle le pousse au fond du gouffre, un pari audacieux qui fonctionne, mais tout cela n’est pas gratuit, la scénariste chercher à tester et à questionner les limites du héros, notamment avec la prise de conscience de la futilité de la violence à résoudre certains conflits. Nocenti rechigne à écrire des scènes d’actions sans raisons valables, mais il faut bien passer par cette étape inévitable, nécessitant du coup de trouver des justifications plausibles qui font sens, durant la même période [b:1p4vpygt]Morrison[/b:1p4vpygt] cherchait également une alternative à la résolution d’un conflit par la violence, notamment dans sa reprise avec brio de la série [b:1p4vpygt]Doom Patrol[/b:1p4vpygt]. La scénariste utilise cette idée forte que choisir de refuser cette option de la violence peut s’avérer un signe de force, et que c’est une façon comme une autre de s’opposer à l’adversaire, comme le montre l’arc en Enfer (à l’instar de ce que fait Raymo lorsque il décide finalement de choisir une autre voie) donnant lieu à une dimension anti-spectaculaire/anti-climatique qui marque la fin momentanée d’un cycle de violence, une phase assez atypique mais qui ne manque pas de singularité et d’intérêt.

  • soyouz
    Membre

    [quote="Marko":2ll38luo] Enfin bref un épisode bien représentatif des qualités de la série, qui a permis de redonner beaucoup de fraîcheur et d’inventivité à une franchise qui commençait à en avoir bien besoin.[/quote:2ll38luo] C'est exactement ça ! Tu as très bien résumé (du moins, mon ressenti)

  • n.nemo
    Membre

    [quote="Sephyroth":3hm2hhak]Oui, cet épisode des Invisibles est particulièrement marquant et c'est vrai que dans l'ensemble foisonnant d'épisodes que compte la série, celui-ci me revient tout de suite à l'esprit. [/quote:3hm2hhak] je sais pas si vous l'avez précisé, mais mme murray, la femme du protagoniste, on la retrouve en fin de série.

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=859915282594924.jpg:q7qbh070][img:q7qbh070]http://img15.hostingpics.net/pics/859915282594924.jpg[/img:q7qbh070][/url:q7qbh070] [b:q7qbh070]Wolverine & the X-Men #24 (janvier 2013)[/b:q7qbh070] [b:q7qbh070]Ain’t No Sin To Be Glad You’re Alive[/b:q7qbh070] [b:q7qbh070]scénario: Jason Aaron[/b:q7qbh070] [b:q7qbh070]dessin: David López[/b:q7qbh070] [b:q7qbh070]encrage: Alvaro López[/b:q7qbh070] Un excellent fill-in, assurément un des meilleurs que j’ai pu lire ces dernières années, qui permet à Aaron de faire un point sur les relations entre certains personnages, et plus largement d’écrire un épisode entièrement focalisé sur la dimension Soap Opera de la franchise. Le scénariste s’approprie efficacement cette étape incontournable, ce passage obligé comme le rappelle [b:q7qbh070]Quentin Quire[/b:q7qbh070] lors d’une scène irrésistible avec [b:q7qbh070]Jean Grey[/b:q7qbh070] ("S’il est une chose qu’on fait plus souvent que de voyager dans le temps ou de revenir d’entre les morts…c’est de se draguer entre nous"). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=413554wolverinexmen024zono4ig0.jpg:q7qbh070][img:q7qbh070]http://img15.hostingpics.net/pics/413554wolverinexmen024zono4ig0.jpg[/img:q7qbh070][/url:q7qbh070] L’histoire se concentre sur une série de rencards qui se finissent plus ou moins bien, débouchant sur des constats sensiblement différents, qui montrent bien que les personnages sont décidés à ne pas refaire les mêmes erreurs, voulant manifestement mettre de côté les regrets et la tendance à se morfondre, pour accepter le changement et les responsabilités et apprécier l’instant présent. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=634039wpidphotojan252013315am.jpg:q7qbh070][img:q7qbh070]http://img15.hostingpics.net/pics/634039wpidphotojan252013315am.jpg[/img:q7qbh070][/url:q7qbh070] Le scénariste utilise le groupe de nouveau plus comme une famille recomposée à grande échelle plutôt qu’en tant équipe lambda, retrouvant fugacement un élément propre au charme de la période des 80’s, propice aux intermèdes portant sur la caractérisation des personnages et l’approfondissement de leur psychologie. Le scénariste semble renouer avec le sens du fun caractéristique de certains arcs de la période Claremont ([b:q7qbh070]Asgardian Wars[/b:q7qbh070] pour citer un de mes préférés). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=684166wolverinexmen024zon8derk.jpg:q7qbh070][img:q7qbh070]http://img15.hostingpics.net/pics/684166wolverinexmen024zon8derk.jpg[/img:q7qbh070][/url:q7qbh070] L’épisode est également l’occasion de développer la relation d’un jeune couple prometteur à ce moment-là, mais ça c’était avant que Bendis fasse son petit caprice et décide au moment du crossover (ou plutôt la purge) Battle of the Atom de s’accaparer le personnage de [b:q7qbh070]Kitty Pryde[/b:q7qbh070] que Aaron écrivait d’une manière bien plus satisfaisante. Les interactions sont dans l’ensemble très réussies, parsemées de dialogues justes et touchants, qui montrent bien que le scénariste maîtrise très bien les fondamentaux de la série. Cela se voit avec plein de petits détails, ça peut sembler anodin lorsque Bobby mentionne sa présence dans l’équipe des Champions, mais cela témoigne d’un sens de la dérision et d’une gestion astucieuse de la continuité, preuve que ce n’est pas forcément un fardeau mais plutôt une richesse potentielle, dès lors que les scénaristes savent bien s’en servir. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=718426icemankittypryde14.jpg:q7qbh070][img:q7qbh070]http://img15.hostingpics.net/pics/718426icemankittypryde14.jpg[/img:q7qbh070][/url:q7qbh070] [b:q7qbh070]Aaron[/b:q7qbh070] arrive à bien traiter les divers protagonistes de la série en un seul et même épisode, avec des intrigues assez denses (des arcs en trois numéros bien remplis ça change agréablement de la tendance à la décompression) comme le montre cet épisode d’accalmie entre la saga du cirque de Frankenstein hommage à Byrne et le très bon arc en Terre sauvage (là encore un élément incontournable de la série revisité) assez rare et appréciable pour les enseignants de l’école vu la folie ambiante du titre. Ce moment de calme relatif permet de découvrir certains professeurs dans des rôles inattendus, qu’il s’agisse de Logan en baby-sitter et Deathlok en capitaine de soirée, ou encore Ororo qui arbore à nouveau son ancien look (ce qui correspond je trouve à la période la plus intéressante du personnage). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=851449wolverineandthexmen0242820132928digital2928zoneempire29page15.jpg:q7qbh070][img:q7qbh070]http://img15.hostingpics.net/pics/851449wolverineandthexmen0242820132928digital2928zoneempire29page15.jpg[/img:q7qbh070][/url:q7qbh070] La partie graphique assurée par les frères Lopez s’accorde très bien à ce type d’intrigues, fonctionnant parfaitement notamment dans la représentation des expressions faciales et au niveau du dynamisme des scènes d’actions. Enfin bref un épisode bien représentatif des qualités de la série, qui a permis de redonner beaucoup de fraîcheur et d’inventivité à une franchise qui commençait à en avoir bien besoin.

  • Marko
    Membre

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=414068wolfmangreatest6.jpg:305adqx8][img:305adqx8]http://img11.hostingpics.net/pics/414068wolfmangreatest6.jpg[/img:305adqx8][/url:305adqx8] [b:305adqx8]Tomb of Dracula #25 (octobre 1974)[/b:305adqx8] [b:305adqx8]Night of the Blood Stalker ![/b:305adqx8] [b:305adqx8]scénario: Marv Wolfman[/b:305adqx8] [b:305adqx8]dessin: Gene Colan[/b:305adqx8] [b:305adqx8]encrage: Tom Palmer[/b:305adqx8] Le détective privé [b:305adqx8]Hannibal King[/b:305adqx8] fait la connaissance de Adrianne Brown, une jeune mariée qui a assistée impuissante à l’assassinat de son mari par le roi des vampires lui-même. Vu qu’elle ne croit pas aux vampires, King essaye donc de la convaincre en évoquant son expérience personnelle sur le sujet. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=250175hannibal1.jpg:305adqx8][img:305adqx8]http://img11.hostingpics.net/pics/250175hannibal1.jpg[/img:305adqx8][/url:305adqx8] Après avoir décidé de s’occuper de l’affaire, il rencontrera assez vite le meurtrier, occasionnant quelques imprévus qui le pousseront à clore ses recherches et à essayer d’y voir un peu plus clair dans tout cela, pour pouvoir expliquer à sa cliente les raisons du meurtre. La jeune veuve se satisfera finalement de la théorie de King, ce qui s’explique par la conclusion qui dévoile un twist bien dans le ton de la série, bien amené et de manière assez subtile puisque ce rebondissement n’est pas spécialement prévisible et amène à prendre en considération les divers indices qui parsèment l’histoire, et donc à revenir en arrière pour les dénicher, poussant les lecteurs à jouer à leurs tours les détectives. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=867758hannibal2.jpg:305adqx8][img:305adqx8]http://img11.hostingpics.net/pics/867758hannibal2.jpg[/img:305adqx8][/url:305adqx8] Pour une fois, l'attention n’est pas focalisée sur [b:305adqx8]Dracula[/b:305adqx8] et ses adversaires, s’éloignant ainsi du fantastique pur pour lorgner plus ouvertement vers le polar, avec toutes les techniques narratives que cela implique (la voix off en particulier que le scénariste utilise d’une manière très adéquate) au sein d’une intrigue qui peut se résumer à une structure classique de film noir bouleversée par l’irruption des vampires. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=494461TOD06.jpg:305adqx8][img:305adqx8]http://img11.hostingpics.net/pics/494461TOD06.jpg[/img:305adqx8][/url:305adqx8] Tout cela passe par l’utilisation de codes et situations récurrentes du genre qu'il s'agisse des complots, des passages à tabac, des descentes dans les bars à la recherche d’informations, et bien sûr une figure féminine centrale à l’intrigue, comme le montre la première page de l’épisode qui débute avec une situation archétypale du genre, qui me rappelle une scène semblable avec Hela dans un excellent épisode de X-Factor (l’arc à Las Vegas avec Pip le Troll si mes souvenirs sont bons). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=701741hannibal4.jpg:305adqx8][img:305adqx8]http://img11.hostingpics.net/pics/701741hannibal4.jpg[/img:305adqx8][/url:305adqx8] Au début de la saga la qualité était assez variable, mais à ce stade la série a trouvée son rythme de croisière et l‘équipe créative est très efficace, Wolfman varie les genres et Palmer apporte une plus-value indéniable à l’encrage, sans oublier Gene "The Dean" Colan dont le style virtuose dans la gestion des ombres et du mouvement crée une atmosphère inimitable qui s’accorde à merveille avec ce type de récit (à l’instar de l’excellente série [b:305adqx8]Nathaniel Dusk[/b:305adqx8] qui fonctionne sur une ambiance similaire). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=532365TOD08.jpg:305adqx8][img:305adqx8]http://img11.hostingpics.net/pics/532365TOD08.jpg[/img:305adqx8][/url:305adqx8] J’apprécie beaucoup le travail de Palmer en général et plus particulièrement sur cette série, néanmoins en relisant le premier épisode, j’aurais tendance à considérer Colan comme étant celui qui s’encrait le mieux finalement.

  • soyouz
    Membre

    [quote="KabFC":36q1nmw2]La planche avec le pistolet m'a marqué à mort, une des plus belle que j'ai pu voir[/quote:36q1nmw2] La même. M'avait impressionné à l’époque ! (et je crois qu'elle me fait toujours son petit effet, la coquine !)

  • Sephyroth
    Membre

    Oui, cet épisode des Invisibles est particulièrement marquant et c'est vrai que dans l'ensemble foisonnant d'épisodes que compte la série, celui-ci me revient tout de suite à l'esprit. Ce que je retiens surtout, c'est le questionnement sur l'archétype du héros qui tue sans aucun scrupule et sur le raisonnement des scénaristes qui utilisent de tels procédés, avec comme conséquence la banalisation de la violence. Mais cela fait déjà écho à la réflexion qu'aura Jack, puis King Mob lui-même plus tard, puisque dans le volume 3, il refusera ensuite de tuer.

  • Photonik
    Membre

    Un des sommets indépassables de la série, et peut-être bien de tout le travail de Morrison. J'ignore s'il y a eu influence, mais j'ai toujours vu ce gag impayable du premier "Austin Powers" où on téléphone à la famille d'un homme de main anonyme pour la prévenir de sa mort comme le pendant comique de cet épisode... "Techniquement", cet épisode est le prototype d'une narration "multi-dimensionnelle" (où le temps est perçu comme une sorte d'instant éternel unique où tous les moments co-existent) que Morrison réexplorera par la suite avec bonheur, dès la suite des Invisibles avec l'incroyable story-arc sur Lord Fanny, "Apocalipstick", ou plus tard avec son travail sur Batman (dans "Batman Dies at Dawn" si je ne me trompe pas) et sa reprise de "Action Comics" (l'attaque "simultanéiste" de Vyndktvx).

  • Marko
    Membre

    Je n'ai jamais été un grand fan de la série (je préfère [b:97c8anbu]Doom Patrol[/b:97c8anbu]) mais s'il y a un épisode dont je me souviens et que j'apprécie à sa juste valeur c'est bien celui-là. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=317820220325612.jpg:97c8anbu][img:97c8anbu]http://img15.hostingpics.net/pics/317820220325612.jpg[/img:97c8anbu][/url:97c8anbu] [b:97c8anbu]The Invisibles #12 (volume 1, septembre 1995)[/b:97c8anbu] [b:97c8anbu]Best Man Fall[/b:97c8anbu] [b:97c8anbu]scénario: Grant Morrison[/b:97c8anbu] [b:97c8anbu]dessin/encrage: Steve Parkhouse[/b:97c8anbu] [b:97c8anbu]Morrison[/b:97c8anbu] met de côté ses concepts métaphysiques et ses intrigues conspirationnistes pour raconter une histoire plus accessible et intimiste, qui lui permet de raconter le destin de [b:97c8anbu]Bobby Murray[/b:97c8anbu], un garde anonyme qui meurt au détour d’une case, tué lors d’une fusillade dès le premier numéro de la série. Ce portrait que dresse Morrison, qui fait la part belle aux tranches de vies dans leurs bons et mauvais côtés, permet d’amener une pause bienvenue, un intermède basé sur le travail de caractérisation et de storytelling, dont l’intérêt principal réside dans l'approche choisie et la qualité d’écriture. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=384092Invisibles12dying.jpg:97c8anbu][img:97c8anbu]http://img15.hostingpics.net/pics/384092Invisibles12dying.jpg[/img:97c8anbu][/url:97c8anbu] Au début, on ne sait pas quelle est la cause de sa mort, et on se demande pourquoi il a droit à ce traitement spécial (après tout pourquoi lui et pas un autre ?) et puis on remonte le fil des événements de manière aléatoire en naviguant dans le temps, par le biais des divers flashbacks, qui démarrent au moment des derniers instants du personnage mourant. Celui-ci voit sa vie défiler devant ses yeux dans le désordre, et les lecteurs la découvrent par la même occasion. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=499438Invisibles12Basement.jpg:97c8anbu][img:97c8anbu]http://img15.hostingpics.net/pics/499438Invisibles12Basement.jpg[/img:97c8anbu][/url:97c8anbu] La narration alterne les époques, passant d’un extrême à un autre, usant des possibilités propres au médium, jouant avec les ellipses et les récurrences thématiques. Le lecteur est le seule juge des actions du personnage, qui en l’espace d’une vingtaine de pages est passé du statut de figurant insignifiant à celui de figure centrale de ce récit auto contenu admirable. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=762725Invisibles.jpg:97c8anbu][img:97c8anbu]http://img15.hostingpics.net/pics/762725Invisibles.jpg[/img:97c8anbu][/url:97c8anbu] Morrison réalise là un véritable tour de force narratif, en arrivant à faire en sorte que l’on s’attache à un personnage qui était au départ assez unidimensionnel. Avec cette démarche très intéressante de mettre sous les feux des projecteurs un personnage obscur, le scénariste profite de ce regard sensiblement différent pour revisiter des événements passées sous un nouvel angle. Vu à travers un prisme autre que ceux des personnages principaux, [b:97c8anbu]King Mob[/b:97c8anbu] paraît soudainement moins héroïque, évacuant du coup le risque de manichéisme (chacun est représenté avec ses bons et mauvais côtés qu’il s’agisse de Mob ou Bobby). La situation est inversée, d'autant que c'est Mob qui paraît plus inhumain dans cette version, cette fois-ci c'est son propre masque qui lui donne un air inquiétant, il personnifie et fait ressurgir les inquiétudes et les difficultés auxquelles Bobby a fait face durant toute son existence (sa phobie d’enfance, la rancune de son frère, la maladie de sa fille, la guerre des Malouines, et enfin sa propre mort). Morrison questionne ainsi le rapport des lecteurs à la violence et son risque de banalisation, et plus largement à la mort dans les comics, qui est tellement récurrente et galvaudée, utilisée comme un élément narratif parmi d'autres (surtout durant cette période des 90's où pullulent les anti-héros cyborgs/ninjas qui tuent à tout va) au point qu'elle semble perdre son sens et son impact. Il critique ainsi les excès de l'époque (le "Grim & Gritty" semble clairement visé) et procède également à une sorte d'auto-critique vu la nature rétrospective de l’histoire, et le fait que King Mob est un avatar morrisonnien. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=209883Invisibles12Masks.jpg:97c8anbu][img:97c8anbu]http://img15.hostingpics.net/pics/209883Invisibles12Masks.jpg[/img:97c8anbu][/url:97c8anbu] Confronté aux conséquences de ce conflit et aux coûts qu’il entraine, [b:97c8anbu]Dane[/b:97c8anbu] apprendra ainsi la dure leçon de cette expérience acquise, puisque après avoir tué il décide, contrairement à Mob, de plus jamais le refaire. Du coup les personnages tués ne sont pas des figures interchangeables mais bien des humains que l'on apprend à connaître, un peu comme si Lucas décidait de s’intéresser à la vie d'un stormtrooper en particulier (Ennis avec d’ailleurs écrit une situation similaire pour un épisode de Star Wars Tales) ce qui est tout de même un privilège rare pour des personnages secondaires qui font plus parti du décor qu'autre chose, par exemple pratiquement aucun des ninjas de la Main n’a bénéficié d’un tel focus, si ce n’est Kirigi (ce qui est logique vu son statut particulier de boss de fin de niveau). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=156083theinvisiblesv11222.jpg:97c8anbu][img:97c8anbu]http://img15.hostingpics.net/pics/156083theinvisiblesv11222.jpg[/img:97c8anbu][/url:97c8anbu] Au travers de ce récit, on découvre ainsi un personnage imparfait, faillible, attachant, qui permet de se rendre compte que n'importe quel personnage secondaire (Bobby n'était au départ guère que de la chair à canon) à une histoire qui mérite d'être racontée, susceptible qui plus est d'aboutir à un grand éventail de possibilités narratives, ce qui donne lieu dans ce cas précis à un drame poignant.

  • Vik
    Membre

    [quote="Marko":24hk6g1k] L'histoire se focalise sur le périple de DD qui tombe dans un piège orchestré par la mère d’un vieil ennemi (l’origine de cette vengeance remonte au tout premier épisode dessiné par [b:24hk6g1k]Miller[/b:24hk6g1k]) à savoir le [b:24hk6g1k]Death-Stalker[/b:24hk6g1k], qui est décédé d’une manière assez inédite et lugubre. [spoiler:24hk6g1k][img:24hk6g1k]http://www.marvunapp.com/Appendix5/deathstalker011.jpg[/img:24hk6g1k][/spoiler:24hk6g1k] [/quote:24hk6g1k] Et dire que c'est mon 1er Strange... Je redécouvre (oui j'avais lu les Strange 5-6-7) Daredevil par Franck Miller, ça aurait pu être pire. Comme Kab,la planche avec le flingue est assez fascinante. Elle explose les mirettes. C'est pas ma coupe de cheveux préférée de la Veuve Noire par contre. Cet épisode n'est pas sans rappeler celui d'un épisode de [b:24hk6g1k]Chapeau Melon et Bottes de cuir[/b:24hk6g1k]: L'héritage diabolique (The house that Jack built)

  • Pour le coup il n'a jamais été réédité je crois. Le seul moyen de le lire c'est retrouver le numéro VO ou le Strange correspondant.

  • Blackiruah
    Membre

    C'est une excellent idée, sauf que maintenant j'aimerais lire cet épisode.......

  • KabFC
    Membre

    La planche avec le pistolet m'a marqué à mort, une des plus belle que j'ai pu voir

  • Marko
    Membre

    [quote="Lord-of-babylon":7erq3mh0]Le coup de la petite fille robot faisait froid dans le dos.[/quote:7erq3mh0] Oui surtout à la fin. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=510223DD208End.jpg:7erq3mh0][img:7erq3mh0]http://img15.hostingpics.net/pics/510223DD208End.jpg[/img:7erq3mh0][/url:7erq3mh0] Et dans l'épisode suivant, cela a donné lieu à une scène que je ne suis pas prêt d'oublier... [spoiler:7erq3mh0][url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=721012RobotGirlDD209.png:7erq3mh0][img:7erq3mh0]http://img15.hostingpics.net/pics/721012RobotGirlDD209.png[/img:7erq3mh0][/url:7erq3mh0][/spoiler:7erq3mh0]

  • Excellent choix. Cet épisode m'avait marqué à l'époque où je l'ai découvert. Le coup de la petite fille robot faisait froid dans le dos.