Retour vers le passé : Star Trek, le film (1979)

 

 

REALISATEUR

Robert Wise

SCENARISTE

Harold Livingstone, d’après une histoire de Alan Dean Foster et des personnages créés par Gene Roddenberry

DISTRIBUTION

William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Stephen Collins, Persis Khambatta, Nichelle Nichols, James Doohan, George Takei, Walter Koening, Majel Barrett…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction
Titre original : Star Trek - The Motion Picture
Année de production : 1979

Lorsque je me lance dans une rétrospective des longs métrages Star Trek, ce que je fais tous les deux ou trois ans, je sais à chaque fois que les deux premières heures ne seront pas les plus excitantes. Et pourtant Star Trek - Le Film, dont la production a reçu le feu vert en 1978 après plusieurs faux départs (le retour de Star Trekétait discuté depuis plusieurs années et est passé successivement par différents formats, film, téléfilm, nouvelle série TV…) pour surfer sur le renouveau de la science-fiction porté par les succès de La Guerre des Etoiles et de Rencontres du Troisième Type), ne manquait pas au départ d’éléments alléchants.

La réalisation a été confiée à Robert Wise, excellent metteur en scène, doublement oscarisé pour West Side Story et La Mélodie du Bonheur, et qui s’était déjà illustré dans le domaine de la S.F. avec Le Jour où la Terre s’arrêta, classique du genre sorti en 1951, et Le Mystère Andromède vingt ans plus tard (que je n’ai toujours pas vu). Un vétéran qui n’a, pendant longtemps, pas gardé un très bon souvenir de cette expérience de tournage, à cause des nombreux problèmes de production, d’un calendrier beaucoup trop serré, d’un script (basé sur une idée à l’origine prévue pour la série avortée Star Trek Phase II) constamment retravaillé…

 

 

Visuellement, Star Trek - Le Film est somptueux. Créer les nombreux plans à effets spéciaux ne fut pas une mince affaire pour Douglas Trumbull (2001, L’Odyssée de l’EspaceSilent Running…) et ses équipes, dont a notamment fait partie John Dykstra (La Guerre des Etoiles), mais le résultat est impressionnant, de la très belle scène portée par le superbe thème musical de Jerry Goldsmith (même si elle s’étire tout de même un peu trop) où Kirk redécouvre avec émotion l’Enterprise qu’il avait du quitter suite à sa promotion au poste d’Amiral au périple du vaisseau à l’intérieur de V’Ger, l’entité qui menace la Terre en passant par la fascinante (pour reprendre l’une des expressions préférées de notre cher Vulcain) fusion mentale que Spock opère sur V’Ger.

Cette précision du détail n’a pas été affectée par la courte phase de post-production, ce qui ne fut pas le cas des nerfs de Douglas Trumbull qui termina son travail sur les rotules et par un petit séjour à l’hôpital (c’est dire si la pression fut importante). Je reste plus réservé sur le département des costumes, et je ne suis pas le seul puisque d’après leurs témoignages les acteurs le furent également, et les “pyjamas gris” de ce premier film ont heureusement vite été remisés au placard.

 

 

Donc oui, Star Trek - Le Film est une production de qualité (les costumes mis à part). Mais malgré toutes ses qualités techniques, c’est aussi un long métrage que j’ai toujours trouvé mortellement ennuyeux (et cette opinion n’a pas évoluée avec le temps). Si le succès de Star Wars fut important dans la mise en chantier du film, le but de Gene Roddenberry était de faire que la première sortie de son univers sur grand écran ressemble à quelque chose de comparable à 2001, L’Odyssée de l’Espace. Et d’un certain côté, il y a quelque chose de très “David Bowman” dans le périple de Spock à l’intérieur de V’Ger. Mais il en a résulté un aspect contemplatif qui n’a pas su maintenir mon intérêt sur la durée.

La série classique était bavarde elle aussi, mais souvent avec un feeling “serial” plus à mon goût et surtout plus réussie au niveau de la caractérisation et des relations entre les personnages, ce qui est l’une des composantes principales de Star Trek. Ici, c’est quelque chose qui, en grande partie, ne fonctionne pas. ce qui a frustré les comédiens qui connaissaient bien ces personnages depuis 1966. Je reprends souvent le même exemple : je ne compte plus les fois où ce bon vieux Bones arrive sur la passerelle de l’Enterprise, jette un regard désapprobateur et fait demi-tour sans dire un mot.

La “trinité” Kirk/Spock/McCoy est pour moi l’un des éléments les plus importants de cette période de la saga Star Trek et il manque donc quelque chose dans ce long métrage qui se concentre plus sur Kirk (et ses premiers signes de “crise de la quarantaine”) et Spock (et sa relation particulière avec V’Ger). Et Scotty, Uhura, Chekov et Sulu ont tout de même plus de choses à faire dans les nombreuses suites…

 

 

 

À la sortie en 1979, les réactions furent mitigées et si Star Trek - le Film ne fut pas un échec (avec 139 millions de dollars de recettes pour un budget de 49 millions), la Paramount attendait tout de même plus pour le retour de sa plus célèbre franchise. Mais comme la rentabilité était là, le studio décida de poursuivre l’aventure, en confiant cette fois-ci la suite au producteur Harve Bennett qui a mis en chantier ce qui est devenu un passionnant arc narratif en 3 volets au coeur de la saga : La Colère de KhanÀ la Recherche de Spock et Retour sur Terre.

Mais ceci est une autre histoire…

 

EN + : 



Star Trek - Le Film a été adapté en comic-book par Marvel Comics, en 3 épisodes écrits par Marv Wolfman, dessinés par Dave Cockrum et encrés par Klaus Janson.




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