Retour vers le passé : La Nuit Déchirée (1992)

 

REALISATEUR

Mick Garris

SCENARISTE

Stephen King

DISTRIBUTION

Brian Krause, Mädchen Amick, Alice Krige, Jim Haynie, Cindy Pickett, Lyman Ward, Glenn Shadix, Ron Perlman…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Sleepwalkers
Année de production : 1992

L’affiche de Sleepwalkers (La Nuit Déchirée en V.F.) annonce qu’il s’agit de “la première histoire de Stephen King écrite spécialement pour le cri” (et il faut bien évidemment comprendre “spécialement pour l’écran” car il y a un jeu de mot entre “scream” et “screen”). Ce qui n’est pas tout à fait vrai, vu que le projet vient d’une histoire jamais publiée par le romancier à succès. Stephen King a repris son idée pour ce qui est devenu son premier scénario original pour un long métrage (je fais cette précision car il avait déjà écrit des segments inédits pour les anthologies Creepshow et Cat’s Eye).

La Nuit Déchirée a marqué la première collaboration entre Stephen King et le réalisateur Mick Garris, qui est vite devenu un habitué des adaptations des écrits de King sur le petit et le grand écran, avec des résultats plus ou moins heureux (car le bonhomme est très irrégulier). Pour le cinéma, il a signé le médiocre Riding the Bullet(d’après la nouvelle Un Tour sur le Bolid’) et pour la télévision, on lui doit Le FléauQuicksilver Highway (un téléfilm qui adapte deux nouvelles, une de King et une de Clive Barker), ShiningDesolation et La Maison sur le Lac (d’après le roman Sac d’os).

 

 

Charles Brady et sa mère Mary sont des Félidés, une race vampirique de métamorphes qui se nourrissent de la force vitale de jeunes vierges. Il y a quelque chose de tragique dans leur situation car on devine qu’ils sont les derniers de leur race et qu’ils vont de ville en ville pour échapper aux conséquences de leurs actions. Ce sont des monstres, mais ils font ce qu’ils font pour survivre. Ils sont isolés et ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Ils détestent aussi les chats qui sont leurs ennemis naturels.
Charles et Mary vivent aussi une relation incestueuse, mais il s’agit surtout pour eux d’un transfert d’énergie qui permet à la mère de conserver ses forces. La troublante Alice Krige (Star Trek : Premier Contact) est excellente et terriblement sensuelle dans le rôle de cette créature affamée jusqu’à la folie. Elle vole facilement la vedette aux jeunes têtes d’affiche…

Après un prologue efficace (avec une apparition non-créditée de Mark Hamill), la première demi-heure du film propose une atmosphère souvent macabre, avec des scènes qui procurent un certain malaise. Et puis il y a soudainement un changement complet de tonalité. Lorsque Charles révèle sa véritable nature à sa proie, la belle Tanya campée par Mädchen Amick (Twin Peaks), La Nuit Déchirée négocie complètement son virage vers la série B délirante…ce qui avait été annoncé quelques minutes plus tôt par une course-poursuite qui a permis à Charles de faire la démonstration de ses pouvoirs, comme l’invisibilité et la transformation de la matière !

 

 

Si elle perd tout de même nettement en intensité après les promesses du premier acte, la deuxième moitié de La Nuit Déchirée assure le spectacle grâce à des péripéties bis et généreuses. Mais le long métrage de Mick Garris n’échappe pas au ridicule en quelques occasions, notamment à cause d’effets spéciaux qui ont atrocement mal vieillis.

Il y a plusieurs caméos dans La Nuit Déchirée, ce qui est ensuite devenu une des marques de fabrique de Mick Garris. Garris et King ont fait jouer leurs relations et donné des petits rôles à l’écrivain Clive Barker et aux réalisateurs Tobe Hooper, Joe Dante et John Landis. Stephen King s’est aussi amusé à apparaître en gardien de cimetière malodorant !

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