Critique : Stan Lee's Lucky Man
Stan Lee présente Lucky Man
Saison 1, 10 épisodes
Koba Films
Disponible depuis le 27 février
"Stan Lee présente"...c'est une accroche qui est certainement chère au coeur de tous les lecteurs (dont je fais bien évidemment partie) qui ont grandi en lisant les comics Marvel publiés en France par Lug puis par Semic. Avec le "Stan Lee présente", on s'attend toujours à une série de super-héros, ce qui n'est pas le cas ici malgré la présentation officielle, reprise par Koba Films qui s'occupe de la sortie française, qui appuie tout de même un peu trop sur cet aspect vendeur de la carrière de Stan Lee. Lucky Man, c'est la rencontre du "héros à problèmes" à la Stan "The Man" Lee et du polar anglais.
La série britannique Lucky Man est l'un des derniers projets développés du vivant de Stan Lee via sa société POW! Entertainment. Du peu que j'ai vu (quelques téléfilms médiocres et dessins grossièrement animés), POW! n'a jamais vraiment tenu les promesses de son acronyme (Purveyors of Wonder). Lucky Man sort du lot, grâce à son concept simple qui offre des possibilités intéressantes et les qualités de sa production et de son interprétation.
Comme souvent, Stan Lee est venu avec l'idée, celle d'un homme, un joueur compulsif, capable de contrôler la chance au moyen d'une sorte de porte-bonheur. Neil Biswas (il s'agit de sa première série en tant que showrunner, après avoir travaillé notamment sur Skins et Sinbad) s'est ensuite chargé d'étoffer et de développer l'univers autour de cet objet particulier. Le "porte-bonheur" est devenu un bracelet remis à un policier criblé de dettes, dont l'addiction lui a coûté son mariage, par une mystérieuse femme. La chaîne britannique Sky One a alors commandé une première saison de 10 épisodes, répartis par Koba Films sur 3 disques pour cette édition DVD.
L'excellent James Nesbitt (vu notamment dans la mini-série Jekyll de Steven Moffatt et la trilogie du Hobbit de Peter Jackson) incarne le flic londonien Harry Clayton. Il fait très bien ressortir les failles du personnage, tout comme ce qui le rend attachant. Autour de lui gravite une riche galerie de protagonistes qui nourrissent les péripéties de ce thriller mâtiné de fantastique : de Amara Karan dans le rôle de Suri, la partenaire de Harry, à Sienna Guillory (Luther, Fortitude) dans celui d'Eve, liée aux nombreux secrets du bracelet, en passant par Steven Mackintosh (Luther, Inside Men) en commissaire tiraillé ou encore Sendil Ramamurthy (Mohinder Suresh dans Heroes) en directeur d'une prison où se trament des choses pas catholiques. Le regretté Stan Lee a bien sur droit à son cameo dans le premier épisode.
Ce qui m'a notamment plu dans Lucky Man, c'est que la série ne sombre pas dans la routine que peut prendre le format policier à la télévision (j'avoue ne pas être particulièrement friand du genre en feuilleton). Un fil rouge se dessine assez rapidement, reliant les différentes enquêtes au sein d'une grande machination. Il y a parfois quelques petites lenteurs, mais les épisodes sont généralement menés sur un très bon rythme, avec un suspense tendu, qui monte bien en puissance jusqu'aux palpitants derniers chapitres (même si je n'ai pas été particulièrement surpris par la grande révélation).
Les éléments qui tournent autour du bracelet sont bien dosés, le fantastique intervient dans la réalité de Harry de manière efficace. Certains trucages visuels ne sont pas très convaincants, mais ce n'est pas bien gênant : il y a pas mal de bonnes idées dans la démonstration du contrôle de la chance de Harry...mais aussi dans les effets secondaires produits par l'utilisation du bracelet, un artefact qui pourrait bien n'avoir pas encore révélé tous ses mystères.
Succès d'audience pour Sky One en 2016, Lucky Man a ensuite été renouvelé à deux reprises, le dernier épisode de la saison 3 ayant été diffusé en septembre 2018. On ne sait pas encore si Harry Clayton reviendra pour une quatrième année (car les chiffres ont depuis chuté), mais en attendant les spectateurs français peuvent découvrir la série co-créée par Stan Lee grâce à Koba Films...et la saison 2 est déjà prévue pour le 5 juin 2019 !
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