Retour vers le passé : Des monstres attaquent la ville (1954)

 

REALISATEUR

Gordon Douglas

SCENARISTES

Ted Sherdeman et Russell S. Hughes, d’après une histoire de George Worthing Yates

DISTRIBUTION

James Whitmore, Edmund Gwenn, Joan Weldon, James Arness…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Titre original : Them !
Année de production : 1954

Entre un western (La Charge sur la Rivière Rouge) et un drame musical avec Frank Sinatra et Doris Day (Un amour pas comme les autres), le prolifique réalisateur Gordon Douglas a démontré ses capacités à s’illustrer dans tous les genres avec l’un des premiers films de monstres de « l’ère atomique ». Des Monstres attaquent la ville est sorti un après Le Monstre des Temps Perdus, la première série B qui met en scène une créature réveillée par la détonation d’une bombe nucléaire…et il est sorti la même année qu’un classique absolu du cinéma fantastique, le japonais Godzilla. Avec ses fourmis mutantes, le long métrage de Gordon Douglas est aussi le précurseur de toutes ces histoires remplies d’insectes géants qui ont nourri le cinéma bis U.S. dans les années 50.

Dans le désert du Nouveau Mexique, le sergent Ben Peterson (James Whitmore, qui m’a beaucoup ému avec son rôle de Brooks Hatlen dans Les Evadés d’après Stephen King) et son co-équipier découvrent une petite fille qui erre dans le désert. L’enfant est visiblement en état de choc et en remontant ses traces, les policiers tombent sur la caravane de ses parents, complètement détruite. Près de l’endroit, des traces étranges…
L’horreur de ce qui s’est passé est bien transmise par le regard de la pauvre enfant qui , après avoir été tirée de sa torpeur à l’hôpital, s’écrie « Them ! » (Eux !), lapidaire titre original qui a plus d’impact que celui qui a été choisi pour la version française (un brin mensonger, d’ailleurs)…

 

 

Le premier acte est bien construit : la présence de la menace, qui n’est à ce moment pas encore déterminée, se fait essentiellement par les sons. Dans ce décor désertique, la mort peut surgir de tous les côtés et si la première attaque se fait hors-champ, elle n’en reste pas moins efficacement mise en scène…

Peterson reçoit bientôt l’aide d’un agent du F.B.I. (incarné par James Arness, qui sera dès 1955 le marshall Matt Dillon dans la très longue série western Gunsmoke, une institution aux U.S.A avec 635 épisodes en 20 saisons !) ainsi que d’un duo formé par un scientifique (savoureux Edmund Gwenn) et sa fille (Joan Weldon, qui amène la touche charme de l’histoire). La première apparition d’une fourmi géante est bien amenée et si certains mouvements sont un peu raides, ces insectes mutés par les radiations sont plutôt bien faits pour l’époque. Bien entendu, le budget limité a fait que seules trois fourmis géantes ont été construites et elles sont réutilisés à chaque scène, la magie du cinéma nous faisant croire que la colonie est beaucoup plus importante…

 

 

Après la destruction de la fourmilière du désert, les héros se rendent compte que deux reines manquent à l’appel. La partie enquête qui suit n’est pas la plus palpitante du métrage (avec explications scientifiques de rigueur), mais le récit repart sur une bonne intensité lorsque le nouveau nid est découvert dans les égouts de Los Angeles. Quand je soulignais plus haut que le titre français est un brin mensonger, c’est parce que les fourmis n’attaquent pas vraiment la ville. L’origine de la menace est contenue par les autorités (menace qui vient d’ailleurs des expérimentations de l’homme)…et c’est tout de même un peu dommage car cela manque un petit peu de grosses scènes de panique et de destructions typiques du genre…

Mais malgré cette légère réserve, le dernier acte est solidement orchestré. L’attaque finale se déroule dans les égouts, un assaut musclé qui tire bien parti des lieux exigus et sombres pour renforcer le danger qui attend les protagonistes. Un bon contraste avec la première moitié de l’histoire qui se passait sous le soleil brûlant du désert !

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