Retour vers le passé : L'Attaque de Fort Adams (1964)

 

REALISATEUR

Mario Costa

SCENARISTES

Nino Stresa et Luciano Martino

DISTRIBUTION

Gordon Scott, Catherine Ribeiro, Ingeborg Schoener, Mirko Ellis, Piero Lulli, Mario Brega…

INFOS

Long métrage italien/français/ouest-allemand
Genre : western
Titre original : Buffalo Bill, l’eroe del far west
Année de production : 1964

Si Une Poignée de Dollars de Sergio Leone fut le véritable déclencheur de la vague de westerns italiens qui a déferlé à partir du milieu des années 60 (le sommet fut atteint en 1968, année où un tiers des films produits en Italie était un spagh’), le genre était déjà présent en Europe depuis de nombreuses années. Mais on était loin du modèle établi par la « trilogie des dollars » qui a posé les bases de ce qui allait être appelé le western spaghetti (terme qui aurait été inventé par un journaliste espagnol). Les longs métrages du début des sixties empruntent généreusement aux productions américaines, comme L’Attaque de Fort Adams (également connu sous le titre Buffalo Bill, le Héros du Far-West), sorti en 1964, la même année que le film qui a révélé Clint Eastwood.

L’Attaque de Fort Adams ressemble aux nombreuses séries B U.S. des fifties. Le scénario reprend des éléments bien connus : le fort tenu par un militaire bougon qui a une dent contre les indiens, la paix fragile menacée par un trafic d’armes et un guerrier indien renégat, le héros qui sert de médiateur et qui veut ramener le calme dans la région, le comparse poivrot…bref que du classique, mais du classique plutôt bien emballé, absolument sans surprises (on peut même dire que c’est la foire aux clichés) mais divertissant car bien rythmé, pas avare en action et en rebondissements…

 

 

Buffalo Bill, héros invincible, sans peur et sans reproches, est incarné par l’américain Gordon Scott. Ancien Tarzan (cinq films et un téléfilm entre 1955 et 1960), Gordon Scott a ensuite fait le voyage vers l’Italie sur les bons conseils de son ami Steve Reeves (Les Travaux d’Hercule) pour profiter de la mode du « péplum musculeux ». Il a beaucoup tourné en peu de temps, personnifiant Maciste, Hercule, Goliath ou encore Rémus dans le très bon Romulus et Rémus (aux côtés de Steve Reeves), mais comme toutes les modes, celle du péplum a connu rapidement un déclin et il a ensuite peiné à retrouver des rôles.

Gordon Scott a donc tenté le western (comme Reeves là encore, dont le tout dernier film, L’Evadé de Yuma, fut un spagh’) et les sous-James Bond (Le Rayon Infernal et Segretissimo) avant de mettre un terme à sa carrière d’acteur à la fin des années 60.
Dans L’Attaque de Fort Adams, son physique assure toujours le spectacle dans les bastons et les chevauchées. Avec sa barbichette et ses muscles, son Buffalo Bill ressemble à un croisement entre Hercule et Errol Flynn, l’incarnation du héros valeureux dont on sait très bien qu’il se sortira de tous les problèmes et qu’il arrangera la situation à la fin.

 

 

Le reste de la distribution est internationale…et comme on peut s’en douter, presque tous les indiens sont des blancs maquillés : la française Catherine Ribeiro est la courageuse fille du chef; le suisse Mirko Ellis est le méchant Yellow Hand, qui manipule son peuple pour l’envoyer sur le chemin de la guerre; et le russe Feodor Chaliapin Jr joue le vénérable chef Renard Sage. Et l’amateur de westerns spaghettis reconnaîtra ces deux figures indissociables du genre que sont les italiens Piero Lulli et Mario Braga, prolifiques seconds couteaux du cinéma d’exploitation transalpin.

Bref, une série B aussi sympathique que prévisible, réalisé par Mario Costa, qui dirigeait Gordon Scott pour la troisième fois après Le Gladiateur de Rome et le méconnu Le Retour du Fils du Sheik. Détail amusant, comme quasiment tous les réalisateurs de l’époque, Costa a utilisé un pseudonyme américanisé pour l’exploitation à l’internationale : J.W. Fordson…Fordson ou le fils de (John) Ford !

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