Retour vers le passé : L'Odyssée du Hindenburg (1975)

 

REALISATEUR

Robert Wise

SCENARISTES

Richard Levinson, William Link et Nelson Gidding

DISTRIBUTION

George C. Scott, Anne Bancroft, William Atherton, Roy Thinnes, Gig Young, Burgess Meredith, Charles Durning…

INFOS

Long métrage américain
Genre : drame/histoire/catastrophe
Titre original : The Hindenburg
Année de production : 1975

Construit par la firme allemande Zeppelin, le Hindenburg était le plus grand dirigeable commercial de son temps…et pendant son unique année de service, un outil de propagande pour l’Allemagne nazie, au grand dam de Hugo Eckener (joué ici par Herbert Nelson), le directeur de la société Zeppelin qui était hostile aux nazis et qui a du accepter à contrecoeur que deux croix gammées de trente mètres soient peintes sur les gouvernails du Hindenburg. En mai 1937, le dirigeable termine sa première traversée de l’année en Amérique, à Lakehurst dans le New Jersey. Alors que l’amarrage débute, un incendie éclate et l’engin s’embrase. La catastrophe a coûté la vie à 35 personnes sur les 97 présentes à bord.

Les allemands et les américains ont chacun mené leur propre commission d’enquête, mais malgré les résultats, la cause de l’accident n’a jamais été clairement prouvée. Le scénario de L’Odyssée du Hindenburg reprend une des hypothèses considérées à l’époque, celle du sabotage. Le long métrage de l’éclectique Robert Wise (qui a tourné L’Odyssée du Hindenburg entre la romance Brève Rencontre à Paris et le film d’horreur Audrey Rose) se distingue des autres films catastrophes des années 70 en basant son intrigue sur un fait réel.

 

 

L’Odyssée du Hindenburg n’échappe pas aux défauts inhérents au genre catastrophe. L’exposition est un peu longue, le rythme n’est pas toujours bien maîtrisé (il y a quelques lenteurs) et plusieurs protagonistes jouent les utilités (comme le joueur campé par Burgess Meredith). Mais il y a aussi des éléments très intéressants, comme la caractérisation du personnage principal incarné par l’excellent George C. Scott (Patton). Le colonel Ritter de la Luftwaffe est chargé par Goebbels d’assurer la sécurité de l’Hindenburg pendant le vol suite à une alerte à la bombe. Cet homme tiraillé, en pleine remise en question, remplit son devoir mais ne peut exprimer à haute voix ses doutes grandissant sur le régime en place…et il va hélas devoir partager sa cabine avec un officier de la Gestapo (Roy Thinnes, l’homme qui chercha un raccourci que jamais il ne trouva).

Pendant une grande partie du métrage, le récit prend donc la forme d’une enquête, avec passage en revue des différents suspects et un bon rebondissement pour maintenir la tension (le rafistolage en plein air). Comme je le soulignais plus haut, tous les passagers ne sont pas logés à la même enseigne mais pour les plus gâtés par le scénario il y a de belles choses à jouer (mention spéciale au savoureux numéro musical). La discussion entre Ritter et le saboteur (dont je ne dévoilerai bien entendu pas le nom ici) est également bien écrite, en appuyant sur la nature désabusée de l’officier allemand.

 

 

Sur le plan technique, L’Odyssée du Hindenburg ne manque pas de qualités. Les intérieurs sont superbement reconstitués et Robert Wise sait tirer parti des possibilités de ces décors confinés. Les effets spéciaux sont très bons, avec de nombreux plans majestueux accompagnés par la partition musicale de David Shire. Je suis par contre un peu plus partagé concernant la reconstitution de la catastrophe finale.

Lorsque l’explosion retentit, l’image passe en N&B car Robert Wise a choisi d’intégrer des images du véritable Hindenburg en flammes et cela ne fonctionne pas totalement. Le chaos, le drame humain, ces scènes ont un certain impact…mais il y a des choix de montage qui réduisent l’efficacité que l’ensemble aurait pu avoir et c’est bien dommage pour le point culminant d’un film catastrophe.

Commentaires (0)