Retour vers le passé : Rambo II - La Mission (1985)

 

REALISATEUR

George P. Cosmatos

SCENARISTES

Sylvester Stallone et James Cameron, d’après une histoire de Kevin Jarre

DISTRIBUTION

Sylvester Stallone, Richard Crenna, Charles Napier, Steven Berkoff, Julia Nickson…

INFOS

Long métrage américain
Titre orginal : Rambo: First Blood Part II
Genre : action/aventures
Année de production : 1985

Au début de l’année 1983, James Cameron se prépare à tourner Terminator quand la production doit stopper pour quelques mois. Le mogul italien Dino de Laurentiis a en effet appliqué une clause dans le contrat d’Arnold Schwarzenegger et n’a accepté de libérer sa star qu’après le tournage de Conan le destructeur. Pendant cette période, Cameron ne s’est pas tourné les pouces : il a retravaillé le scénario de Terminator, rencontré David Giler et Walter Hill pour discuter d’une suite à Alien et sur la recommandation de David Giler, il a été engagé pour écrire la suite du Rambo de Ted Kotcheff (après un premier traitement par Kevin Jarre).

Cette continuation du succès de 1982 (qui reste le meilleur film de la série) se base sur un sujet brûlant à l’époque, l’existence d’une possible conspiration pour dissimuler l’existence de potentiels prisonniers américains au Vietnam depuis la fin du conflit, amplifiée par le fait qu’une opération de la Delta Force pour retrouver ces « MIA » (Missing in Action) a failli avoir lieu avant d’être annulée. Rambo doit donc affronter aussi bien une bureaucratie corrompue (personnifiée par ce pourri de Murdock campé par Charles Napier) que la menace communiste, représentée par les armées nord-vietnamiennes et russes, dans ce second volet.

 

 

D’après ses dires, James Cameron n’a livré qu’une première version du script, qui a ensuite été remaniée par Stallone. La structure reste la même, mais pas mal de choses ont changé. Par exemple, au début, le colonel Trautman (très bon Richard Crenna, comme souvent) venait chercher Rambo dans un hôpital psychiatrique et pas une prison. Sly n’aimait pas l’idée d’un sidekick comique (qui a failli être interprété par John Travolta…Cameron a ensuite repris l’idée pour le 1ère classe Hudson joué par Bill Paxton dans Aliens) et l’a remplacé par un personnage féminin qui aide Rambo sur le terrain. Cameron avait aussi écrit des histoires pour les prisonniers américains qui auraient été révélées tout au long du métrage, mais elles sont passées à la trappe pour resserrer l’action (le film dure 95 mn) et la centrer sur Rambo. Le discours final est aussi de Stallone…Cameron a ainsi résumé le résultat final « l’action est de moi, la politique est de Stallone »).

Et elle est solide, cette action. En tant que grosse série B guerrière manichéenne, le film fonctionne, avec de bonnes punchlines et des morceaux de bravoure explosifs concoctés par George P. Cosmatos (Bons baisers d’AthènesTerreur à domicile…) et un montage que l’on doit à deux des meilleurs monteurs de films d’action des années 80/90, Mark Goldblatt (TerminatorCommando…) et Mark Helfrich (PredatorLe dernier samaritain…). Sur ce point, Rambo II : La Mission reste percutant…mais il est aussi nettement inférieur à son modèle…

 

 

Il n’y a plus l’intensité et le drame poignant du Rambo de Ted Kotcheff. Le fauve blessé, rejeté par son pays, s’est mué en archétype du guerrier invincible qui guérit les cicatrices de l’Amérique en revenant sur les lieux de son traumatisme pour gagner une guerre à lui tout seul (ce qui sera récupéré et célébré par Ronald Reagan).

Ce qui faisait la profondeur du premier film s’est donc perdu en cours de route mais le succès de Rambo II : La Mission fut fulgurant (l’épisode le plus rentable de la saga avec plus de 300 millions de dollars de recettes au box-office mondial pour un budget de 25 millions) et le personnage sera même décliné pour les plus jeunes dès l’année suivante, avec dessin animé (sur lequel Jack Kirby a signé des designs de personnages) et ligne de jouets.

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