Retour vers le passé : Le Miel du Diable (1986)

 

REALISATEUR

Lucio Fulci

SCENARISTES

Ludovica Marineo, Vincenzo Salviani, Jesus Balcazar et Lucio Fulci

DISTRIBUTION

Brett Halsey, Blanca Marsillach, Corinne Clery, Stefano Madia…

INFOS

Long métrage italien/espagnol
Titre original : Il miele del diavolo
Genre : drame/thriller/érotique
Année de production : 1986

Cecilia vit une passion dévorante avec le saxophoniste Gaetano. Mais alors qu’elle veut plus, Gaetano ne se laisse guider que par l’aspect charnel de leur relation. Malheureuse, la jeune femme est partagée entre la douleur qu’elle ressent à cause des perversités de l’homme de sa vie et l’amour inconditionnel qu’elle lui voue. Du désir, il n’y en a plus dans le couple formé par le docteur Guido Domenici et sa femme Carole. Le chirurgien tente de raviver sa libido en passant d’une prostituée à l’autre mais rien n’y fait…

Chez Lucio Fulci, le sexe n’est pas là pour titiller le spectateur sous la ceinture…et la mort n’est jamais très loin. Quand le « parrain du gore » accepte le projet Le Miel du Diable (également connu en France sous le titre Plaisirs Pervers), il n’avait pas remis les pieds sur un plateau de tournage depuis deux ans des suites d’une maladie (dont il ne se remettra jamais vraiment) et sa carrière suivait la même pente déclinante que le cinéma d’exploitation italien (il venait d’enchaîner les nanars Conquest2072 Les Mercenaires du Futur et Murderock).

 

 

Le Miel du Diable est un drame érotique fauché, à la photographie du niveau d’un boulard soft de fin de soirée sur RTL9. L’interprétation est dans l’ensemble médiocre : la très jolie Blanca Marsillach (L’Enchaîné), qui passe une grande partie du métrage nue, en fait beaucoup trop et dans le rôle du médecin, l’américain Brett Halsey (Roy Colt & Winchester Jack) traverse le film d’un air absent. Corinne Clery (Histoire d’O) n’a pas grand chose à faire et Stefano Madia est aussi mauvais que son playback de saxophoniste pour musique d’ascenseur.

Les scènes de sexe (dont une vraiment aux limites du ridicule) mêlent frustration, humiliation et danger. Ce n’est de toute façon pas vraiment ce qui semble intéresser Fulci. Après une première partie laborieuse, l’histoire bascule quand Gaetano est victime d’un traumatisme au cerveau suite à un chute. Pris par ses propres problèmes de couple, le médecin est déconcentré et rate l’opération. Gaetano meurt. Malgré tout ce qu’il lui faisait subir, Cecilia ne peut vivre sans lui et décide de kidnapper Domenici pour se venger…

 

 

Le dernier acte se transforme alors en jeu de soumission sadomasochiste entre l’homme entravé et la femme hantée par une relation toxique. Ca ne vole pas vraiment très haut, Fulci peine à doser ses effets, mais il se dégage tout de même de ces deux personnages et de certains plans une certaine tristesse empreinte de mélancolie. La résolution leur offre peut-être une échappatoire mais une image laisse planer le doute…

Eros et Tanathos…jusqu’à la fin…

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