Retour vers le passé : Les Trois Âges (1923)

 

REALISATEURS

Buster Keaton et Eddie Cline

SCENARISTES

Buster Keaton, Clyde Bruckman, Jean Havez et Joe Mitchell

DISTRIBUTION

Buster Keaton, Wallace Beery, Margaret Leahy…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie
Titre original : The Three Ages
Année de production : 1923

Après avoir débuté aux côtés de Roscoe « Fatty » Arbuckle (acteur comique du muet controversé), Buster Keaton a vu sa carrière prendre véritablement son envol lorsque le producteur Joseph M. Schenck lui a confié la direction de sa propre unité de production, la Buster Keaton Productions. De 1920 à 1928, « l’homme qui ne riait jamais » a eu carte blanche pour développer tous ses projets, une liberté qu’il perdit en signant à la MGM en 1928, décision qu’il qualifia de « pire erreur de sa vie ».

Avec ses 63 minutes, Les Trois Âges n’est pas le premier long métrage de Buster Keaton mais dans The Saphead en 1920, il n’était qu’acteur. Pour Les Trois Âges, il s’est occupé de tout, du scénario à la réalisation en passant par l’élaboration des gags avec la collaboration de son équipe dont faisaient notamment partie Eddie Cline, Joe Mitchell, Clyde Bruckman et Jean Havez.

 

 

 

 Comme sa popularité venait surtout de ses courts métrages, Buster Keaton a décidé de partager le scénario des Trois Âges en plusieurs segments, histoire de les ressortir séparément plus tard au cas où le film aurait été un échec…;ce qui n’a pas été le cas. On retrouve ici son personnage d’introverti à la recherche de l’amour, à trois époques différentes : la Préhistoire, la Rome Antique et les Temps Modernes.

À chaque fois, il est le héros bien décidé à tirer sa belle (Margaret Leahy) des griffes d’une grosse brute (Wallace Beery). Dans ce qu’on peut voir comme un pastiche de la structure de Intolérance de D.W. Griffith, Keaton met en scène des situations identiques observées à travers le prisme des unités de lieux et d’action de chaque période et amuse par son sens du comique indéniable, ses croustillantes idées visuelles, ses hilarants anachronismes et ses spectaculaires cascades.

 

 

Pendant les années 20, Buster Keaton faisait lui-même ses cascades et le danger était souvent présent. Dans la partie moderne, il doit sauter d’un immeuble à l’autre en se tenant sur une simple planche. Sur le tournage, il rata son saut, s’est aplati contre le mur avant de tomber dans le filet de sécurité…ce qui lui a valu un arrêt de trois jours pour se remettre. Cette chute reste visible à l’écran puisqu’il en a profité pour construire une toute nouvelle scène à partir de cet incident !

Je me trompe peut-être, mais je n’ai pas l’impression que Les Trois Âges fait partie des films les plus (re)connus de Buster Keaton (il fut longtemps invisible et sa pellicule est en partie abîmée malgré un travail de restauration), surtout comparé à des classiques comme La croisière du Navigator et Le Mecano de la « General », mais il n’en reste pas moins très divertissant.

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